A en croire
Google Trends, la musique japonaise intéresse de moins en moins de monde à travers le globe, et la France n'échappe pas à cette tendance. Des courbes statistiques qui parlent d'elle-mêmes et se passent de commentaires :
Jmusic
Monde : http://www.google.fr/trends?q=jmusic
France : (pas de statistiques)
Jpop
Monde : http://www.google.fr/trends?q=jpop
France : http://www.google.fr/trends?q=jpop&geo=fr
Jrock
Monde : http://www.google.fr/trends?q=jrock
France : (pas de statistiques)
Visual kei
Monde : http://www.google.fr/trends?q=visual+kei
France : http://www.google.fr/trends?q=visual+kei&geo=fr
On voit clairement que la tendance est à la baisse dans tous les domaines, même dans le
visual kei qui a pourtant explosé ces dernières années.
Ce désintérêt des fans a sans doute précipité la fermeture de notre principal concurrent francophone et néanmoins ami :
mimu-net.net (principalement axé sur la
jpop), ainsi que d'autres sites. On a également assisté, parfois impuissants au départ de notre équipe (ou d'autres médias) d'acteurs de la musique japonaise en France dont certains étaient là depuis plus d'une dizaine d'années.
Chez les professionnels, le premier semestre aura vu la disparition de la holding «
Jmusic » composée de
Jmusic Distribution,
Jmusic Store, et
Jmusic Live. Bien que peu surprenante cette disparition aura marqué un coup de frein dans le développement des concerts en France de certains artistes, et la tentative de distribution à grande échelle de CD et DVD japonais dans l'hexagone.
On pourra sans doute imputer cet échec à leur trop grande ambition et leur difficulté à mener tant de projets différents avec une aussi petite structure.
Paradoxalement, certains acteurs du milieu arrivent à sortir leur épingle du jeu.
Wasabi Records fait doucement mais sûrement son trou en publiant cette année
Puffy et
Kanon Wakeshima, et s'installant davantage sur le segment dit «
Jpop » encore sous-exploité jusque là. Un positionnement en cross-média s'appuyant sur le pendant Anime de la maison mère
KAZE.
Quant à Ganshin, ils viennent juste de voir revenir chez eux
MUCC et ont soufflé
LM.C sous le nez de
Soundlicious, s'imposant définitivement comme le plus gros label visual kei en Europe.
CLJ Records parvenant difficilement à lutter à armes égales, malgré un catalogue ambitieux.
Côté concerts, l'année aura été plutôt bonne mise à part la énième annulation de
X JAPAN qui devient une véritable
running joke dont on a bien du mal à imaginer comment leur public pourra encore leur faire confiance.
Mais ce qui aura d'ailleurs été le plus frappant cette année, c'est l'incapacité globale du marché à transformer des succès ponctuels en réussite de longue durée. Les exemples les plus parlants étant
Japan Expo et son
JE's Live House qui a proposé l'un des choix les plus varié en terme de panel musical, n'aboutissant pourtant à aucune signature de contrat de distribution après le festival, ou bien encore
Le Printemps de Bourges dont la présence de nombreux groupes japonais aura difficilement passé les limites du festival.
En 2010, tout reste à faire pour la musique japonaise. Il y a tout un public à fidéliser en leur apportant des nouveautés et en leur permettant d'accéder à leurs artistes encore plus simplement. La distribution reste frileuse et la vente en boutique presque inexistante hors festivals et conventions. Le renouvellement des genres est aussi un impératif, une ambition qui doit aller de paire avec l'élargissement du public.
Pourtant, j'ai bien peur que ce n'est pas en se formatant et s'occidentalisant à l'extrême que les artistes japonais parviendront à se faire apprécier d'un public déjà submergé et cette tendance ne semble malheureusement pas prête de s'inverser. La deuxième décennie du XXIème siècle va démarrer, et plus que jamais originalité et authenticité feront la différence.