KOKIA au Botanique

Après deux très bons concerts à Paris le 22 et le 23, c'était à la Belgique, et plus précisément à Bruxelles, d'accueillir KOKIA (pour la première fois) le 25 mars dernier. C'est dans une petite salle du Botanique, la Rotonde (125 places assises) et dans les mêmes conditions qu'à Paris en 2006 (KOKIA seule sur scène avec un piano), que s'est déroulé ce troisième et dernier concert de la mini-tournée européenne de l'artiste.


Comme à l'Espace Saint-Martin il y a deux ans, c'est avec a gift que KOKIA a décidé d'ouvrir la soirée. Vêtue d'une très belle robe blanche aux motifs argentés et d'un pantacourt noir, l'artiste apparaît sur scène sous les applaudissements du public et s'approche du micro. Elle commence alors à chanter, accompagnée par une bande-son similaire à celle de 2006 (juste une guitare acoustique). La douceur qui se dégage de sa voix imprègne les lieux et plonge la Rotonde dans une ambiance éthérée.

KOKIA s'installe ensuite au piano et, après avoir dit quelques mots au public, présente la prochaine chanson : The story of two daughters (également connue sous son titre japonais, Futari no musume). Cette fois encore, une bande-son se fait entendre et on se retrouve au coeur d'une forêt, entourés d'oiseaux. Vient ensuite Whisper, titre peu connu de son répertoire qui figurait uniquement sur le single Tenshi. Un choix on ne peut plus judicieux, cette chanson collant parfaitement à l'ambiance intimiste de la salle. Et puisqu'on parle de Tenshi, il s'agit justement du morceau suivant. Quel plaisir de réentendre cette magnifique version piano/voix avec laquelle l'artiste avait déjà charmé le public de l'Espace Saint-Martin en 2006 !

Mais l'émotion atteint son paroxysme avec le morceau suivant : time to say goodbye. Celui-ci est précédé par une très émouvante présentation de KOKIA. Elle explique qu'elle a écrit cette chanson après avoir perdu un être cher et que lorsqu'elle ferme les yeux, malgré sa peine, elle ressent que celui-ci est toujours présent dans son coeur. Elle continue alors en disant que, quoi qu'il arrive, nous devons toujours poursuivre notre chemin, puis dédie cette chanson à toutes les personnes qui ont déjà dû faire face comme elle à la disparition d'un proche.

A la fin de la chanson, KOKIA se lève et se place derrière le micro situé sur le devant de la scène. Elle est visiblement étonnée de voir que le public est si proche d'elle ("so close !"). Elle lui demande s'il a déjà écouté son nouvel album (des réactions positives se font entendre) puis demande quels sont ses morceaux préférés. il mare dei suoni est bien évidemment cité, mais aussi Everlasting (ce qui semble réjouir l'artiste). Cependant, KOKIA attendait que soit cité un titre en particulier... Elle lance alors : "Ave Maria?". "Yes !". Une bande-son reprenant exactement la version présente sur l'album The VOICE se fait alors entendre. Techniquement irréprochable, son interprétation live de ce grand classique restera sans aucun doute gravée dans bien des mémoires. Après seulement six morceaux (mais déjà énormément d'émotion), l'artiste part en coulisses pour un entracte d'environ un quart d'heure.

C'est avec Chowa oto, un des titres préférés des fans, que KOKIA a décidé de débuter la seconde partie. Contrairement au concert du 22 mars au Théâtre de la Mutualité, aucun problème technique ne vient gâcher celui-ci et on constate avec joie que le niveau sonore de la bande-son diffusée ce soir est particulièrement approprié (pas trop élevé). C'est avec beaucoup de force et de conviction que l'artiste interprète ensuite Kakusei ~open your eyes~. Sa manière de bouger sur ce titre fait étrangement penser à Chihiro Onitsuka.

KOKIA se remet ensuite au piano pour deux morceaux. Tout d'abord, le méconnu Mou aisenai, extrait de l'excellent maxi Ningen tte sonna mono ne. Le morceau est précédé par une petite présentation de KOKIA en anglais : elle explique qu'il est parfois très difficile de pardonner et que, même si au fond d'elle elle le souhaite vraiment, sur le moment elle ne peut pas toujours le faire. Elle poursuit ensuite par ces mots : "this is a song about my emotional dilemna", avant d'interpréter la chanson. Vient alors un des titres les plus attendus de la soirée : I believe ~umi no soko kara~. Encore un grand moment d'émotion que les fans ne sont pas prêts d'oublier.

Retour ensuite sur le devant de la scène pour un titre plus léger : Ai no melody. KOKIA est rayonnante et on ressent clairement qu'elle est heureuse d'être là ce soir. Cette impression ne s'estompe pas avec Itsuka dareka wo aishita toki (ou Someday when you love someone, pour son titre anglais). Pendant la chanson, l'artiste se tourne vers la gauche, vers la droite et se décale. Une manière de montrer aux personnes présentes ce soir qu'elle chante pour chacune d'entre elles, et non pas de manière froide et mécanique. On pourra cependant regretter le fait que l'artiste ait de nouveau recours à des bandes-son (sans doute a-t-elle pensé que le public aurait trouvé un concert entièrement piano/voix trop "monotone"...), cela nuisant quelque peu au côté intimiste de ce premier rendez-vous bruxellois.

Mais, pour le plus grand plaisir de tous, la chanteuse s'installe ensuite une nouvelle fois au piano. Elle récite le texte d'intro de l'album Remember me ("There's no better song than the one you sing for someone special...") puis interprète Remember the kiss. Il s'agit de la version anglaise, mais à la fin KOKIA chante les premiers mots de la version japonaise ("Uta wo utau dareka no tame ni") et invite ensuite le public à les chanter avec elle, puis seul. Celui-ci se montrant assez "timide", elle est obligée de le pousser un peu ("louder !", "I can't hear you !"). Après cette version longue d'un de ses titres phare, KOKIA disparaît en coulisses, sous les applaudissements chaleureux du public.

Mais elle revient rapidement sur scène, s'installant une ultime fois derrière le piano. Pas de grosse surprise quant au titre qu'elle va interpréter, il s'agit bien sûr d'Arigatou... Avant d'entamer ce qui semble être la dernière chanson de la soirée, l'artiste remercie une enième fois son public et précise que cette chanson est idéale pour conclure ce concert, car elle représente parfaitement ce qu'elle ressent pour celles et ceux venus la voir ce soir. Mais pour son premier passage en Belgique, KOKIA voulait marquer le coup et elle enchaîne donc sur une courte chanson en anglais qu'elle dit avoir composée la veille, spécialement pour cette occasion. Le public est plus que conquis par cette charmante attention. Après avoir salué une dernière fois, KOKIA repart alors en coulisses, pour de bon. Il n'y aura pas de deuxième rappel, le public l'a bien compris et les applaudissements cessent rapidement.


Pour son premier concert sur le sol belge, nul doute que KOKIA a marqué les esprits de toutes les personnes venues la voir, grâce à une prestation impeccable. Souhaitons à présent que la prochaine fois (l'année prochaine ?), d'autres pays européens aient la chance de l'accueillir car, si la chanteuse impressionne déjà beaucoup sur CD, l'entendre en live demeure une expérience unique à vivre au moins une fois.


Setlist :

(1re partie)
01- a gift
02- Futari no musume (The story of two daughters)
03- Whisper
04- Tenshi
05- time to say goodbye
06- Ave Maria

(2e partie)
07- Chouwa oto
08- Kakusei ~open your eyes~
09- Mou aisenai
10- I believe ~umi no soko kara~
11- Ai no melody
12- Itsuka dareka wo aishita toki (Someday when you love someone)
13- Remember the kiss

(Rappel)
14- Arigatou...
15- (inédit)