Interview

Interview avec Akita Masami alias Merzbow

28/01/2011 2011-01-28 05:00:00 JaME Auteur : Lara Garnermann Traducteur : Aurore

Interview avec Akita Masami alias Merzbow

Peu avant sa tournée européenne, le créateur du projet noise Merzbow gratifiait JaME d'une courte interview.


© Jenny Akita
Venant tout juste de terminer sa tournée américaine, le musicien Akita Masami a répondu à quelques unes de nos questions. Akita nous parle de sa musique, de sa tournée américaine et de sa campagne constante pour le bien-être des animaux.


Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Akita Masami : Je suis Akita Masami. À travers ma musique, j'insiste sur le fait que je suis végétalien et que je protège le droit des animaux.

Comment avez-vous choisi le nom de Merzbow ?

Akita Masami : Je le tiens des Merzbau, œuvres de l'artiste dada allemand Kurt Schwitter. Le Merzbau est une structure architecturale faite à partir de collectes de fragments de matériaux divers.

Au début des années 1980, j'ai commencé avec la musique sur cassette. Cette méthode permettait de sélectionner des bruits de la vie de tous les jours et de les enregistrer. Je pensais que « faire de l'art à partir de fragments», était un point commun entre mon art et celui de Schwitter.

Pourriez-vous expliquer votre style musical ?

Akita Masami : Les gens l'appellent noise ou musique expérimentale, mais une explication n'aurait pas de sens.

Pourquoi avez-vous choisi de faire de la noise ?

Akita Masami : Je n'ai pas « choisi » de le faire. La musique avec laquelle j'ai débuté est devenue la noise. Parce qu'à cette époque, ce genre de musique n'existait pas encore. Bien sûr, même avant, il y avait déjà de la musique qui utilisait du bruit, mais c'était appelé la musique d'avant-garde ou expérimentale. Ce n'était pas appelé noise.

Comment vous est venue l'idée de promouvoir le respect des animaux à travers votre musique ?

Akita Masami : Je suis devenu végétalien il y a à peu près huit ans et j'ai alors pensé transmettre ce message des droits des animaux à travers ma musique. Ma contribution peut se faire par le biais de mes activités artistiques, y compris via la musique, alors j'ai pensé que c'était important de l'utiliser pour transmettre, même un peu, ce message du végétalisme et des droits des animaux aux auditeurs. Bien sûr, la musique est un art abstrait, mais je pense que cela reflète les idéaux de son créateur. C'est pourquoi parallèlement, j'ai soutenu des organisations de protections des droits des animaux comme le PETA et Seap Shepherd, et j'ai également participé à quelques manifestations. En 2005 j'ai aussi publié « My Cruelty-Free Live » (My vegetarian lifestyle), un livre sur le thème du végétalisme et des droits des animaux.

Y a-t-il un message que vous souhaitez transmettre à nos lecteurs concernant le bien-être animal ?

Akita Masami : Je ne souhaite pas seulement promouvoir le bien être des animaux mais aussi leurs droits. Les pays occidentaux sont à l'origine du végétalisme et des droits des animaux, alors je pense que vous êtes tous bien informés sur ces derniers. La protection du bien-être des animaux a pour but de réduire la souffrance, la mort violente et l'euthanasie des animaux. Les droits des animaux sont une chose différente. L'idée est que les animaux ont le droit d'être libres des abus et de la mise à mort, et cela comprend la suppression totale des élevages de bétails.

Comment s'est passée votre tournée américaine ?

Akita Masami : Cette fois-ci, outre les sets en solo, c'était vraiment constructif d'avoir la possibilité de faire des duos avec Balazs et Richard Pinhas (Heldon) .

Pourquoi avez-vous choisi de travailler avec Balazs Pandi ?

Akita Masami : Il y a environ deux ans, j'ai commencé à faire de la musique en utilisant la batterie. J'avais l'habitude de jouer de cet instrument moi-même et de l'enregistrer. L'année dernière, j'ai sorti douze albums pour la Japanese Bird Series, dans lesquels la batterie était beaucoup utilisée. Puis je voulais l'avoir en concert aussi. Il y a un an, Balazs a préparé un projet - un concert à Budapest -. À ce moment, il a souhaité me rejoindre à la batterie, alors nous avons fait une petite tournée européenne. C'était totalement nouveau, mais dès le premier jour c'était parfait.

Comment était-ce de travailler avec lui ?

Akita Masami : C'est un batteur extrêmement talentueux et il comprend tout, du Grindcore et du Heavy Metal au Free Jazz. D'une batterie puissante et rapide en passant par l'improvisation, il m'a donné du soutien et a été très flexible ; travailler avec lui a donc été très facile.

Pour votre album Animal Magnetism, vous avez enregistré le son de votre poule domestique. Comment vous est venue cette idée ?

Akita Masami : Parce que la voix des poules est extrêmement bruyante et intéressante.

Comment vont vos poules ?

Akita Masami : Elles vont très bien. En ce moment j'ai des poules naines, un canard et des pigeons à queue de paon. Dans le jardin, des souris, pigeons, chats, des moineaux et des corbeaux viennent également.

Prévoyez-vous de sortir quelque chose bientôt ?

Akita Masami: Je prépare une sortie live avec Balazs.
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