Interview

Interview avec abingdon boys school

27/10/2008 2008-10-27 12:00:00 JaME Auteur : Non-Non Traducteur : jinshen_ka

Interview avec abingdon boys school

abingdon boys school revient sur les origines, les travaux et les opinions du groupe.


© DIESEL Corporation
Depuis ses débuts il y a trois ans, abingdon boys school a beaucoup attiré l'attention. Pas seulement parce que le groupe est mené par le chanteur T.M.Revolution mais également, et peut-être particulièrement, pour son incroyable style pop-rock pêchu et son attitude hard-rock.

Cet été, le groupe a sorti son premier DVD et peu de temps après, JaME a pu rencontrer les quatre membres du groupe pour une interview très complète.


Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de JaME ?

Nishikawa : Je suis Nishikawa, le chanteur d'abingdon boys school.
SUNAO : Je suis le guitariste SUNAO. Enchanté.
Shibasaki : Je suis le guitariste Shibasaki.
Kishi : Je suis le clavier et programmeur Kishi.

Vous vous êtes rencontrés alors que vous travaillez sur le projet T.M.Revolution, mais pouvez-vous nous expliquer comment vous vous êtes rencontrés à l'origine et ce qui vous a décidé à créer abingdon boys school ?

Nishikawa : Eh bien, j'ai d'abord rencontré SUNAO sur une tournée de T.M.Revolution et cela fait plus de 10 ans... ou bien cela fait tout juste dix ans ? Bref, depuis, nous avons travaillé ensemble sur des tournées et des enregistrements. Pendant tout ce temps, je réfléchissais à mes racines musicales et je voulais voir si je pouvais faire quelque chose de neuf avec un groupe. Par une connaissance, j'ai été présenté à Shibasaki, parce que j'avais apprécié sa musique.

S'agissait-il de WANDS ?

Nishikawa : Après WANDS, il a travaillé avec al.ni.co. A cette époque, je présentais un programme radio régulier au Japon intitulé All Night Nippon et je faisais jouer leurs titres et les recommandais aux auditeurs. (rires) Mais j'étais un peu frustré car ils n'étaient pas tellement reconnus par le public. (rires) Mais comme je les mettais souvent en avant à la radio, il s'est simplement avéré qu'une de mes connaissances les connaissait, donc on a été présentés. Lorsque nous avons discuté, nous avons sympathisé, alors je lui ai demandé de rejoindre les tournées de T.M.Revolution. Les membres se sont rejoints de cette façon, et je me suis dit que j'avais envie de commencer quelque chose. A cette époque, le manga NANA devint un film et il était question de créer quelque chose qui ressemblerait à un hommage au manga, afin d'attirer davantage l'attention sur lui ainsi que sur le film. Puis tetsu, le bassiste de L'Arc~en~Ciel, nous a suggéré de faire quelque chose dessus, alors nous nous sommes mis au travail. Nous avons alors pensé que c'était un bon timing, que nous pouvions vraiment faire quelque chose d'intéressant. Kishi était un camarade de classe de Shibasaki à l'école de musique. Lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois, il m'a donné une démo et m'a dit, "Voilà le genre de chose que je fais, maintenant", et c'était très impressionnant, alors nous avons parlé et décidé que nous avons envie de faire cette chanson. Et les membres qui étaient avec moi sur la tournée étaient...

Kishi : Nous !

Nishikawa : Alors nous nous sommes rassemblés dans un studio d'enregistrement. Nous discutions souvent d'à quel point ce serait cool si nous trois pouvions faire quelque chose ensemble, alors nous avons forcé Kishi-kun de nous joindre dans le studio d'enregistrement. (rire)

Cela fait-il longtemps que vous désirez monter un groupe ?

Nishikawa : Oui, mais pas seulement un groupe, j'ai toujours voulu faire des choses musicales avec tous ceux que je rencontre.

Plutôt que l'habituelle composition d'un chanteur, un guitariste, un bassiste et un batteur, vous avez opté pour un chanteur, deux guitaristes et un clavier. Pourquoi avoir choisi cela plutôt qu'une composition plus conventionnelle ?

SUNAO : Hmm... Ca s'est juste fait comme ça. (rire)

Nishikawa : Et je connais le style ordinaire des groupes où il y a un batteur et un bassiste pour créer et maintenir le rythme, mais nous avions déjà un programmeur. Nous n'avions donc pas besoin d'un batteur et d'un bassiste, et nous voulons travailler davantage en utilisant les loops et les séquences dans le futur, donc ça nous va bien.

C'est un nouveau style.

SUNAO : Dans le genre rock, je pense que c'est un nouveau style.

Kishi : Nous sommes un groupe, il n'y a aucun doute là-dessus.

SUNAO : Personnellement, j'aime la batterie, le son et le jeu du batteur. Ainsi, on peut choisir librement quel rythme utiliser pour correspondre à une chanson. Pas tellement maintenant, mais je pense que nous avons la possibilité d'essayer différentes choses musicalement à l'avenir.

Je vois. Donc, vous ne savez pas encore ce que vous allez faire musicalement à partir de maintenant ?

Tous : Non.

Kishi : On peut ne pas changer, mais on peut changer. Cela nous plaît d'avoir cette flexibilité.

Nishikawa : Vous risquez de trouver ça bizarre, mais... le nombre des membres du groupe peut augmenter à cause de ça. (rire) Genre : "Hé, tu as fini par rejoindre le groupe aussi !?" (éclate de rire)

Quel est concept du groupe ? Le nom du groupe provient d'une école de garçons en Angleterre.

Nishikawa : Oui. Au départ, je jouais simplement avec les mots. On m'appelait Tabô quand j'étais petit parce que mon prénom est Takanori, et quand je sors du Japon, on m'appelle turbo car cela sonne presque pareil. Et j'aime aussi les sports mécaniques, donc j'utilise des noms qui ont un rapport avec ces sports dans différents domaines. Avant d'utiliser le nom abingdon boys school, j'avais pensé au nom "Antilock Brake System" que l'on appelle couramment ABS, ça sonnait bien. (rire) Mais ça n'avait pas d'autre signification. (rire)

SUNAO : Donc c'était juste ça, ABS. (rire)

Nishikawa : Du coup, j'ai pensé à d'autres noms. Nous sommes de la même génération et nous sommes comme des camarades de classe qui se retrouvent pour créer un groupe. J'ai alors regardé dans différents livres : Je suis tombé par hasard sur une école privée appelée Abingdon School à Oxford et j'ai pensé, "oh, ça sonne bien...". Vous savez, Radiohead étaient des camarades de classes qui se sont réunis pour créer un groupe, et nous étions comme eux, alors j'ai pensé : "On va le faire aussi." (rire)

Vous aimez conduire ?

Nishikawa : Oui, et j'aime les bidouiller aussi.

Dans votre DVD, la scène reprenait un capot de voiture..

Nishikawa : Lorsque nous jouions dans des live houses, c'était une MINI Cooper, (rire) mais quand nous aurons grandi, nous la changeront peut-être par une Jaguar. (rire) Après une Aston Martin, peut-être. (rire)

Avez-vous réalisé le design de cette couronne qui ressemble à un badge d'école ?

Nishikawa : Oui, nous avons étudié le concept et imaginé une école privée. Nous avons réfléchi sur les designs, comme les T-shirts et compagnie, avec un artiste designer.

Donc c'est complètement inédit ?

Nishikawa : Oui.

Vous êtes tous les quatre des musiciens expérimentés : Dites-nous comment vous travaillez ensemble pour produire musique et paroles.

SUNAO : Nous amenons tous des chansons sur des démos, puis nous nous réunissons tous les quatre en studio pour les jouer et nous en discutons beaucoup.

Les paroles sont-elles créées en dernier ?

SUNAO : Oui. Lorsque nous décidons de la composition et définissons les détails, nous demandons à Nishikawa de faire les paroles.

Vous amenez des cassettes démos et vous réunissez pour en parler, puis sélectionnez les chansons, c'est ça ?

Kishi : Oui. En termes de son, chaque membre possède son territoire, et nous travaillons chacun sur notre propre partie tout en consultant les autres membres : "Fais ça, s'il te plait, et je me charge de ça."

Avez-vous du mal à tomber d'accord, parfois ?

SUNAO : Oui, parfois, il y a des désaccords.

Donc, il y a des choses sur lesquelles vous ne voulez pas céder ?

SUNAO : Eh bien, nous sommes chacun responsable de notre propre partie et chacun a confiance en son travail, donc parfois nous ne sommes pas d'accord. Mais nous n'en arrivons jamais à "Je laisse tomber !" (rire) Nous essayons de discuter de ce qui est bon et de rendre les choses meilleures.

Nishikawa : Recommencer un groupe après avoir vieilli est assez difficile physiquement, donc on me demande souvent : "Pourquoi prendre le pari de créer un groupe ?". Chacun a eu l'expérience de jouer dans un groupe et d'en arriver à "Pas question !" "Je ne peux plus supporter ça !" (rire) Je pense que c'est parce que nous avons eu ces expériences que nous pouvons gérer cela et être plus flexible. Par exemple, si une chose a été rejetée, que je n'ai aucune autre suggestion à proposer, je pourrais dire "c'est ça ou rien !" mais maintenant je dis "bon, que pensez-vous de celui-là ?". Je pense que je gère les choses différemment maintenant. Il y a plus de possibilités, donc c'est agréable dans un sens. Je le recommande, bien que tout le monde ne veuille pas travailler comme ça. (rire)

Kishi : Je pense que s'il nous est possible de travailler ainsi, c'est parce que nous avons chacun cette liberté en plus, nous devons finir les choses. Nous nous faisons confiance aussi, genre il n'y a pas de problème à laisser les parties guitares à ces deux guitaristes, ou il n'y a aucun souci à laisser les parties vocales à Nishikawa-kun.

Etes-vous en mesure d'écrire les paroles aussitôt que vous avez la musique ?

Nishikawa : Oh, non... Il arrive que j'aie du mal à me décider. Ces trois membres font une musique très unique, et leurs personnalités ressortent fortement de par leur expérience. En entendant de Kishi que sa musique de fond était une musique instrumentale qu'il appelle "travail d'art", ça m'a fait penser : "Il n'y a pas de paroles !" (rire) Mais il a un tel sens des mélodies japonaises, pleines d'émotion, que des paroles intimistes vont mieux avec sa musique. La musique de SUNAO est plutôt du genre "je me fiche des détails, mais allons-y à fond !" (rire) Donc, c'est vraiment intéressant. La musique de Shiba est la plus compliquée ! (rire) Il imagine des paroles en japonais, mais j'ai plutôt envie de mettre des paroles en anglais sur toute la ligne de basse. (rire) Généralement, les paroles en japonais contiennent beaucoup de consonnes, mais dans ce cas le son des voyelles est très fort donc je pense parfois "C'est impossible de mettre des paroles en Japonais !" (rire) Cependant, lorsque je les inclus tout de même, je peux faire des chansons avec une autre atmosphère et elles sont intéressantes.

Lorsque vous créez de la musique, décidez-vous du thème ?

Shibasaki : Concrètement parlant, je pense que je place l'essence des images à différents endroits de la chanson, mais je ne cite pas clairement ou directement l'image en utilisant des mots. J'aime bien l'anglais pris un peu au hasard, et j'en utilise dans mes démos. J'essaie aussi avec le japonais, mais le japonais au hasard, c'est un peu difficile. (rire) Donc je mets des paroles dans un anglais aléatoire et l'image devient ce que je souhaite en faire.

Nishikawa : Ouais ! Je me fais facilement attirer par ces paroles. (rire) Il chante plutôt bien. (rire) Et je me dis : "Tiens, c'est pas mal ?" (rire)

Kishi : Je fais des dessins. Je commence par dessiner une image vaguement dans ma tête, mais je ne l'exprime pas avec des mots, puis j'écris les chansons en imaginant les quatre membres du groupe.

Lorsque vous travaillez sur de nouvelles pistes, quel est l'objectif pour ces chansons ? Pensez-vous à ce qui sonnerait le mieux en live ?

Nishikawa : Jusqu'à notre premier album, nous voulions simplement faire ce qui nous plaisait, mais après notre première tournée en solo à la fin février dernier, je pense que nous avons changé. Nous avons commencé à plus réfléchir à quelles chansons nous voulions à quel endroit, de quel genre de chanson nous avions besoin et que ce serait intéressant d'essayer différentes choses.


Modifiez-vous les chansons pour les concerts par rapport aux CD ?

Kishi : Fondamentalement, on ne change pas l'arrangement, mais nous changeons l'intro et la fin pour que cela sonne mieux sur scène. Et quelques détails changent pas mal aussi.

Nishikawa : Ces deux-là... Eh bien, ce sont des guitaristes...

SUNAO : Nous n'avons que deux guitares dans nos concerts, donc nous devons penser à comment mélanger ou omettre les parties jouées dans l'enregistrement. Mais généralement ça rend très bien.

Utilisez-vous parfois des parties enregistrées dans vos concerts ?

SUNAO : Oui, on fait ça aussi.

Nishikawa : Juste quelques parties, comme des bruits ou choses de ce genre. D'une manière générale, ils jouent tout le temps.

SUNAO : Nous essayons de jouer en live dans nos concerts.

Shibasaki : Nous allongeons ou écourtons la composition, mais nous n'en sommes pas arrivés encore au point d'en avoir assez de jouer quelque chose et d'avoir envie de changer l'arrangement.

L'arrangement peut changer au fil des concerts.

Nishikawa : Oui. Peut-être comme l'a dit Shibasaki, je pense que ça dépend si nous en avons assez de jouer d'une certaine façon. Cependant, en dehors de nos pensées personnelles, nous devons prendre en compte les gens qui viennent à nos concerts pour écouter cette chanson, donc je suppose que c'est une question de ce que nous voulons y mettre à tout prix.

Kishi : Je pense que c'est quelque chose que nous devrons étudier désormais. A l'heure actuelle, nous avons juste envie de faire ce qui nous plaît, donc nous jouons comme sur le CD. Cependant, si je réfléchis à la meilleure façon de communiquer avec le public en concert, j'ai envie d'essayer des choses comme couper des phrases, ou rendre certaines phrases musicales plus importants en en coupant d'autres.

Compte tenu du fait que la plupart de vos fans internationaux ne comprennent pas le Japonais, il semble que c'est le son de votre musique couplé à la voix de Nishikawa qui les touche...

Nishikawa : Hahaha ! Oui, je suppose... Merci ! (rire)

Essayez-vous de de communiquer un message à vos auditeurs ? Quels sont les thèmes autour desquels gravite votre musique ?

Nishikawa : Hmm... Voyons voir...

Vous semblez très heureux dans votre DVD live.

Nishikawa : Oui, tout à fait. J'ai déjà expliqué à quel point il peut être intéressant de jouer dans un groupe après avoir acquis de l'expérience. Je pense qu'il y a différentes manières de se trouver des points communs avec d'autres personnes ; Vous savez, Internet, les e-mails et les téléphones portables en font partie, mais je pense que faire partie d'un groupe également. Nous pouvons échanger à travers ce que nous faisons, je pense. Tous les quatre avons notre propre monde, et nous réfléchissons à notre musique encore et toujours plus. Donc avant de pouvoir donner du bonheur au gens, c'est important de pouvoir aimer le groupe et la musique que nous produisons. En faisant cela, je pense que nous pouvons générer différentes choses. Regardez nos concerts : vous pouvez voir à quel point nous les apprécions et à quel point nous fusionnons avec le public. Grâce à ça, notre public grandit constamment. La paix dans le monde grâce à la musique, ça semble irréaliste, en particulier venant du Japon, mais nous sommes tous humains, et si nous ne nous trouvons pas de points communs en tant que tels, il y aura toujours des problèmes tels que la guerre. Nous voulons donc montrer aux gens à quel point nous aimons la musique et peut-être qu'un jour, nous pourrons aller dans leur pays et nous y produire en concert.

On peut vraiment sentir que vous vous amusez.

Nishikawa : Eh bien, pour faire aimer notre musique au gens, nous devons déjà l'aimer nous-mêmes.

Vous avez fait une chanson pour l'album-hommage à BUCK-TICK, une reprise de leur titre "dress". Comment votre participation à cet hommage a-t-elle été décidée et pourquoi avoir choisi cette chanson en particulier pour la reprendre, dans tout le répertoire du groupe ?

Nishikawa : Avant abingdon boys school lorsque j'avais environ vingt ans, j'étais dans un groupe et à cette époque, j'appartenais au même bureau de management que BUCK-TICK. Ils étaient en quelque sorte mes aînés, mais pas mal de temps avait passé, et on m'a invité au 20e anniversaire de BUCK-TICK. Ils se sont souvent occupés de moi, mais je ne leur avais pas encore renvoyé l'ascenseur, donc j'ai parlé aux autres membres de cet opportunité, ce à quoi il m'ont répondu : "Bien sûr qu'on le fait !", alors nous avons décidé quelle chanson serait la meilleure. Voyons... Pour quelle raison l'avait-on choisie ?

Kishi : J'ai aussi écouté des chansons de BUCK-TICK, mais bien moins que Nishikawa-kun, et j'ai aussi écouté divers remixes de dress. J'ai bien aimé, aussi bien la chanson que le remix. Je pensais vaguement que ce serait intéressant si d'autres chansons pouvaient être comme ça. Mais c'était une chanson écrite par Hoshino, donc je me suis demandé pourquoi elle ne faisait pas partie de leurs principales chansons, mais Nishikawa-kun m'a dit que peut-être que c'était une bonne chose. J'ai pensé que la mélodie de cette chanson avait une tonalité mélancolique, ce qui était super, et j'ai pensé que nous pouvions en faire quelque chose de dramatique.

Nishikawa : Je me suis dit que peut-être que les autres membres voudraient jouer des chansons créées par un autre guitariste ; Imai a sorti beaucoup de singles, et j'ai eu une forte impression à l'écoute de dress et de JUPITER, qui en l'occurrence ont été toutes deux écrites par Hoshino. JUPITER était la chanson que je voulais vraiment interpréter, mais j'étais trop imprégné par cette chanson. J'aimais tellement l'originale que je ne pouvais pas vraiment y toucher. (rire) C'est alors que j'ai pensé que dress serait intéressante à jouer.

Comment l'avez-vous réalisée ?

Shibasaki : La chanson originale avait plutôt une bonne mélodie, donc nous pouvions faire beaucoup de choses avec.

Nishikawa : Oui, et elle semblait être plutôt une séquence dépourvue de parties guitares ou de rythme classiques.

SUNAO : La version que j'ai entendue ne contenait pas de guitare.

A-t-il été difficile d'y incorporer des guitares ?

SUNAO : Au contraire, j'ai pu m'y atteler librement dans la mesure où rien ne pouvait me gêner et que je n'avais pas à penser : "Je devrais laisser ça ainsi ici" ou "Je devrais changer ici".

Shibasaki : Je pense que c'est assez difficile de de détacher de la chanson originale, mais je voulais la réaliser comme s'il s'agissait d'une nouvelle chanson.

En parlant de reprises, si vous aviez l'opportunité de créer un projet similaire, mais cette fois un hommage à abingdon boys school, quelles chansons aimeriez-vous voir reprises et dans quel style ?

Tous : Ohhhh ! (rire) Ahhhh, je vois.

SUNAO : Je veux voir comment toutes les chansons vont être reprises. En termes de modification, HOWLING est une chanson particulière à mes yeux, donc je voudrais voir comment elle changerait, je pense.

Voudriez-vous qu'elle change complètement ?

Kishi : Je veux que nos chansons soient organiques. Notre musique est pleine d'éléments électriques, donc ce serait intéressant qu'elle soit organique, à l'image de la bossa nova par exemple. Je ne pense pas que nous pourrions le faire, car nous en ferions trop.

Nishikawa : Voyons voir... Il y a la chanson Desert Rose, qui est une chanson en réponse à DOWN TO YOU. Desert Rose est construite uniquement comme une suite à l'histoire de DOWN TO YOU. Il serait donc intéressant d'avoir un duo de chants masculin et féminin et, comment dire... Ce serait intéressant de chanter ensemble, comme une chanteuse avec un rappeur ou un chanteur avec une rappeuse, car ce n'est pas très commun au Japon.

Shibasaki : C'est une bonne idée. (rire)

Nishikawa : Oui, c'est plutôt une bonne idée. (rire)

SUNAO : Je pense qu'on peut le faire. (rire)

Nishikawa : Nous en avons déjà parlé. (rire) Nous avons eu envie de jouer avec un guest.

Votre musique changerait si une chanteuse vous rejoignait.

Nishikawa : En fait, nous jouons tous les quatre en session avec d'autres musiciens. A vrai dire, nous avons invité un artiste dans ce DVD live et dans notre album. Pour l'instant, nous ne le faisons qu'au Japon, mais nous voulons jouer avec des artistes étrangers un jour prochain.

Vous pouvez être assez flexibles. Vous pourriez peut-être inviter un percussionniste.

Nishikawa : Oui.

L'année dernière, vous vous êtes produits au LIVE EARTH, qui est un évènement pour combattre le changement climatique. Il a eu lieu à différents lieux dans le monde et a bénéficié d'une énorme promotion dans les médias internationaux. Comment avez-vous vécu de participer à cet évènement ?

Nishikawa : Pour être honnête, autant pour les concerts étrangers comme ceux de Londres ou aux Etats-Unis, le concept était clair et le public sensibilisé, donc l'évènement en lui-même s'est bien passé malgré la difficulté du thème : L'écologie et l'environnement. Mais au Japon, il ressemblait à un simple évènement musical.

Kishi : Oui. C'était juste des musiciens pratiquant leur art sur scène les uns après les autres.

Ca ne vous a pas donné l'impression que tous les artistes jouaient ensemble ?

Nishikawa : Nous n'avons pas du tout joué avec d'autres artistes et tous les groupes sélectionnés pour y participer étaient... en quelque sorte mal assortis. Nous voulions vraiment être enthousiastes pour un tel évènement, mais nous étions un peu honteux de n'avoir pas pu communiquer ce message à tous.

Kishi : C'était comme ça aussi en coulisse. Les vestiaires étaient séparés, bien que nous étions tous au concert.

C'était très japonais. (rire)

Nishikawa : C'est vrai ! Très japonais ! (rire) Donc, après avoir terminé notre tour, nous nous sommes connectés à Internet et avons regardé la retransmission des concerts à l'étranger à la télé au Japon, aussi. Les autres concerts avaient l'air vraiment fun !

Nishikawa : Le public à l'étranger semblait vraiment prendre plaisir. Au Japon, il semblait que les fans de chaque artiste s'amusaient mais le but du concert n'était pas franchement aussi explicite.

Kishi : Ouais, c'est vrai. Il n'y avait pas vraiment d'échange entre les artistes.

Je me souviens de la dernière partie du hide memorial summit (l'hommage à hide qui eut lieu au stade Ajinomoto en mai 2008). C'était super car presque tous les artistes se rejoignaient sur scène et jouaient ensemble.

Nishikawa : Ouais, ça aurait été bien. BUCK-TICK était très bien aussi. Nous y avons participé et c'était super.

Je crois qu'il y avait beaucoup de barrières au "Live Earth" (rire)

SUNAO : Aux répétitions, je crois avoir juste parlé au staff de LINKIN PARK, et c'était tout.

Nishikawa : Les groupes arrivaient le jour de leur prestation et rentraient chez eux le même jour.

Le concert était organisé simultanément dans plusieurs pays, mais et le décalage horaire ? Je me demande si vous l'avez fait en même temps ?

Nishikawa : Nous l'avons fait en même temps. Ca finissait à un endroit et ça commençait à un autre.

Est-ce que le fait d'y avoir participer vous a personnellement sensibilisé au changement climatique ?

SUNAO : Oui, je pense.

Nishikawa : Au Japon, nous en sommes conscients, mais un concert pour aider à transmettre son importance, je pense que c'est une bonne chose. Je sais que nous utilisons beaucoup d'électricité pour jouer, donc c'est un peu une destruction de l'environnement dans un sens. (rire) Mais pensez à quel point cela fait prendre conscience aux gens, un évènement musical comme celui-là est très utile, donc nous aimerions le refaire. Il a été question de le refaire aussi cette année, et j'ai dit que nous serions heureux de le faire. A cause de ce qui s'est passé l'année dernière, nous avons décidé de visiter toutes les loges. (rire) Mais il semblerait que cela ne se passe pas cette année et c'est bien dommage.

Récemment, T.M.Revolution s'est produit en solo à New york. Qu'en avez-vous pensé ?

Nishikawa : Ca faisait un moment que je n'avais pas fait de concert, donc j'étais juste heureux de pouvoir en faire un. Je pense que les fans américains ont travaillé très dur pour permettre à cet évènement d'avoir lieu et je ne pense pas que j'y serais allé si ce n'est pour eux. Quant à la conférence, j'ai fait une vidéo montrant T.M.Revolution et bien sûr abingdon boys school. C'était super de parler aux gens de ces groupes. De nombreuses personnes de divers pays sont venus voir notre concert au salon et ont commencé à négocier et à nous demander de venir à leurs propres évènements. J'étais vraiment content. Je pense que ce serait super de faire un concert de abingdon boys school l'année prochaine à l'étranger.

Avez-vous eu l'impression que la musique japonaise devient de plus en plus populaire à l'étranger ?

Nishikawa : Vous croyez ? Difficile à dire pour moi. Personnellement, c'est vraiment comme un rêve. Vous savez, quand j'étais petit, je n'aurais jamais imaginé qu'il serait possible pour un groupe japonais d'avoir l'opportunité de jouer à l'étranger. Cependant, je pense que c'est toujours un marché inconnu, donc c'est important de continuer et de ne pas laisser tomber.

Il semble que cette tendance soit là pour durer.

Nishikawa : Oui, je pense que cela va continuer. Vous savez, 100 000 personnes sont venues à ce salon, de tous les Etats-Unis, et je pense qu'encore bien d'autres auraient voulu venir. Donc si une personne sur 10 ou une personne sur 5 nous connaissait à travers nos chansons en japonais, et qu'au fur et à mesure ce chiffre augmentait, les choses changeraient vraiment.

Donc essayez vous volontairement de montrer votre japonaiserie (sic) ?

Nishikawa : Hum, laissez-moi réfléchir. Je ne pense pas. Mais il y a des artistes dont on pourrait penser qu'il seront bien reçus par un public étranger de par le côté occidental de leur musique, mais ce n'est pas nécessairement le cas. Je ne pense pas que ce soit une question d'être plus japonais ou plus occidental mais simplement de faire ce que l'on veut faire et de le faire le mieux possible. Je pense qu'un public peut ressentir cela, et c'est ce que nous voulons faire : donner le meilleur de nous-mêmes.

Bien dit. Donc vous avez commencé à montrer cela au public américain.

Kishi : Je l'espère. Le son que je réalise est peut-être japonais, mais je ne cherche pas à faire, à forcer, un son japonais.

Vous n'avez pas pensé à utiliser des instruments japonais dans votre musique, comme des percussions japonaises ou du koto ?

Kishi : Eh bien, nous pourrions les utiliser dans un remix.

Nishikawa : Nous l'avons déjà fait.

Avez-vous déjà porté un yukata ?

Nishikawa : Non. Ca pourrait être intéressant en tant que blague ceci dit.

Votre style, c'est plutôt le style anglais, donc...

Nishikawa : (rire) Ah, oui !

Kishi : ... mais notre son n'est pas tellement anglais. (rire)

Nishikawa : La moitié des membres n'a jamais mis les pieds à Londres ! (rire)

SUNAO : J'ai grandi en écoutant de la musique occidentale, mais je suis japonais. Je ne me rends pas vraiment compte du genre de musique que je produis, ça me vient simplement comme ça. Je n'aime pas me dire : "Je fais de la musique occidentale" ou "je fais de la musique japonaise". Je me contente de le faire.

Shibasaki : On nous pose souvent des questions sur la personnalité du groupe, mais je pense que tant que nous sommes honnêtes avec nous-mêmes quant à ce que nous voulons faire, notre musique franchira les frontières.

Juste pour rire, et en réutilisant cette idée des "écoliers", confiez à vos fans un souvenir de votre adolescence qui vous tient à coeur.

Shibasaki : Dans mon collège, je travaillais dur nuit et jour pour jouer au tennis. Je me souviens vraiment que je jouais le matin et après l'école.

SUNAO : Quand j'étais au collège, tout m'intéressait. Je travaillais dur pour jouer de la guitare, pour faire un groupe, pour les études, et je faisais du sport. C'était une époque où j'essayais tout, les amitiés et l'amour. J'étais même le président des élèves dans mon collège. Je l'ai été deux ans, de la première à la troisième année.

Nishikawa : Waow ! (rire)

Shibasaki : Il est plus le genre de type à qui on dit de faire quelque chose, plutôt que prendre lui même la décision de faire quelque chose.

SUNAO : Mes souvenirs de cette période sont tellement forts que je rêve encore souvent de mon collège, même maintenant. Je rêve de choses comme parler avec mes amis dans les salles de classe.

Nishikawa : C'est pas vrai !?

Donc vous n'avez jamais été un rebelle ?

SUNAO : J'avais des amis qui étaient plus rebelles, mais j'avais aussi des amis plus sérieux, comme des élèves modèles.

Nishikawa : Hahahaha (continue de rire en écoutant SUNAO.)

Kishi : Il a l'air de vouloir dire qu'il était un mauvais garçon.

SUNAO : Je me contentais de regarder, j'avais horreur de cataloguer les gens en disant s'ils étaient bons ou mauvais.

Nishikawa : C'est marrant ! Hé SUNAO~, dis nous-en plus ! (Il continue de rire et soupire.)

Kishi : Pendant que Shiba faisait du tennis, je faisais de l'escrime. C'était sympa, mais l'entraînement était vraiment dur et je me blessais. (rire) Pour aiguiser mes réflexes, je m'entraînais à esquiver rapidement les assauts de l'adversaire comme ça, sans porter aucune protection. Si j'étais trop lent, je me faisais piquer, donc je saignais un peu. (Il pointe sa poitrine.) Je m'entraînais tellement que même maintenant quand on me touche, je bouge rapidement par instinct, et j'en rêve aussi la nuit parfois.

SUNAO : Les activités de club à l'école était assez dures de notre temps.

Kishi: Oui. Mon objectif à l'époque était de pouvoir participer aux matches de compétition à l'extérieur, comme ça je pouvais voyager. Donc je devais gagner la compétition de ma préfecture pour avancer vers la prochaine rencontre, qui avait lieu ailleurs. J'aimais faire des tournées, comme maintenant.

Vous vous entraîniez très dur, presque comme si vous vous brutalisiez.

Kishi : Euh... Pas à ce point-là. (rire)

Nishikawa : J'ai créé un groupe quand j'étais au collège, et nous avons fait notre premier concert lors du festival de l'école. Je faisais aussi partie du club de handball et le professeur était l'un des organisateurs du festival. Il était un peu difficile à appréhender, je ne pense pas qu'il était un bon communicant. Comme nous voulions faire un groupe dans le festival, j'ai pensé que je devais aller le voir et lui demander, et c'était difficile car nous devions arrêter les activités de club puisque nous arrivions à la fin de notre troisième année. Je n'avais pas envie, mais je l'ai fait quand même. Nous lui avons tout expliqué et étonnamment, il nous a soutenus et nous a dit de le faire. Je ne l'avais jamais vu comme ça, donc je pense que mon avis sur lui a changé. (rire) Jusque-là je ne m'investissais pas beaucoup dans les clubs, donc c'était super qu'il nous dise ça.

Je crois que les gens qui créaient un groupe était considérés comme des voyous...

Nishikawa : J'habitais à la campagne, donc c'était tout à fait ça !

SUNAO : Moi aussi. J'avais un instrument, donc beaucoup de gens me considéraient de cette façon.

Kishi : Vraiment ? On n'était pas comme ça. (Il regarde Shibasaki.)

Nishikawa : Parce que vous viviez en ville ! (rire)

Kishi : Les voyous n'ont jamais eu d'instruments.

L'année dernière, vous avez été plutôt actifs avec la sortie de trois singles et un album, mais cette année vous n'avez sorti qu'un DVD. Quand pouvons-nous nous attendre à du nouveau venant d'abingdon boys school ? Pouvez-vous nous donner quelques informations sur vos prochains projets ou travaux ?

Nishikawa : Nous allons faire une tournée comme chaque année, des concerts en collaboration de juillet à août cet été.

Avez-vous des projets de sorties dans un futur proche ?

Nishikawa : Eh bien nous allons sortir des choses à l'avenir puisque nous sommes en train de travailler sur de nouvelles choses en ce moment ; Nous avons en fait une nouvelle chanson dans notre concert aujourd'hui.

Pouvez-vous chacun envoyer un message final aux lecteurs de JaME ?

Shibasaki : Ca me fait vraiment plaisir que des gens à l'étranger commencent à nous connaître, c'est assez incroyable mais c'est super. Je veux aller à l'étranger pour y faire des concerts, donc s'il vous plaît attendez-nous jusqu'à ce que nous puissions aller dans votre pays.

SUNAO : Cela m'honore que beaucoup d'entre vous nous connaissent via Internet et nos CD. Si nous pouvions, nous adorerions aller dans votre pays et y jouer en concert. Ce serait super de voir vos expressions ! J'attends avec impatience d'avoir cette opportunité !

Kishi : Nous faisons nos chansons en examinant chaque son et en y apportant beaucoup de soin, donc je serais heureux si le nombre de personnes qui nous écoutent pouvait augmenter ne serait-ce que d'une personne par jour. Je vais continuer à créer, donc écoutez notre musique s'il vous plaît.

Nishikawa : Je suis vraiment honoré que tant de personnes en dehors du Japon commencent à nous connaître. Nous voulons étendre nos chances de jouer à l'étranger. Au printemps, je suis allé à New York en tant que T.M.Revolution et beaucoup de fans m'ont demandé de venir jouer dans leurs évènements aussi. Continuez à nous faire savoir quand et où vous voulez que l'on joue ! On attend avec impatience d'entendre parler de vous !

Par e-mail ou par courrier ?

Nishikawa : Ah, oui. En fait, sur notre site officiel, beaucoup de gens écrivent en anglais, pas seulement en japonais, et nous lisons vraiment ce qu'ils écrivent, donc ce serait super de pouvoir aller et jouer encore à l'étranger.

Où avez-vous envie de jouer ?

Nishikawa : Hmm, depuis le temps j'ai envie de jouer à des endroits où je ne suis jamais allé. Il y a tellement d'endroits où je ne suis jamais allé, donc n'importe où serait super !

Pourquoi pas l'Angleterre ?

Tous : Ah oui !!! Bien sûr !

Nishikawa : Je veux y aller ! Allons-y ! S'il vous plaît !

SUNAO : Ouais ! Allons-y et allons jouer au festival de l'Abingdon School ! (rire)
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