Interview

Interview avec ONE OK ROCK à Tôkyô

21/07/2008 2008-07-21 12:00:00 JaME Auteur : Non-Non Traducteur : flikflak

Interview avec ONE OK ROCK à Tôkyô

Nous avons rencontré le tout dernier groupe en vogue au Japon, ONE OK ROCK, et ils ont répondu à nos questions à propos de leur formation, de leur musique, de leurs plans pour le futur etc.


© ONE OK ROCK - AMUSE
Bien que ONE OK ROCK soit un groupe récent, dont les membres sont jeunes, il est arrivé comme un ouragan sur la scène rock, sa popularité montant en flèche en un temps record. La musique entraînante composée par ses membres a attiré beaucoup d'attention non seulement dans leur pays mais aussi à l'étranger.

Nous avons rencontré ONE OK ROCK dans un studio à Komazawa (Tôkyô) dans lequel ils étaient en train d'enregistrer leur nouvel album, prévu pour cet automne. Ils nous ont gentiment accordé un peu de leur temps pour répondre à nos questions.

Pouvez vous vous présenter l'un après l'autre s'il-vous-plaît ?

Taka : Je suis le chanteur, Taka. Enchanté.
Tomoya : Je suis le batteur, Tomoya. Enchanté.
Toru : Je suis celui qui s'occupe de la guitare et du chant, Toru.
Ryota : Je suis le bassiste, Ryota. Enchanté.
Alex< : Je suis le guitariste, Alex. Enchanté.

Pourquoi avez vous choisi le nom ONE OK ROCK, quel en est le sens, et comment en êtes-vous arrivés à cela avec 'one o'clock' ?

Taka : Nous avions l'habitude de toujours répéter dans ce studio, à partir d'une heure et jusqu'au matin. Depuis que nous avions commencé ce groupe, nous répétions le samedi parce que nous étions encore étudiants et nous ne pouvions pas répéter les soirs de semaine à cause de notre emploi du temps. Le samedi et le dimanche sont des jours de repos, et le samedi est suivi du dimanche, donc le meilleur moment pour répéter, c'était à partir de minuit ou une heure jusqu'au jour d'après, et nous le faisions beaucoup. Quand on a commencé à faire des concerts, il a fallu réfléchir à un nom pour le groupe. Au début, nous n'étions pas très sérieux pour le choix du nom, mais quand on a pensé à '1 o'clock', ça nous correspondait totalement.

Pourquoi avez vous choisi 'ONE OK ROCK' au lieu de 'one o'clock' ?

Taka : Nous nous sommes dit que 'one o'clock' n'avait pas assez de punch, et même si la manière de l'écrire est différente, la prononciation japonaise de 'rock' se trouve dans l'expression, donc nous avons décidé d'utiliser 'rock' à la place (la prononciation japonaise ne fait pas de distinction entre le L et le R, tous les deux se prononcent L). Quand on y repense, c'était assez simple (rires). Puis nous avons changé le son de gauche de 'o'c' à 'OK', et le nom du groupe a évolué ainsi.

Comment s'est formé ONE OK ROCK ? Comment vous êtes-vous rencontrés, et qu'est-ce qui vous a décidé à monter un groupe ensemble ?

Toru : Ryota, Alex et moi étions dans le même lycée, donc nous sommes des copains de lycée. Quand j'étais en seconde ou en première, j'ai voulu monter un groupe et j'ai commencé à chercher des membres autour de moi, puis j'ai demandé à Alex et Ryota de me rejoindre. Nous sommes allés dans un studio juste pour s'amuser, et environ un mois après un chanteur nous a rejoints. Puis nous avons donné au groupe le nom de ONE OK ROCK et nous avons commencé à faire des concerts. C'est comme cela que nous avons commencé notre groupe et que nous avons décidé de continuer comme cela.

Vous venez d'Ôsaka. Est-ce que vous étiez dans la même classe ?

Toru : Non, Alex a un an de plus, et Ryota un an de moins que moi.

Est-ce que vous aviez joué dans des groupes avant ?

Toru : Non, nous n'avions aucune expérience. C'est notre premier groupe.

Donc vous avez commencé à jouer de vos instruments, la guitare et la basse, à ce moment-là ?

Alex : Je jouais déjà de la guitare depuis un petit moment.

Taka, un peu après que Toru, Ryota et Alex aient formé le groupe, vous les avez rejoints. Qu'est ce qui vous y a décidé ?

Taka : J'étais dans un groupe moi aussi, et c'était totalement différent de ce que je fais maintenant. C'était la première fois que je faisais vraiment face au rock. J'aimais beaucoup chanter donc je chantais tout le temps. Je pensais que le rock était plus instrumental que vocal, donc je considérais jusque là que cela ne me concernait pas. A ce moment-là j'étais dans un groupe qui faisait des reprises de Maroon 5, et on jouait aussi nos propres compositions, on avait fait deux concerts. Ils sont venus à mes concerts. Pour le premier concert, je ne connaissais que quelques personnes donc j'ai appelé tous ceux qui étaient dans mes contacts en leur demandant de venir nous voir. Ils n'étaient pas encore mes amis, mais des amis à moi nous ont présentés...cela s'est passé ainsi. Je n'avais jamais joué avec eux, et je ne les connaissais pas encore, mais nous avions besoin que des personnes viennent à nos concerts, donc je leur ai demandé et ils sont venus regarder. Après le concert, Toru m'a appelé et m'a dit « Je fais aussi partie d'un groupe, si tu es intéressé, viens jouer avec nous. Jouons ensembles ». À ce moment j'étais timide, et je ne les connaissais pas très bien, donc j'ai répondu « J'ai mon propre groupe, donc je ne peux pas... ». Mais à notre deuxième concert, ils sont revenus nous voir. A ce moment je travaillais à mi-temps, et il est venu sur mon lieu de travail et a répété encore et encore « Intègre mon groupe » jusqu'au lendemain matin. Il m'a un peu forcé la main (rires).

Vous ne lui avez pas laissé le choix.

Toru : Non.

Vous jouiez dans des registres totalement différents, qu'est-ce qui vous a plu chez Taka ?

Toru : Je cherchais un chanteur qui ait à peu près le même âge que moi. J'aurais pu trouver un bon guitariste rapidement, mais ce n'est pas aussi facile de trouver un chanteur qui chante très bien. Je me suis dit « C'est lui. Je ne peux pas laisser passer ma chance » (rires). Je lui ai demandé de nous rejoindre dès que j'ai pu.

Est-ce que vous aviez beaucoup de choses en commun ?

Taka : Eh bien, il a été très positif. On ne m'avait jamais demandé de faire quelque chose avec quelqu'un, donc j'étais tout simplement heureux. Mais je n'avais pas encore rencontré les autres membres du groupe, je ne les avais jamais vus, donc je me demandais vraiment si j'arriverais à intégrer un groupe dans lequel je ne connais personne. Je suis quand même allé au studio à minuit, je les ai rencontrés, et tout s'est très bien passé.

Après avoir décidé d'intégrer ce groupe, est-ce que la transition vers le rock s'est faite facilement ? Vous êtes-vous facilement adapté aux différences dans le type de musique ?

Taka : Non. J'avais l'habitude de chanter sur une musique très solide. A ce moment, je jouais avec deux autres membres, un guitariste et quelqu'un au clavier. Je ne connaissais pas grand chose aux instruments, et dans ce petit studio je n'arrivais pas à déterminer qui jouait de quel instrument (rires) et tout ce que j'entendais, ce n'était que des sons très forts (rires). Ces sons ne me dérangeaient pas. J'ai entendu le son de la guitare, de la basse et de la batterie pour la première fois. J'étais vraiment impressionné, et c'était une expérience intéressante. A l'origine, j'adorais le groupe RIZE. Le type de musique auquel j'étais habitué est totalement différent, donc j'ai eu l'impression de me retrouver dans un nouveau monde, c'était très intéressant pour moi. Nous jouions ensemble toutes les semaines sans que je n'ai vraiment aucune connaissance.

N'était-ce pas difficile pour vous de chanter par dessus la musique ?

Taka : À la base, c'était tout le temps difficile. Au début c'était amusant, mais quand nous avons commencé à faire des concerts, les conditions dans lesquelles nous jouions ont changé, et notre son était très fort. Nous ne savions pas comment avoir une bonne balance, et moi non plus, donc notre jeu était un peu brouillon (rires).

Mais vous avez fait des concerts, n'est-ce pas ?

Toru : Oui. Nous avons fait notre premier concert à peu près trois mois après la création du groupe, puis nous avons réservé plusieurs salles de concert par nous-mêmes pour faire nos concerts.

Tomoya, vous êtes le dernier membre à avoir rejoint le groupe, en 2007. Comment avez-vous connu les autres membres du groupe, et est-ce que vous vous êtes tout de suite bien entendu avec eux ?

Tomoya : Après le lycée, je suis venu à Tôkyô, et je jouais dans un autre groupe tout en continuant mes études dans une université technique. Là bas, j'avais un bon ami qui était professeur et dont le groupe jouait souvent avec ONE OK ROCK. A ce moment, ONE OK ROCK n'avait pas de batteur, et mon ami me les a présentés. Je les ai rencontrés et on a discuté de plein de choses, et j'ai décidé de rejoindre le groupe.

Vous êtes vous vite habitué au groupe ?

Tomoya : Je pense. Au début je n’étais qu'un membre de session, puis nous nous sommes accordés au fur et à mesure.

Est ce que votre musique était alors semblable à ce que vous faite maintenant, un rock upbeat mélangé à du punk ?

Toru : Au début notre musique était plus punk. Puis nous nous sommes chacun plus concentrés sur notre son, et c'est ce qui a changé notre musique. Mais le côté upbeat n'a pas changé.

Comment chacun d'entre vous s'est intéressé à son instrument ? Qu'est ce qui vous plaît le plus dans l'instrument que vous jouez ?

Alex : Quand j'étais au collège, je jouais à beaucoup de jeux vidéos et j'adorais les musiques à la guitare acoustique qu'on entendait à la fin de chaque niveau. Quand je jouais de la guitare acoustique, je pensais que la guitare électrique était un instrument bâtard. Toutefois, au lycée, quand mes amis ont commencé à jouer de la guitare électrique, j'ai aussi appris à en jouer, et je m'y suis intéressé. C'est différent et plus libre qu'une guitare acoustique. C'est beaucoup plus difficile de jouer en acoustique. Ce n'est pas souvent utilisé pour jouer une seule note. Quand je joue de la guitare électrique, j'appuie à un endroit pour faire une note comme puh~n, et je peux sortir un son très lourd, et progresser à partir de là pour faire toute sortes de choses. C'était choquant pour moi. J'ai ensuite laissé tomber la guitare acoustique (rires).

Vous ne jouez plus de guitare acoustique maintenant ?

Alex : Non, plus du tout. Je ne joue plus que de la guitare électrique.

N'y a-t-il pas de la guitare acoustique sur certaines de vos chansons ?

Alex : Il y en a peu, et c'est possible d'utiliser une guitare électrique à la place, mais une guitare acoustique sonne mieux, donc nous en avons utilisé à ce moment.

Ryota : J'ai commencé à jouer de la basse quand Toru a dit : « Nous n'avons pas de bassiste, donc pourquoi ne pas te mettre à la basse ? » Au début je n'aimais pas cet instrument, mais comme j'ai commencé à en jouer, c'est devenu amusant. Le déclic s'est vraiment fait parce que j'aime les Red Hot Chili Peppers, je les écoute, j'ai vu leurs DVD, je savais qui était Flea et je me suis dit « Les bassistes sont vraiment cools ! Je veux devenir ce genre de bassiste » (rires). Je me suis alors absorbé dans le travail de la basse.

Toru : A peu près un an avant que je ne créé ce groupe, j'ai commencé à aimer des groupes comme Good Charlotte, Zebrahead, Fall Out Boy, et je me suis dit que j'aimerais vraiment jouer dans un groupe. Je portais beaucoup d'intérêt aux jeux de guitare lourds et déformés. Quand nous jouions en studio, c'était tellement amusant de jouer sur de vrais instruments, comme c'était totalement différent par rapport à un CD. Je pense que j’ai été surpris, et je me suis encore plus intéressé à la musique.

Toru, vous chantez des chansons vous aussi. Est-ce que vous jouiez de la guitare et chantiez en même temps ? Votre style rappé de maintenant correspond bien au chant de Taka.

Toru : Oui. Nous n'avions pas de chanteur au début, donc j'ai chanté pendant un moment, et j'utilisais souvent le rap. Mais ce n'était pas quelque chose qui m'intéressait vraiment, quelque fois je chantais en fonction du morceau.

Tomoya : Je faisais partie d'un orchestre quand j'étais au collège, et je faisais partie des percussions. Au début les élèves plus âgés jouaient la partie de la batterie (rires). J'étais obligé de m'entraîner au club. J'ai joué de plusieurs instruments de percussion, comme le tambourin et le xylophone (rires). Puis j'ai monté un groupe pendant l'automne en seconde, j'en avais vraiment hâte. Quand je joue, je pense que c'est mieux que je sois un peu en retrait plutôt que sur le devant de la scène comme le guitariste, à jouer avec agressivité, donc quand je pense à ma personnalité, je me dis que j'ai bien fait de choisir cet instrument.

Taka, est-ce que vous avez toujours été chanteur ?

Taka : Oui. Mon père et ma mère étaient tous les deux musiciens, et tous les deux chantaient, donc je n'ai pas eu l'opportunité de toucher un instrument à la maison. Je chantais naturellement, et je ne ressentais pas le besoin d'apprendre à jouer d'un instrument. Je me rappelle que mon père avait l'habitude de dire que « Les gens jouent d'un instrument parce qu'ils ne peuvent pas chanter ». Il a aussi dit « Si tu peux chanter, cela veut dire que tu peux emporter les chansons avec toi, donc tu devrais chanter ». Je me rappelle qu'il disait ce genre de choses.

Alex : Uhm je pense que ce n'est pas tout à fait vrai... (rires).

Taka : Oui, je sais, mais je comprends ce qu'il voulait dire. Si on peut chanter et jouer de la guitare en même temps, c'est encore mieux. Mon père et ma mère étaient des artistes solos. J'ai été obligé d'apprendre plusieurs choses, mais je ne pouvais rien maîtriser, et je détestais les instruments. Je détestais jouer du piano. A un moment j'ai voulu une guitare et j'en ai acheté une, mais je n'en ai pas du tout joué.

Comment composez-vous les chansons ? Vous servez-vous d'un clavier ?

Taka : Non, je ne sais pas en utiliser un.

Donc vous vous enregistrez en train de chanter ?

Taka : Au début oui. Je me rappelle que quand j'achetais des CD avec des chansons instrumentales dessus, je me faisais ma propre chanson en karaoke, et je le faisais souvent dans ma tête. Quand j'ai intégré ce groupe et que j'ai composé une chanson pour la première fois, j'ai d'abord pensé à la mélodie. Je ne savais malheureusement pas jouer de la guitare. Donc j'ai acheté une guitare, les autres membres m'ont appris à en jouer, et ensuite j'ai composé les mélodies à la guitare.

Donc maintenant vous composez en chantant et en jouant de la guitare, c'est cela ?

Taka : Quelques fois, et je le fais dans l'autre sens de temps en temps aussi, comme mettre le chant sur des mélodies composées par les autres membres. Je le fais alternativement.

Comment composez-vous vos chansons habituellement ? Est-ce que vous suivez une procédure spécifique ?

Toru : Je pense que nous le faisons d'une manière habituelle. Nous faisons tous des demotapes, les amenons, nous faisons une mélodie à partir de celles-ci, nous rajoutons les paroles, et nous enregistrons. Je pense que c'est un processus assez normal.

Écrivez-vous les paroles en dernier ?

Taka : Oui. La mélodie est très importante pour moi, et j'aime que ce soit fait comme cela. En ce moment, j'ai moins de mal à mettre des paroles sur les mélodies. Je ne trouve pas le fait d'avoir des limites difficile à gérer. Au contraire, les mélodies peuvent être écrites sur une partition avec les notes do, ré, mi, fa, sol, la, si, do, mais la voix a des nuances délicates que n'ont pas la guitare ou la batterie. Par exemple les sons entre do, ré et mi. En premier lieu, je pense rapidement à une image que m'inspire la mélodie, et je mets les paroles sur celle-ci, pour qu'elle prenne de l'ampleur. C’est plus facile de mettre une mélodie sur des paroles déjà écrites. Je n'écris pas des paroles vraiment fixes. En général, j’attends que la mélodie soit terminée.

Est-ce que vous imaginez les paroles après avoir écrit la mélodie, comme mettre une histoire d'amour triste sur cette chanson, ou montrer votre colère vis-à-vis de la société ?

Taka : Les paroles ne changent pas, dans l'absolu, le sens de ce que j'écris. Elles restent dans la même lignée. J'ajoute juste un thème différent à chaque fois et j'écris les paroles. Dans l'ensemble, les thèmes que j'utilise sont très basiques, comme la colère, ou travailler dur ensemble, la romance, un cœur brisé, et j'en change peu.

Toru, faites-vous de la même manière ?

Toru : Oui. Mais maintenant j'essaie d'écrire des paroles originales au maximum.

Est-ce que vous conservez des mots ? Par exemple, les écrire et les conserver pour plus tard.

Toru : Oui. Je ne connais pas beaucoup de mots, donc j'essaie de créer mon monde en utilisant mes connaissances limitées ou en cherchant ce que je ne connais pas.

Comment se passent les processus d'écriture des chansons et d'enregistrement ?

Toru : En général, nous nous mettons d'accord ensemble, puis nous en discutons avec notre arrangeur, puis nous nous voyons en studio, comme aujourd'hui. Puis nous entrons dans la phase finale, nous décidons de quelques petites choses ici et là, puis nous allons enregistrer en studio.

Cela fait trois ans que le groupe existe, et bien que ce ne soit pas très long votre base de fans est déjà très large et vous réussissez vraiment bien. Quel est le secret de votre succès ?

Taka : La raison principale, c'est que nous avons de beaux visages... (rires). Au premier regard, cela se voit tout de suite que nous sommes beaux, non ? (tous éclatent de rire) Je pense que la plupart des gens qui s'intéressent à nous le font pour cette raison. Mais maintenant nous avons notre style, et les gens peuvent voir plus que nos seuls visages. Maintenant la plupart de nos fans ont notre âge, ou bien sont légèrement plus jeunes. Nous essayons de leur faire passer un message, de faire du mieux qu'ils peuvent dans leur vie, c'est pour cela que j'écris des chansons encourageantes. Je pense que les paroles se remarquent et donnent l'impression que nous sommes plus vieux. Les gens ne respectent probablement pas une personne de leur âge, mais il suffit qu'une personne soit plus vieille, même de peu, pour qu'une relation de respect s'installe, comme cette personne a plus d'expérience. Je respecte beaucoup RIZE parce qu'ils ont plus d'expérience et qu'ils répètent beaucoup. Vous savez, cela donne un but. Je le sens vraiment quand nous sommes en tournée à travers le Japon. Nous voulons absorber diverses choses, faire de la musique continuellement et trouver de nouvelles approches, pour que même ceux plus vieux que nous viennent nous voir.

Pendant le concert du Shibuya O-EAST du 20 avril, il y avait beaucoup de jeunes, mais aussi des personnes ayant la trentaine ou la quarantaine.

Taka : Dans la fosse, du côté droit, il y avait un vieux avec un style hard rock et de long cheveux blonds qui faisait des mouvements avec le point (Taka le mime bougeant son poing de haut en bas). J'étais très heureux de le voir (rires).

Vos fans ont vraiment de l'énergie. Je pense que votre musique est pleine d'énergie d'autant plus que votre public bouge beaucoup, et ils se font plaisir à vos concerts, tout en sueur. C'est un vrai plaisir, et on peut voir des personnes de tout âge venir, et beaucoup de garçons en plus.

Taka : Oui nous avons enfin réussi. Au début, le public était composé principalement de filles. Le premier rang dans toutes les salles de concert était composé exclusivement de filles (rires). Maintenant, on voit plus de personnes en T-shirt et basket qu'en talons hauts venir à nos concerts. Notre motivation a changé petit à petit, et je pense que les gens le sentent.

Vous avez fait une tournée en oneman dans tout le Japon, et l'an dernier vous avez fait une tournée des QUATTRO. Est ce que vous avez beaucoup appris de cela ?

Alex : Je pense. C'était quelque chose de gros pour nous. Je pense qu'il y avait quelque chose à en apprendre, et le groupe a grandi en répétant des choses que nous avions apprises avant.

Quand vous êtes allés pour la première fois en province, n'avez-vous pas eu peur que personne ne vienne vous voir ? Vous en avez parlé pendant votre MC au Shibuya O-EAST. Souvent, même si un groupe est connu à Tôkyô, c'est difficile de se faire connaître en province.

Taka : Oui, c'était une de mes craintes. Cette fois ce fut un miracle que nous ne jouions pas devant un public de quelques personnes seulement. Comme l'a dit Alex, quand nous avons entendu que nous allions faire cette tournée, nous nous sommes immédiatement demandé « est-ce que nous aurons assez de public ? ». Nous avons commencé à penser à cela, et nous avons répété. La tournée approchait, et quand nous sommes allés à Sendai pour le premier concert, il y avait tellement de gens. La dernière fois pour notre instore event, il n'y avait pas que des fans qui étaient venus, mais cette fois nous avons vu que le nombre de nos fans avait augmenté, et avons réalisé que « toutes les personnes rassemblées ici aujourd'hui sont venues nous voir ». Après cette constatation, nous avons décidé de passer au niveau supérieur et de faire un concert que le public aimerait vraiment, et qui donnerait envie de revenir nous voir. Nous pensons que nous ne devons pas faire seulement de « bons concerts » mais d'« excellents concerts » pour avoir plus de public. Pendant cette tournée, nous avons avancé d'un niveau à l'autre de cette manière. Nous avons découvert beaucoup de choses sans qu'il y ait besoin que l'on nous les explique, et nous les avons mélangées à notre musique et à nos performances.

Vous avez sorti beaucoup de choses en peu de temps, et vous faites beaucoup de concerts. Avez-vous encore du temps libre ?

Taka : Je n'ai plus assez de temps maintenant.

N'est ce pas difficile quelques fois ?

Taka : C'est difficile. Je me dis souvent « Ouaaaah~~~~ !!! », mais quand j'y réfléchis, je n'ai rien d'autre si je ne fais pas cela. Je ne suis pas très studieux. Je n'ai pas mon permis de conduire donc je ne peux pas travailler (rires), par exemple comme routier (rires).

Tous : Eh ! Tu ne ferais jamais ce genre de choses (éclats de rire).

Taka : Je sais je sais... Mais toujours est-il que mes choix professionnels deviendraient tellement réduits (rires)... J'y ai pensé, et je me suis dit que si je ne faisais pas du mieux que je peux, je ne pourrais rien faire d'autre. Donc la manière dont je passe mon temps détermine si c'est un point positif, négatif ou si cela ne m'apporte rien. Quand je n'ai pas envie de faire quelque chose, je me dis « oui je peux arrêter, mais il ne me restera plus rien » (rires). Donc j'ai commencé à travailler plus dur.

Ryota : Seulement eux deux (Taka et Toru) participent aux interviews, mais nous (Ryota, Alex et Tomoya) sommes plutôt actifs aussi (rires).

Alex : Nous sommes des professionnels de la relaxation (rires). Nous sommes le genre de personnes qui réduisent leur stress en bougeant leur corps, en faisant des choses comme jouer du baseball, donc nous faisons du sport.

Est-ce que vous jouez à trois ?

Ryota : Uuuh, pas moi.

Tomoya : En ce moment la meilleure manière de me relaxer, c'est de jouer au baseball, mais avant je jouais au billard et au go (jeu japonais rappelant de loin l’Othello).

Le go prend pas mal de temps, non ?

Tomoya : Oui je sais~ (rires). Je joue aussi au mah-jong et d'autres choses encore. Je fais aussi du ping-pong. Ah, d'ailleurs j'ai acheté une raquette pour jouer (rires).

Vous êtes vraiment un passionné (rires).

Tomoya : Oui, mais je m'en désintéresse vite (rire). Enfin bref, je fais pas mal de choses.

Être drogué au go, c'est quelque chose de terrible.

Tomoya : Oui, en plus je me concentre tellement quand je joue que j'en suis épuisé.

En mai vous allez sortir votre album BEAM OF LIGHT. À quoi pouvons-nous nous attendre, et en quoi sera-t-il différent de vos sorties précédentes ?

Taka : Le Japon et les États-Unis sont deux pays différents, et notre musique s'apparente au courant occidental, nous en étions plus conscients qu'auparavant donc je veux juste que les gens l'écoutent normalement. Je suis un peu embarrassé de dire « Nous aimons les États-Unis », et cela me semble offensif de dire « Nous, japonais, avons fait cet album ». La meilleure manière d'écouter cet album, c'est de nous considérer comme n'importe quel groupe. J'espère que les gens l'écouteront normalement.

Est-ce que vous avez eu une approche plus globale en écrivant les chansons de cet album ?

Taka : Non, pas vraiment. Comme je préfère les mélodies, je me suis juste concentré au maximum là-dessus, comme dans tout ce que nous avons fait jusqu'à maintenant. Je n'étais pas spécialement conscient de quelque chose à ce moment là. Je pense que la musique que l'on écoute et la musique que l'on fait sont plutôt globales. Donc nous aimerions vraiment faire des concerts aux États-Unis aussi. Nous aimerions voir jusqu'où notre travail va être accepté.

Cet album donne l'impression que vous y avez mis plus de vos sentiments.

Taka : Oui, cette fois nous avons joué comme nous le faisons en concert, donc cet album est plus up-tempo que nos sorties précédentes, et nous y avons mis ce que nous ressentons.

Si vous jouez ces chansons en concert, il sera excellent. J'aime la troisième chanson, 100%(hundred percent) et la cinquième, White ball, plus spécialement. Pendant le concert au Shibuya O-EAST, vous avez joué BEAM OF LIGHT pour la première fois, et vous avez dit pendant le MC que vous feriez une chanson pour le public.

Taka : Comme je l'ai déjà dit, « j'ai trouvé quelque chose de nouveau dans les concerts ». J'ai découvert quelque chose pendant le final de la tournée des QUATTRO, et je voulais leur dire « merci ».

Votre prononciation anglaise est excellente.

Taka :Merci, mais je suis encore en train de la travailler. Je veux vraiment bien parler anglais. Si je pouvais faire plus de nuances dans l'argot, ce serait mieux, donc je veux en apprendre plus.

À mon avis, si des étrangers écoutent vos chansons, ils penseront que vous parlez bien anglais.

Taka : Vraiment (rires) ? Je suis tellement mauvais...mais merci (rires) !

Est-ce que vous avez, chacun, une chanson préférée de ONE OK ROCK

Alex : Dans BEAM OF LIGHT, j'aime Necessity Maker.

Il y a de bons contrastes entre silence et mouvements dans cette chanson.

Alex : Elle est aussi facile à comprendre.

D'ailleurs, Alex, vous préférez écrire des chansons calmes non ? Est ce parce que vous jouiez de la guitare classique auparavant ?

Alex : Ummm, je ne sais pas vraiment. J'écris des chansons totalement différentes selon ce que je ressens. Par exemple, dans Luxe Sick (Zeitakubyou ), notre album précédent, j'ai écrit Mirage (kagerou) et Lugo, qui sont respectivement calme et violente.

Mirage est une bonne chanson, n'est-ce pas ?

Alex : Oui. J'ai essayé d'en faire une « bonne chanson » peu importe qui l'écoute.

J'ai été très impressionné par Et Cetera pendant le concert. Taka met tellement d'émotions dans son chant.

Ryota : J'aime beaucoup Crazy Botch. Elle est amusante à jouer. Je pense que c'est le mieux, s'amuser en jouant. J'aime la jouer pendant nos concerts.

Le chant est difficile sur cette chanson, vous ne pensez pas ?

Taka : En fait, cette fois ci, le chant est tout le temps difficile. Il a fallu beaucoup de temps pour mettre une mélodie sur celui ci. Mais la sonorité de cette chanson est très cool. Donc je ne voulais vraiment pas la transformer en quelque chose de plus pop en ajoutant la mélodie. Alex a finalement trouvé une mélodie, je suis parti de cette base et fait du morceau ce qu'il est.

Est-ce que quelque fois vous n'arrivez pas à ajouter facilement les paroles ?

Taka : Oui, mais rarement. Les paroles en anglais sont difficiles. Je ne connais presque pas le vocabulaire, la construction des phrases ou la grammaire anglaise, donc je chante en anglais de manière un peu grossière. J'utilise l'inspiration qui me vient et la mets dans les paroles. C'est le meilleur moyen. Quand je travaille en japonais, je comprends le sens des mots, donc c'est plus facile.

Toru : J'aime toutes nos chansons.

Donc vous ne pouvez pas en choisir une en particulier ?

Toru : Toutes sont différentes. Chacune a sa propre couleur et sa propre forme. Quand j'écoute plusieurs chansons, je pense que chacune a ses bons points.

Si vous ne deviez en choisir qu'une seule (rires) ?

Toru : Non~, je les aime toutes (rires).

Tomoya : Si je devais choisir, ce serait White Ball (Koubou).

Cette chanson est cool.

Tomoya : J'adore l'écouter, parce qu'elle m'encourage. Elle commence par une intro mystérieuse, qui se développe pour donner la mélodie principale. Je pense que c'est une bonne chanson.

100%(hundred percent) and White Ball (koubou) sont très aimées du public américain.

Alex : Je joue de la guitare comme si j'étais américain (rires).

Taka : Je... n'aime pas particulièrement les chansons finies... J'aime jouer des chansons en concert, pour être plus libre, mais,... peut être que je préfère les chansons avant qu'elles ne soient finies.

Vous voulez dire que vous préférez les chansons de vos demotapes ?

Taka : Quand les chansons sont finies, elles sont complètes. Pour les comparer à des femmes, je perds tout intérêt quand je sais tout d'elles. Avec les chansons, quand j'ai fini de les enregistrer, je ne les écoute que pendant 3 ou 4 jours. Bien sûr, je les écoute beaucoup, et je les absorbe jusqu'à ce que je sente que c'est suffisant. C'est plus difficile pour moi de les écouter sur une longue période et de les travailler en continu. Je me dis souvent que le public écoute nos albums puis vient à nos concerts, donc nous devons montrer plus que ce qu'il y a sur notre album, ou au moins être au même niveau.

Quand j'écoute mes chansons en concert, elles sont totalement différentes de celles sur CD. La manière de chanter et de faire des effets de voix n'est pas la même. Et les voix sont toutes différentes en fonction des chansons, ce qui est très dur pour moi parce que je n'utilise pas d'effet en concert. Je pense donc qu'il faut que j'écoute les chansons avec plus d'attention. Quand on finit une chanson, je les écoute en pensant à cela. Donc, à dire vrai, je n'ai pas de chanson favorite après qu'elles soient finies. Je pense que je n'aime que les chansons que nous n'avons pas encore finies. Par exemple, après cette interview, nous allons faire de la pré-production et des chansons, et j'ai hâte. Je serais en studio, j'écouterais les sons que je chante, et j'aurais le sentiment qu'ils se sont vraiment améliorés (rires).

Mais par exemple, en concert, est-ce que vous sentez une certaine fraîcheur dans les chansons que vous jouez depuis longtemps ?

Taka : Ce n'est pas la même chose. C'est comme si je touchais un endroit de mon corps qui fait du bien, ce que je fais en concert. La zone que je touche dépend des chansons, comme par exemple ici c'est cette chanson, là une autre (Taka touche des zones de son corps).

Est-ce que vous le sentez en chantant ?

Taka : Oui.

Qu'en est-il des autres membres ? Est-ce que vous trouvez quelque chose de nouveau dans vos concerts, après l'enregistrement ?

Alex : Non. J'utilise mes sentiments pour jouer en concert, donc je ne pense pas que ce soit la même chose que sur nos albums.

Est-ce que vous revenez sur les concerts que vous faites à chaque fois ?

Taka : Oui. Mais nous n'avons pas atteint le niveau auquel nous nous attendions sérieusement. Nous nous sommes rendus compte qu'il fallait qu'on travaille plus cette fois, comme nous sommes encore d'un faible niveau, et je pense que nous donnerons plus dans le futur. Chacun de nous a besoin d'écouter avec plus d'attention, d'absorber plus et de l'exprimer en concert.

Vous êtes assez sévères avec vous-mêmes (rires).

Taka : Oui, c'est nécessaire.

ONE OK ROCK a attiré beaucoup d'attention hors du Japon. Qu'en pensez-vous, et est-ce que vous avez l'intention de jouer à l'étranger d'une manière ou d'une autre ?

Tous : C'est la première fois qu'on nous le dit~ (rires).

Vous ne recevez pas de lettres de vos fans étrangers ?

Tous : Non (rires).

Taka : Mais j'ai vu des étrangers à nos concerts.

Toru : Oui, oui. Quand j'ai vu les questionnaires pour nos concerts, il y en avait quelques uns remplis en anglais. Ah, et quand nous avons fait notre concert à Shibuya, il y avait cinq suédois.

Est-ce que vous voulez jouer à l'étranger ?

Tous : Oui !

Un pays en particulier ?

Taka : J'aimerais jouer aux États-Unis.

Comment pensez-vous que cela se passera ? Est-ce que ce serait très différent pour vous de jouer devant un public composé d'étrangers plutôt que de japonais ?

Taka : Je pense que ce serait vraiment bien de jouer pour eux.

Toru : Je pense que les étrangers sont très différents. S’ils aiment la musique, ils réagiront bien, mais s’ils n'aiment pas, je pense qu'ils pourraient huer. Nous ne savons pas comment ils sont tant que nous n'y allons pas pour le découvrir. Je voudrais faire des concerts, qu'ils écoutent nos albums, et j'espère que la musique leur plaira.

Sur les trois ans d'existence de ONE OK ROCK, de quoi êtes vous les plus fiers ?

Taka : Rien (rires).

Alex : Notre premier album, Luxe Sick (Zeitakubyou) (sorti en novembre 2007), qui a été classé neuvième dans le classement 'nouvel album' du top annuel de l'Oricon.

Taka : Pas possible ! Vraiment ? Ce n'est pas quelqu'un de notre management qui a monté la nouvelle de toutes pièces (rires) ?

Tous : (éclats de rires)

Non, non, vous êtes vraiment bons. Vous avez fait une tournée solo des QUATTRO l'année dernière après seulement deux ans d'existence !

Tous : Oui~, c'est ce dont nous sommes le plus fiers (rires).

Et c'est aussi une réussite pour vous d'attirer de plus en plus de fans à vos concerts !?

Taka : Certes. C'est pour cela que je veux travailler plus dur. Plus nous travaillerons dur, plus nous attirerons de gens.

Est-ce qu'il y a des buts que vous voulez atteindre, en tant que groupe ?

Toru : C'est plus une transition qu'un but, mais j'aimerais jouer dans une grande salle au Japon, et aller faire des concerts à l'étranger pour gagner de l'expérience. Nous devons travailler dur pour rencontrer beaucoup de gens dans divers lieux, et leur envoyer notre musique. Je pense que nous le ferions avec plaisir, donc nous continuerons à sortir des albums pour réussir l'un puis l'autre, et pour que des personnes de divers horizons nous écoutent.

Taka : Je veux que nos albums soient en vente à l'étranger.

Un message pour les lecteurs de JaME.

Alex : Écoutez nos albums, et essayez de comprendre le sens des paroles des chansons que vous aimez. Passez par dessus les limites géographiques et écoutez seulement notre musique. Si vous aimez, venez nous voir en concert un jour, je veux profiter de nos concerts avec vous.

Ryota : Quand nous viendrons faire une tournée à l'étranger, assistez à nos concerts s'il-vous-plaît. Nous voulons être un groupe reconnu dans le monde entier.

Toru : Je veux que des personnes d'horizons divers écoutent notre musique. Nos albums ne sont pas vendus dans tous vos pays, mais peut être que vous pouvez facilement écouter notre musique sur Youtube. Si vous êtes intéressés par ce que nous faisons, écoutez nos chansons et invitez nous pour faire des concerts dans vos pays, en disant par exemple « Venez faire un concert ici ». Je pense que ce n'est pas facile de faire une tournée à l'étranger, mais nous voulons vraiment le faire donc si un fan nous invite je serais très heureux.

Tomoya : Je voudrais vraiment faire des concerts à l'étranger un jour, donc venez nous voir quand ce sera le cas.

Taka : Nous allons sortir de plus en plus d'albums. Nous allons faire de notre mieux pour accomplir tout ce dont nous sommes capables, sortir des albums à l'étranger, et nous allons travailler dur pour vous envoyer nos chansons, donc supportez nous s'il-vous-plaît.

Merci à ONE OK ROCK pour avoir pris le temps de répondre à nos questions.
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