Interview

Interview avec Jero.

12/09/2010 2010-09-12 23:00:00 JaME Auteur : Andrea & Kay Traducteur : Aurore

Interview avec Jero.

Jero, le premier chanteur enka afro-américain de l'histoire de la musique japonaise, revient sur son enfance, l'enka et plus encore.


© Jero
Après avoir été introduit au genre par sa grand-mère japonaise, Jero se démarque comme étant le premier chanteur d'enka afro-américain de l'île nippone. On dit même à son sujet qu'il a réussi à lui seul à ranimer l'intérêt des Japonais envers ce style musical d'après-guerre. JaME a eu l'occasion de s'entretenir avec lui, le jour précédant sa performance à Los Angeles. Peu de temps avant la répétition générale, nous avons posé au chanteur quelques questions sur son enfance ainsi que sur le genre de musique traditionnelle qu'est l'enka.

Comment avez-vous eu l'opportunité de jouer au États-Unis ?

Jero : L'an passé, j'ai pu jouer au Cherry Blossom Festival de Washington DC. Je suis sûr que c'est suite à cela. Le centre culturel et communautaire japano-américain de Los Angeles célèbre actuellement son trentième anniversaire, j'ai donc été sollicité pour me produire en tant qu'invité.

Qu'est-ce que cela vous fait de jouer ici plutôt qu'au Japon où vous êtes reconnu ?

Jero : Eh bien au Japon il n'y a que des Japonais et lorsque j'ai chanté à San Francisco hier, il y avait autant de Japonais que d'Américains.

Comme vous venez de le dire, vous avez joué récemment à San Francisco. Comment était l'ambiance, comparée à celle du Japon ?

Jero : À San Francisco, j'étais capable de parler en anglais entre les chansons. C'était sympa.

Vous avez joué plusieurs fois hors du Japon. Y a-t-il un endroit en particulier où vous aimeriez vous produire ?

Jero : J'aimerais jouer dans ma ville natale.

Vous avez grandi en écoutant de l'enka. Est-ce que c'était quelque chose que vous écoutiez régulièrement ? Quand avez-vous commencé à chanter ?

Jero : Oui, j'en écoutais tout le temps. J'ai commencé à chanter pour ma famille à l'âge de cinq ans.

Que pensaient vos amis de votre intérêt pour l'enka ?

Jero : Ils n'avaient pas la moindre idée de mon intérêt pour l'enka. Je chantais seulement pour ma famille. Mes amis n'avaient vraiment aucune idée à ce propos jusqu'à ce que je débute dans la chanson. Je ne pensais pas que je deviendrai chanteur d'enka.

Quels sont les aprioris sur l'enka que vous souhaiteriez faire disparaître ? Avez-vous également cette conception de l'enka ?

Jero : Eh bien, en fait, beaucoup de gens pensent qu'il faille porter des vêtements traditionnels pour chanter de l'enka. Ce n'est pas vrai ! Aujourd'hui, beaucoup d'hommes portent des vêtements ordinaires. Les femmes portent des tenues de soirée. Les vêtements ne sont pas importants. Une autre idée fausse que les gens ont concernant l'enka : c'est la manière de chanter. Ils pensent que l'enka doit toujours être chanté d'une certaine manière, avec "bémol" et "kobashi". Kobashi est la manière dont la voix est modulée dans une gamme. Ce qui est important ce n'est pas la façon dont c'est chanté ; c'est la musique et les thèmes. C'est rempli de cœurs brisés, de solitude, d'amours perdus et de détresse.

Aviez-vous également certains de ces préjugés au sujet de l'enka lorsque vous étiez enfant ?

Jero : Ce n'était pas vraiment de fausses idées... c'était plutôt le fait de ne pas connaître certaines de ces choses. Mais je savais ce qu'était vraiment l'enka. Je connaissais les thèmes. Alors, âgé de cinq ans, en écoutant cette musique, je pouvais entendre la façon dont la musique était triste et émotionnelle. Vous pouvez voir de nombreux chanteurs d'enka qui sont tellement pris dans leur musique qu'ils pleurent en chantant sur scène.

Vous avez manifestement travaillé très dur pour devenir un chanteur d'enka reconnu au Japon. Quels ont été les moments les plus difficiles avant d'atteindre ce niveau ?

Jero : Même avant que je ne sorte ma musique, c'était difficile. Je me souviens encore, c'était le premier février lorsque tout a débuté. Avant de commencer, un artiste doit être promu. Lorsque les informations me concernant ont été envoyées à la presse et aux différentes compagnies, les gens étaient à la fois choqués et intéressés. Ils étaient vraiment curieux, et le bureau de mon management a été submergé d'appels téléphoniques, de demandes d'interviews et de présentation. Mon management a travaillé très dur lorsque le mot a été passé. J'ai été occupé pendant des jours par la suite, sans interruption.

Vous avez eu la possibilité de travailler avec des artistes célèbres tels queItsuki Hiroshi. Qu'est-ce que cela vous a fait de travailler avec ce genre d'artistes reconnus, qui se produisent depuis si longtemps ? Qu'avez-vous appris à leurs côtés ?

Jero : C'était génial. J'ai grandi en les écoutant. Ils ont été vraiment gentils et impatients de me rencontrer. Ils m'encourageaient. J'ai pu voir quel genre de personnes ils étaient. Tous étaient vraiment agréables et chaleureux, à la fois sur scène et dans les coulisses. C'était vraiment bon de savoir que les artistes que j'écoutais étaient des gens normaux et gentils, même en dehors de la scène.

On dit de vous que vous avez essayé de ramener les jeunes gens vers l'enka. Pensez-vous que ce soit l'une des raisons pour laquelle ils vous encourageaient ?

Jero : Oui certainement. Pas seulement l'enka et la J-pop, mais la musique en général ne se vend pas aussi bien qu'elle l'a été auparavant au Japon. Les gens n'achètent pas beaucoup de CD ces derniers temps.

Pensez-vous avoir atteint ce but ?

Jero : L'un de mes buts est d'amener l'enka vers un public plus jeune. Jusqu'ici je pense que cela a fonctionné. Mais je voudrais voir encore plus de jeunes gens.


JaME souhaite remercier Jero, son management, et la JACCC pour avoir rendu possible cette interview.
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Date Evénement Lieu
  
31/03/20102010-03-31
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Aratani Japan America Theater
Los Angeles, CA
États-Unis
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