Interview

Interview avec GARI

14/09/2009 2009-09-14 22:00:00 JaME Auteur : LuCioLe & FoX

Interview avec GARI

Lors de Japan Expo, JaME s'est entretenu avec GARI


© Photo by Trip Fontaine (P) Soundlicious, GARI
Le public français commence à bien vous connaître. Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous présenter chacun à votre tour votre voisin ?
Kei Kusakabe : Voici Yôichirô, c’est le chanteur mais aussi le leader du groupe.
YOW-ROW : C’est Naoki, le bassiste qui est le clown du groupe
Naoki Fujimoto : Dokko à la guitare, qui est aussi le fou du groupe.
Yutaka Dokko : Et voici Kei, le batteur.


Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique ?
YOW-ROW : A l’époque où nous étions au collège et au lycée, il y avait un grand boom au Japon dans la formation de groupes. C’est sûrement pour cela que nous avons eu envie d’en former un.
Nous avons réussi en tant que groupe !

Quel message souhaitez-vous transmettre via votre musique ?
YOW-ROW : Depuis nos débuts à l'étranger, nous ne voulons pas être qualifiés de groupe japonais. Nous voulons faire de la musique différente des clichés que l’on peut avoir de ces derniers et c’est ce que nous voulons montrer en devenant plus un groupe international. Au Japon il y a aussi des personnes qui font de la musique pour tout le monde.


Avant de jouer dans le groupe de GARI vous avez pour la plupart de l'expérience dans le monde de la musique avec des groupes précédents. Est-ce que vous trouvez que la scène actuelle a changée ? De quelle manière ?
YOW-ROW : Je pense que par rapport à l’époque où l’on a commencé GARI, nous avons plus l’opportunité de nous exporter à l’étranger, aux Etats-Unis, en Angleterre, en France sans qu'il s'agisse vraiment de Jpop pour autant, et c’est bien.


Cette année, vous avez décidé de sortir un nouveau mini-album, TOKYO SOLDIER, en avant-première en France. Pourquoi cette faveur envers les Français ?
YOW-ROW : Finalement, le tournant pour nous a été notre passage à Japan Expo il y a deux ans. Ça nous a permis de jouer en dehors du Japon et notamment en France. S’il y avait vraiment un lieu pour affirmer cette envie de faire carrière à l’étranger, ce serait dans votre pays.


Trois ans se sont écoulés entre MASKED et TOKYO SOLDIER, ce qui est un laps de temps énorme pour un musicien, qu’avez-vous fait pendant tout ce temps-là ?
YOW-ROW : A contrario, c’est la période qui s’est écoulée entre la sortie de e.go.is.tick et MASKED qui était très courte et qui ne nous avait pas permis de faire beaucoup de concerts, chose que nous avons finalement faite pendant ces trois ans.


Pouvez-vous nous en dire plus sur cet album ?
YOW-ROW : Notre idée était de faire un album qui serait plus dansant que l’opus précédent, tout en gardant la touche de GARI, un peu plus dynamique qu’un album de dance et un peu plus varié qu’un album de Rip dance. C’est pour cela qu’il y a à la fois du rock et de l’électro, tout en gardant à l’esprit que TOKYO SOLDIER est fait pour danser et s'amuser.


Pourquoi ce titre d’album ?
YOW-ROW : Nous avons choisi ce titre quand nous avons su que cet album sortirait d’abord en France pour montrer à notre public qu’au Japon, il y a vraiment plusieurs styles de musique très variés, qu’il y a plein de choses à découvrir. C’est vraiment pour donner cette impression que nous allons chercher les gens avec notre musique, pas seulement attendre de se faire découvrir, un peu comme si nous partions à l’attaque. Nous avons choisi un nom un peu agressif peut-être, mais c’est pour montrer que nous en voulons !


Comment se passe la composition de vos morceaux ? Est-ce que le fait d’intégrer des samples électro dans votre musique change la façon dont celle-ci est écrite ?
YOW-ROW : La première étape est de programmer une fréquence musicale sur un ordinateur, et sur cette base nous rajoutons les sonorités acoustiques avec de la batterie, basse et guitares, et le processus final consiste à trouver le bon équilibre entre les deux (sample et acoustique), ce qui va donner le meilleur son, le son de GARI.


Nous avons pu écouter votre album. Il paraît plus électro que ce que vous aviez fait jusqu'à maintenant. Vous avez également changé la couleur de la pochette de l’album. Est-ce que TOKYO SOLDIER marque un tournant dans la carrière de GARI?
YOW-ROW : A la base GARI est un groupe d’électro avec de la musique rock, mais il est vrai que sur le dernier album on trouve des touches un peu plus pop, un peu plus légères peut-être, et c’est ce que nous avons voulu faire. C’est aussi pour montrer que nous pouvions avoir des sons plus glamour, à la mode, un peu plus pop, pas seulement électro rock, qui pouvaient diversifier nos horizons.


Comment en êtes-vous arrivé à mélanger musiques rock et électro ? Aviez-vous déjà cette idée en tête au moment de créer le groupe ?
YOW-ROW : Quand nous avons commencé GARI, il y avait très peu d’électro, notamment dans d’autres styles de musique. C’est lorsque j’ai rejoint le groupe en tant que chanteur que nous avons eu l’idée d’inclure mes capacités pour faire des samples. Je programmais des séquences de dance music et nous avons eu l’idée d’ajouter ça au son des trois autres instruments. C’est ainsi que l’alliance électro rock s’est faite.


Vos paroles sont toujours très engagées, et possèdent une grande part de spiritualité mais parlent aussi de l’uniformisation des masses et du dépassement de soi. Est-ce votre vision de la société actuelle ? Être né dans un pays où l’on considère travailler pour sa patrie plutôt que pour soi-même vous a-t-il poussé vers ces paroles et cette critique ?
YOW-ROW : Effectivement, nous avons une vision assez critique. Il est vrai que la musique n’a pas autant d’impact que la politique, mais pour nous il est important d’exprimer cette critique comme U2 ou Rage against the machine, qui ont des engagements politiques assez forts. S’ils peuvent le faire pourquoi pas nous ? Donner ainsi, nous aussi, notre vision des choses.


Quels sont les thèmes que vous aimez aborder dans vos morceaux ? Vous posez-vous des barrières, des thèmes à ne pas aborder ?
YOW-ROW : Dès que nous commençons à composer une chanson, nous avons une idée assez nette de ce qu’il va se passer, car non seulement nous écrivons mais nous composons également. C’est donc un ensemble. Si jamais le sujet porte sur la politique nous faisons en sorte que la tonalité de la composition soit adaptée. Si nous chantons un chagrin d’amour nous allons plutôt aller dans des tons qui font référence à ce genre d’ambiance. Nous avons donc des images que nous essayons de transformer en sons.


Quelles sont vos principales influences ? Qu’écoutez-vous actuellement ?
YOW-ROW : En ce moment j’écoute Justice, mais aussi les groupes de mes débuts, comme des formations punk, pour m’imprégner de leur musique. J’écoute aussi du blues pour mon plaisir personnel, mais également tout ce qui est dansant et sympa dans ce qui se fait actuellement.
J’ai toujours de l’intérêt et de l’admiration pour des artistes de genres différents. Pourquoi ne pas mixer Iron maiden avec Underworld ? C’est ça qui m’aide à être curieux et découvrir différents artistes.


Le début de la chanson Hey Now ! nous fait penser à un groupe très connu en France. Il s'agit de Daft Punk. Vous en êtes-vous inspirés pour cette chanson ?
YOW-ROW : Effectivement, nous aimons Daft punk, donc cela nous fait plaisir. Nous aimons mélanger différents sons et cette comparaison nous flatte.

Dans cet album, un des titres est I NEED YOUR LOVE. Avez-vous besoin d'amour ?
YOW-ROW : Oui, j’en ai besoin. (rires)


Vous ne venez plus en France en territoire inconnu. Depuis votre venue à la Japan Expo en 2007, quelle place a le public étranger dans votre musique ?
YOW-ROW : Chaque concert à l’étranger a été une expérience très importante pour nous, que ce soit dans une grande salle comme à Japan Expo ou dans des salles très petites, dans de petites villes. A chaque fois cela a été très important pour nous, et ces moments sont restés dans nos mémoires.


Avez-vous un petit rituel avant de monter sur scène ?
YOW-ROW : Peut-être pas tant que ça. J’aime être un peu seul et sortir de ma loge.
Naoki Fujimoto : J’aime mettre l’ambiance, faire des blagues.
J’ai l’impression que tous les bassistes sont comme ça !
Naoki Fujimoto : Apparemment. (rires)


De plus en plus de groupes japonais viennent se produire en France. Quelle vision avez-vous de cela ? Que pensez-vous du fait qu’en France, encore beaucoup de personnes font l'amalgame : musique japonaise égal visual kei, bien souvent au détriment de la qualité ?
YOW-ROW : Finalement c’est une bonne occasion de se faire connaître à l’étranger, de venir en France. Effectivement il est dommage qu’il y ait ce rapprochement systématique. Notre but est donc de montrer qu’au Japon il y a d’autres types de musique. Il ne faut pas tout mettre dans le même sac.


Avez-vous des projets pour le futur ?
YOW-ROW : Pour l’instant nous n’avons pas vraiment d’actualité, à part un nouvel album qui se prépare. Notre intérêt réside vraiment dans l'espoir que l’on se souvienne de nous en France et que le public réalise qu’il n'existe pas que des groupes de visual kei ou de Jpop, même si il y a différents styles. Le fait de pouvoir écouter des sons variés nous aide et nous fait croire qu’il y a encore du boulot.


Avez-vous eu le temps de visiter Paris ? Qu’en avez-vous retenu ?
YOW-ROW : Nous sommes arrivés jeudi matin, nous avons donc vu seulement la Japan Expo et ses alentours. Demain nous visiterons Paris.


Avant de finir, si vous deviez définir GARI en une phrase, quelle serait-elle ?
YOW-ROW : Nous avons une vision agressive de notre groupe. GARI, c’est "à l’attaque" ! Notre manager a souvent l’habitude de dire : "GARI, c’est comme un pistolet".


JaME tient à remercier le groupe GARI, mais également la traductrice et Soundlicious pour cette interview.
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