Live Report

Jero chante pour Los Angeles

11/09/2010 2010-09-11 22:00:00 JaME Auteur : Andrea Traducteur : Loen

Jero chante pour Los Angeles

Jero, le premier chanteur d’enka d’origine afro-américaine, a su captiver son public lors d’une performance à Los Angeles.


© Jero
Jero, le premier chanteur d’enka d’origine afro-américaine, a su captiver son public lors d’une performance à Los Angeles.

En l’honneur de son trentième anniversaire, le JACCC [Japanese American Cultural and Community Center, ou centre de la communauté et de la culture américano-japonaise ] a invité le premier chanteur d’enka d’origine afro-américaine, Jero, à se produire sur scène. L’évènement a eu lieu à Los Angeles le 31 mars dernier au Japan America Theater.
Le jour dit, la salle est décorée d’une magnifique peinture représentant un phoenix japonais traditionnel. Aux environs de dix-neuf heures trente, le théâtre se remplit doucement, pour s’avérer bientôt comblé d’un public majoritairement composé de familles et de personnes plutôt âgées. Il semble que le concert soit sold out.

A vingt heures les lumières s’éteignent, plongeant le public dans le silence. Un représentant vient parler de l’anniversaire du JACCC et présenter Jero. Lorsque le rideau se lève, le chanteur se tient sur scène, et les cris et les applaudissements ne tardent pas à fuser. Jero s’incline et entame sa première chanson. Sa voix puissante emplissant la salle, le public commence à applaudir à l’unisson cette chanson entraînante. Les applaudissements ralentissent puis s’arrêtent rapidement toutefois, alors que les spectateurs se laissent simplement transporter par le flot de la musique. Rapidement, les deux premières chansons sont achevées et Jero commence à parler, en japonais et en anglais.

Jero se montre très proche de son public et fait preuve d’un solide sens de l’humour qui parvient à faire rire la foule. Il nous apprend que ses premières chansons de la soirée ont été Yozora et Shishuunki, puis il décrit l’enka comme étant un “ Blues japonais.” Les lumières qui l’entourent, ainsi que le groupe constitué de claviers, de deux guitaristes et d’un saxophoniste, invitent effectivement à penser de cette façon. Il entame la chanson suivante, Hisame, extraite de son premier album Covers. Pour illustrer la chanson, le fond de la scène est couvert d’une magnifique représentation digitale de flocons de neige tombant parmi des arbres eux-mêmes couverts de neige. La voix de Jero, plus froide, retranscrit le thème de cette chanson plus lente : la solitude. La chanson suivante, Yukigune, possède ce même sentiment mélancolique.

Un nouvel MC suit ces deux titres, durant lequel le chanteur évoque sa performance à Washington DC. Il introduit la prochaine chanson en la présentant comme une reprise de Mata kimi ni koi shiteru, par Sakamoto Fuyumi, cette dernière étant “actuellement très populaire au Japon ” comme il l’explique. La chanson débute avec une jolie lumière rose et des cerisiers en fleurs projetés en fond visuel. Ces effets combinés à la voix apaisante mais joyeuse de Jero illustrent le sentiment porté par la chanson, l’amour. A un moment donné cependant, la chanson s’adoucit encore et les lumières tournent au bleu. Le titre suivant est une reprise de la célèbre chanteuse d’enka Hibari Misora.

Un autre MC prend alors place, commençant avec une question de Jero, qui s’interroge sur la provenance du public. Certains viennent d’endroits aussi éloignés que la Côte Ouest, et même d’autres pays. Une fois de plus, Jero fait preuve d’humour et se montre très doué pour communiquer avec le public. Ainsi, au moment de la question sur l’origine des membres du public, une personne s’exclame “Jero! Je connais ton frère!”, et le chanteur ne se démonte pas en répondant “Oh vraiment? Moi aussi je le connais.” Le public, conquis par son humour, ne perd pas un mot de ses paroles.

Après les deux chansons suivantes, Jero se lance dans un titre de son premier single, Umiyuki. Cela attire l’attention du public qui acclame bruyamment l’annonce de cette chanson. Bien qu’assez différent du reste des morceaux chantés jusque là, on y sent la même émotion, sous une forme un peu plus pop. Après cette chanson très attendue, le concert est mis en pause pour une vingtaine de minutes.

La fin de cette pause est annoncée par l’atténuation des lumières, qui fait taire le public une fois de plus. Le rideau dévoile Jero, habillé d’un nouveau costume noir et blanc pailleté, assorti de son fameux chapeau lui aussi décoré de paillettes. Après avoir commenté à quel point il aime ce costume, il entame la chanson Eisa. Deuxième single de sa carrière, ce morceau se révèle être le plus joyeux de la soirée et Jero parvient à faire taper des mains en rythme au public. Il paraît également plus actif au cours de cette chanson durant laquelle il en vient à bouger l’ensemble de son corps sur la musique, au lieu de se contenter de ses habituels mouvements de main. Les chansons suivantes sont des reprises d’artistes d’enka très connus, comme Itsuki Hiroshi, et se révèlent être les titres les plus sombres et les plus lents du concert. Le saxophone renforce cette atmosphère, alors que Jero reste immobile et chante simplement dans le microphone.

Pendant le MC suivant, Jero annonce : “peut-être qu’un jour, je chanterai en anglais.” Avant d’ajouter après une longue pause : “Quand j’aurai 65 ans. Comme ça quand je me planterai, tout le monde dira ‘Oh c’est normal, il est vieux!’”. Le public, bien que lui-même majoritairement âgé, souligne ses propos d’un rire amusé. Le chanteur évoque ensuite son troisième single, la bande originale de l’anime “Crayon Shin Chan”, parle de son apparition en tant qu'invité sur cet anime, et du travail que cela a demandé. Il entame alors la chanson de ce troisième single, Yancha Michi.

La soirée commence à avancer, quand Jero annonce que la chanson suivante aura pour thème une liaison extra-conjugale. Le public retient une exclamation d’étonnement. La chanson montre une progression en hauts et bas. Le piano ajoute une jolie touche à la mélodie, que Jero chante d’une voix émouvante. La chanson qui suit est Harebutai, nommée et écrite en l’honneur de la mère de l’artiste. Celle-ci, qui a beaucoup souffert de son enfance au Japon, a finalement pu voir au-delà de son passé douloureux après le succès de Jero au Japon. Plus proche des vieilles chansons d’enka que les précédentes, ce morceau conserve néanmoins la patte influente du vieux blues américain et du jazz.

La dernière chanson de la soirée est à nouveau Umiyuki, de Jero lui-même, cette fois dans une version remixée. Le chanteur l’interprète joyeusement, les larmes aux yeux. Sous une pluie de confettis, Jero bouge plus qu’il n’a jamais bougé au cours de cette soirée. Le morceau s’achève sur une note enjouée alors que le chanteur, tout sourire, s’incline bas face à son public, qui l’acclame et lui fait même une standing ovation. Jero demande de remercier aussi son groupe, et alors que le public applaudit encore plus fort, il émet le vœu de revoir tout le monde d’ici peu.
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JERO © JERO
JERO

Evénements liés

Date Evénement Lieu
  
31/03/20102010-03-31
Concert
JERO
Aratani Japan America Theater
Los Angeles, CA
États-Unis
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