Shinko Syukyo Gakudan NoGoD – Live au Shibuya BOXX.

Ue Premium Tandoku Fukyou 2 Days ~ Tenchuu satsu Mugen Kouro

C'est dans la petite salle du Shibuya BOXX que le groupe Shinko Syukyo Gakudan NoGoD se produisait le soir du 27 février pour l'un de ses derniers concerts indies. En effet, après la sortie d'un album INDIES BEST COLLECTION 2005-2009 en mars dernier, celui-ci passait major en signant chez King Records. Une belle récompense pour cette formation en activité depuis 2005, complétée par la sortie d'un single au mois de juin 2010. Mais pour l'heure, NoGoD est encore un groupe underground.

C'est ce que l'on peut justement constater par la diffusion d'une vidéo introductive légèrement angoissante et exploitant l'imagerie assez particulière des NoGoD, qui, depuis leurs débuts, flirtent avec le domaine du religieux. Sorte de mélange d'ésotérisme et de science fiction avant de proposer quelques extraits de clips. Ce montage vidéo captive la foule qui attend impatiemment l'arrivée des protagonistes. Après un ultime compte à rebours, ceux-ci arrivent enfin les uns après les autres et le live débute alors avec Mr Heaven, le dernier single en date. C'est à ce moment-là que le Shibuya BOXX s'embrase littéralement, porté par des guitares et une batterie lourdes auxquelles le public, majoritairement féminin et très actif, répond par un headbang massif. Cette sorte de gigantesque masse capillaire en mouvement se calme sur les couplets de Danchou dont la voix passe entre les mailles de la distorsion.

Ce chanteur est un être captivant, sorti tout droit de cette sorte de bible à la reliure médiévale et tannée qu'il tient en guise de micro. À la manière d'une marionnette occulte, ses mouvements sont frénétiques et sa main gauche ornée de griffes semble être possédée. Son visage prend des expressions tantôt malsaines, tantôt mignonnes tout en pouvant faire preuve d'une vacuité inquiétante. Danchou fascine, laisse pantois, à tel point que le reste du groupe semble quelques fois transparent. Le son, très métal, possède sans conteste ces influences Visual Kei de la première décennie des années 2000. Les membres, et plus spécialement Kyrie (guitare), sont des musiciens à la dextérité toute heavy. Purement instrumentale, la composition Aozora, jouée en seconde partie et portée par une lead guitare aérienne, pourrait en quelque sorte être la vitrine de ces compétences. Dans la scène Visual Kei, NoGoD est l'un des groupes dont l'éventail technique est le plus flatteur.

Pour l'un de ses derniers concerts indies, la bande à Danchou propose ce soir-là une set list variée parcourant sa discographie. Parmi les plus anciennes compositions, le public a droit à Yuuitsu Uta (face B du deuxième single), avec ses influences punk rock. Sur ce titre, Danchou entame une marche de petit soldat au rythme de la batterie, tout en effectuant quelques brèves chorégraphies ; une composante live qui sera utilisée plusieurs fois sur des morceaux plus catchy tels qu'Atarimae ou encore Karumia. En rappel, des compositions plus « bordéliques » comme Kitou ou Shunkyou Ongaku du maxi single Tenbatsu Enban sont également de la partie. Celles-ci, sorties d'une époque où le groupe se cherchait encore, ont cependant l'avantage d'offrir un véritable flashback aux adeptes de NoGoD. C'était l'idée qu'avaient les cinq compères pour leurs dernières prestations indies, sachant que le memorial album sortait peu de temps après. Mais c'est cependant sur des pistes plus récentes que la formation nous régale de son savoir faire.

Ainsi, la sombre Ring-a Ring-o du dernier mini-album en date, Rashinban, laisse place à un Danchou langoureux, s'exprimant dans la douleur et la rédemption. C'est aussi sur une telle piste que l'on se rend finalement compte des progrès effectués par le groupe en matière de composition avec l'ajout d'une guitare acoustique aux sonorités hispaniques conservée en live. Après un entracte laissant place à une seconde vidéo sur fond de chants mystiques, le groupe, paré de nouveaux costumes, reprend de plus belle avec Saikou no sekai, véritable défouloir. Des chansons telles que Tsumibatsu Egoist ou Jigoku Chou auront également offert de bons moments de métal. C'est avec un rythme effréné qu'arrive Shunkufuku no Uta, dernière piste avant le rappel et dont les chœurs sont repris par le public qui assiste à l'un des quelques solos en twins guitar du groupe. Les deux musiciens se répondent, à l'image de leurs personnages du moment : Kyrie portant une aile noire tandis que celle de Shinno est blanche.

Le rappel fut particulièrement long, marqué par des speechs annonçant le passage major et demandant au public de se souvenir de ce qu'était NoGoD période indies. Ce soir-là, le groupe semblait particulièrement conscient qu'il pourrait être amené à changer visuellement, ou à se conformer musicalement à des exigences major. La fin du concert approche avec deux ballades prouvant que le groupe ne fait pas seulement dans le métal : tout d'abord Kono sekai ni mihanasarete mo où la voix particulièrement émouvante de Danchou, très haute et poignante, prouve une nouvelle fois ses qualités de chanteur, puis Sayounara Arigatou. Mais l'ultime morceau de ce soir de 27 février est bien plus ancien puisqu'il s'agit de NoGoD. Le public effectue quelques derniers screams et growls avec le groupe qui se retire humblement, invitant le public à se joindre une nouvelle fois à eux le lendemain.

Le fait d'avoir choisi une piste éponyme en guise de conclusion, c'était peut-être histoire de dire « Jusqu'à présent, NoGoD, c'était ça ! ». Maintenant, espérons que ça le restera.


Set List :

1. Mr HEAVEN
2. Shinjitsu no Hana
3. Kurohai
4. Yuuitsu Uta
5. Atarimae
6. Karumia
7. Ring-a Ring-o
8. Hakoniwa
9. Hachigatsu Sakujitsu
10. Saikou no Sekai
11. Shirasagi
12. Atria
13. Yume
14. Rinne Tenshou
15. Aozora
16. Jigoku Chou
17. Tsumibatsu Egoist
18. Shunkufuku no Uta

-Rappel-
1. Shunkyou Ongaku
2.Kitou
3. Gekiretsu Kyoukan Ranchiki Kyou
4. Kono Sekai ni Mihanasareteru mo
5. Sayounara Arigatou
6.NoGoD