KOKIA au Café de la Danse

Après un concert particulièrement réussi au Théâtre de la Mutualité le 22 mars, les fans de KOKIA avaient rendez-vous avec la chanteuse le lendemain après-midi au Café de la Danse, pour un concert annoncé comme très différent et rempli de surprises...


Dans la file d'attente qui s'allonge progressivement devant la salle de concert, on retrouve bien évidemment des fans déjà présents lors du concert de la veille, mais également quelques personnes qui ont fait le choix (en grande partie pour des raisons financières, très certainement) d'assister uniquement à ce concert "VIP", particulièrement attirés par le caractère "spécial" que l'organisateur avait promis. En tout cas, contrairement au concert de la veille, les 250 places mises en vente pour celui-ci ont toutes trouvé acquéreur, cela malgré leur prix assez élevé.

Si on a le plaisir de retrouver aux côtés de la chanteuse Kazuhiro Matsuo à la guitare et Yasuhisa Yamamoto aux percussions, Taisuke Sawachika, lui, n'est pas présent cet après-midi et c'est KOKIA qui s'installera, à certains moments, derrière le clavier situé au milieu de la scène. Du côté des détails, on signalera que la tenue de KOKIA (une robe noire) pour ce second concert 2008 dans la capitale est plus sobre, mais aussi beaucoup moins jolie. Mais cela n'a pas grande importance car, après tout, le public n'est pas venu pour assister à un défilé de mode...

Comme au Théâtre de la Mutualité, KOKIA a décidé d'ouvrir le concert avec The Power of Smile. Mais il y a tout de même une différence notable : celui-ci est présenté dans sa version bossa (qu'on peut entendre sur pearl). Certainement un clin d'oeil aux personnes qui ont assisté au concert de la veille, une manière de dire qu'aujourd'hui ce sera un show... "différent". Pour le deuxième morceau, Kazuhiro Matsuo met un peu de temps à se préparer et le regard que lui lance KOKIA déclenche les rires du public. Comme la veille, nous avons le droit à un titre extrait de trip trip après The Power of Smile. Il ne s'agit pas de The rule of the universe cette fois-ci, mais de Tsugi au toki wa. Peut-être pas le meilleur morceau de l'album, mais KOKIA et ses deux musiciens nous offrent une très bonne interprétation de ce titre.

Après avoir demandé s'il y avait dans la salle des gens qui avaient déjà assisté au concert du Théâtre de la Mutualité et ce qu'ils en avaient pensé (quelques "great" et autres "wonderful" émergent alors du public), KOKIA présente ses musiciens, en commençant par Kazuhiro Matsuo. Elle invite alors le public à dire "Mush" plusieurs fois de suite (lors de son concert au Bataclan l'année précédente, la chanteuse s'était moquée gentiment de lui à cause de sa coupe de cheveux et l'avait comparé à un champignon). Après avoir présenté Yasuhisa Yamamoto (qui, comme le soir précédent, reçoit énormément d'applaudissements), KOKIA lui donne le micro et celui-ci s'adresse alors au public en anglais, tout en essayant de placer quelques mots de français. Il dit que cela fait seulement trois jours qu'il est en France, qu'il aime beaucoup notre pays (alors qu'avant de venir il ne le connaissait pas du tout) et qu'il est heureux d'être là. Pendant ce temps, KOKIA fait comme si elle commençait à s'impatienter (son attitude étant vraiment amusante), puis lorsque le musicien veut lui rendre le micro, elle fait semblant de ne pas l'avoir vu en lui tournant la tête. Bref, un moment assez drôle.

Le concert reprend alors avec Hana, titre qui était déjà présent dans la setlist de la veille, mais on ne s'en plaindra pas vraiment vu que l'interprétation de KOKIA est toujours aussi magnifique. C'est également une excellente occasion pour Yasuhisa Yamamoto de nous offrir une belle démonstration de son savoir-faire. Vient alors une des plus belles surprises de ce concert : DESPERADO. C'est uniquement accompagnée par la guitare de Kazuhiro Matsuo que KOKIA interprète cette reprise du groupe Eagles (dont on peut entendre une version studio sur la B.O. du film Hotel Venus et sur l'album pearl). Le duo KOKIA/"Mush" poursuit alors avec dandelion, dont la dernière partie est accompagnée par le public qui tape dans les mains.

Le guitariste part ensuite rejoindre Yasuhisa Yamamoto en coulisses, laissant ainsi KOKIA seule sur scène. Celle-ci s'installe alors derrière le clavier, pour la première fois depuis le début du concert. Après avoir passé un certain temps à se préparer, elle interprète l'émouvant time to say goodbye, avant d'enchaîner rapidement sur l'indispensable Arigatou... Ce dernier marque (déjà) la fin de la première partie. KOKIA quitte la scène sous les applaudissements du public pour un entracte d'environ un quart d'heure.

A son retour sur scène, KOKIA tient un éléphant rose en peluche. On se dit alors que le prochain titre sera le désormais célèbre Pink no zou. Eh bien non, râté. Après avoir installé la peluche derrière elle (renversant au passage sa bouteille d'eau qui se trouvait à terre), c'est un titre extrait de son avant-dernier album qu'elle nous interprète : Uchuu ga... Une interprétation qui se révèle particulièrement impressionnante grâce à la puissance de sa voix. A noter que sur la fin, le public se met à taper dans les mains, ce qui, disons-le, n'était pas forcément nécessaire sur ce morceau...

Vient alors le tant attendu Pink no zou, sur lequel Yasuhisa Yamamoto réalise une fois de plus un excellent travail. Pendant qu'elle chante, KOKIA brandit sa peluche. Quant au public, il participe activement en tapant dans les mains et en accompagnant vocalement la chanteuse (bien qu'un peu timidement parfois) lors des fameux "paon paon". La fin du morceau est suivie d'un tonnerre d'applaudissements.

KOKIA évoque ensuite rapidement son concert à Bruxelles le surlendemain et demande si certains seront présents. Les quelques réponses positives qui se font entendre semblent surprendre l'artiste ("really?"). Pour la chanson suivante, KOKIA s'est installée derrière le clavier. La chanteuse nous offre alors un très beau Futari no musume, plein d'émotion. Elle revient ensuite sur le devant de la scène pour un titre beaucoup plus rythmé : usaghi, un inédit dont on avait pu avoir un aperçu il y a un certain temps grâce à une vidéo live sur le site de la chanteuse. L'énergie que dégage le trio sur ce titre aux accents hispaniques est assez communicative et leur prestation est à la fin dignement saluée par un public très enthousiaste.

Retour ensuite à un rythme plus lent avec un Atatakai basho beau à en pleurer, où la chanteuse est uniquement accompagnée par la guitare de Kazuhiro Matsuo (Yasuhisa Yamamoto étant reparti en coulisses à la fin d'usaghi). C'est toujours dans une version guitare/voix que nous avons ensuite le plaisir d'entendre l'excellent sigh, extrait du troisième album de la chanteuse, qui est très applaudi. La chanson terminée, KOKIA et son guitariste quittent la scène. Mais, après trois minutes pendant lesquelles le public manifeste de manière intense l'envie de voir revenir KOKIA sur scène, celle-ci apparaît de nouveau, toujours accompagnée par Kazuhiro Matsuo. Après avoir remercié le public de nombreuses fois, en japonais puis en anglais ("thank you so so so sooooooooo much !"), elle lui offre une magnifique interprétation d'Itsuka dareka wo aishita toki. Cette fois, il s'agit bien du dernier morceau. Malgré l'enthousiasme du public, il n'y aura pas de deuxième rappel, comme l'indique clairement la musique qui est alors diffusée dans la salle...


Avec seulement 13 titres interprétés lors de ce concert (contre 17 au Théâtre de la Mutualité), il est évident que la première chose qu'on peut lui reprocher, c'est d'avoir été bien trop court. Mais, surtout, vu la manière dont l'organisateur avait fait la promotion de ce concert, on était en droit d'attendre un peu plus de "surprises" au niveau de la setlist. Bon nombre de fans de la première heure auraient certainement souhaité entendre, par exemple, quelques titres de son premier album (songbird) dans de nouvelles versions... Car si Arigatou... est devenu un titre incontournable, il est dommage de constater qu'à chacun de ses concerts sur le sol français, c'est le seul titre de cette période qu'elle nous propose... Toujours en ce qui concerne la setlist, il est assez regrettable (et étrange) qu'aucun titre du dernier album n'ait été interprété.

Mais, malgré ces quelques déceptions, ce concert était loin d'être mauvais ou totalement inintéressant. Il était par exemple assez réjouissant d'entendre DESPERADO et usaghi. De plus, l'interprétation de KOKIA était, comme toujours, impeccable. Et, bien que pour certains cela tienne probablement plus du détail qu'autre chose, d'autres ont certainement apprecié le fait que cette fois KOKIA n'ait utilisé aucune bande-son pendant le concert. En effet, il faut bien avouer que lorsque l'artiste a recours à ce procédé (qui malheureusement semble être le seul moyen d'entendre certains titres live...), le résultat est loin d'être toujours irréprochable... En résumé, s'il ne s'est pas révélé aussi "spécial" qu'on aurait pu l'espérer, ce concert a en tout cas permis au public de passer un agréable moment en compagnie d'une des chanteuses les plus talentueuses de la scène japonaise.


Setlist :

(1re partie)
01- The Power of Smile~a gentle breeze~
02- Tsugi au toki wa
03- Hana
04- DESPERADO
05- time to say goodbye
06- Arigatou...

(2e partie)
07- Uchuu ga... (A Universe is...)
08- Pink no zou
09- Futari no musume (The story of two daughters)
10- usaghi
11- Atatakai basho (cosy place)
12- sigh

(Rappel)
13- Itsuka dareka wo aishita toki (Someday when you love someone)