Dossier

Nolife - 1 an déjà !

12/06/2008 2008-06-12 12:00:00 JaME Auteur : Ayou & Sxl

Nolife - 1 an déjà !

Entretien avec la chaîne Nolife à l'occasion de sa première année d'existence


© Nolife
Bonjour, après maintenant un an d'existence, nous aimerions faire une rétrospective de ce qui été fait sur la chaîne durant cette année.
Pour commencer, pouvez-nous dire pour combien de clips vous avez les droits de diffusion contre combien au commencement ?


Alex Pilot : Bonjour !
Merci beaucoup.
Lorsque nous avons commencé à émettre le 1er juin 2007, nous avions une soixantaine de clips à l'antenne.
Quasiment un an après, nous sommes sur le point de dépasser les 400 clips. On devrait arriver à 450 avant les vacances d'été.

Est-ce toujours autant difficile d'obtenir des droits ou est-ce que les votes massifs du J-Top vous facilitent la tache ?

Alex Pilot : Il faut que j'explique un peu comme ça marche : en fait, plus un artiste est connu au Japon, moins il a besoin de Nolife et plus il sera compliqué pour nous d'obtenir les clips.
Evidemment, lorsqu'on a commencé à travailler sur le projet de la chaîne (un an avant le lancement), on n'avait pas encore conscience de toutes ces difficultés. On pensait naïvement que les artistes japonais seraient ravis d'être diffusés en France et qu'on allait crouler sous les clips.
On a vite compris qu'il n'en n'était rien et que ce n'était pas aussi simple.
Il faut comprendre que pour un label japonais, ce n'est pas une priorité d'envoyer ses clips à l'autre bout du monde pour être diffusé sur une toute petite chaîne. Tout cela a un coût matériel et humain. Et bien souvent, ils n'ont pas vraiment prévu de s'exporter en Europe, ce qui signifie qu'ils n'ont aucun intérêt direct à fournir du contenu à Nolife.

Mais en prenant le temps d'expliquer, sans faire le forcing, on arrive à quelque chose.
Aujourd'hui, nous avons bien avancé. Nous avons rencontré la quasi-totalité des grands et petits labels. Ce qui nous permet de diffuser de plus en plus de grands noms de la musique japonaise.
Il faut souligner aussi le travail des labels français comme Gan-shin, J-music Distribution, Soundlicious ou Wasabi qui obtiennent également des clips de leurs artistes, et qui nous les fournissent ensuite.

Est-ce que des maisons de disques vous envoient spontanément des droits de diffusion ?

Alex Pilot : Oui, cela arrive. Mais dans la majorité des cas, c'est à nous de relancer.

Quels sont les clips, pour lesquels vous avez obtenu les droits, dont vous êtes le plus fier ?

Alex Pilot : A titre personnel, je suis toujours très fier et ému lorsqu'un artiste que je connais depuis très longtemps est diffusé sur Nolife.
Des groupes comme l'Arc-en-ciel ou X-Japan, on les a découverts il y a 15 ans, lorsqu'on était encore étudiants. Pouvoir les diffuser aujourd'hui sur Nolife est un très grand plaisir. C'est aussi le plaisir de se dire qu'ils vont aussi pouvoir toucher des personnes qui n'auraient jamais découvert cette musique autrement.
Il y a d'autres artistes moins connus en France mais qu'on est extrêmement fiers de diffuser comme Yano Akiko, Capsule, Fumidô, etc...


Vous avez réalisé les clips d'Aural Vampire, de Gari à la JE, et de Moon -Kana- à la maroquinerie, projetez-vous d'en réaliser pour d'autres groupes ?

Alex Pilot : Il n'y a rien de prévu pour l'instant, mais dès qu'il y a moyen de faire un clip pour un artiste, on répond toujours présent !

D'autres chaînes commencent à diffuser des clips japonais, craignez-vous la concurrence ?

Alex Pilot : Il y a aussi d'autres chaînes qui parlent de jeux vidéo, et d'autres chaînes qui diffusent de l'animation japonaise.
Nous ne prétendons pas à un quelconque monopole, au contraire.
C'est toujours bien que les médias grand public s'intéressent à nos passions, cela signifie que c'est un courant important dans la pop culture actuelle.
Et puis, je pense que sur Nolife, nous traitons tous ces sujets de manière totalement différente de la télé classique. Nolife défend une certaine culture sans essayer de faire dans le sensationnel tout en respectant les artistes et les auteurs.
Enfin, Nolife ne se contente pas de diffuser des clips japonais. Il y a aussi des magazines, des reportages, des soirées spéciales et bien sûr le J-Top. Il faudra des années (des dizaines ?) avant de voir la même couverture sur une chaîne dite « classique ».

Vous couvrez beaucoup d'évènements en France, mais également au Japon avec le retour d'X JAPAN au Tokyo Dome. Pouvez-vous nous dire quelques mots à ce sujet ?

Alex Pilot : Et bien, à propos d'X JAPAN, je pense qu'on peut avant tout remercier JAME de nous avoir permis d'être du voyage. Nous sommes très heureux et fiers d'avoir été invités pour couvrir cet évènement. Et nous allons nous donner à fond pour faire un truc bien avec les images qu'on a ramenées.
Pour le reste, on essaye, dans la mesure de nos moyens de couvrir le plus possible l'actualité de la J-music en France. C'est surtout un plaisir pour nous ! On a envie de ne rien rater.

Tous les jeudis à 19h, Caroline présente l'émission OTO à propos de l'actualité musicale japonaise. Des évolutions sont-elles prévues pour l'avenir (durée, contenu, etc.) ?

Caroline : L'émission OTO n'a pas arrêté de subir de nombreux changements depuis sa création. Les rubriques que l'émission devait contenir ont changé pour finalement quelque peu se stabiliser comme le « My Boom » où un membre du staff présente son coup de cœur ou « La révélation du Mois » où l'on présente un artiste qui débute sa carrière en major au Japon. Si l'émission devait se rallonger, il faudrait qu'elle sorte du 101%, mais comme il s'agit du programme phare de la chaîne elle permet une bonne exposition pour OTO, ainsi même les gens qui ne s'intéressent pas à la musique japonaise peuvent éventuellement s'informer. Donc pour l'instant, l'idée de rallonger la durée de l'émission n'est pas abordée. Et ce dernier critère est déterminant pour le contenu. Etant donné que les rubriques sont disséminées dans plusieurs émissions mais sont toutefois récurrentes, le téléspectateur s'habitue à la fréquence de ces rubriques comme par exemple « les concerts » une semaine sur deux et même chose pour « les sorties CD/DVD ». Pour la suite, on ne sait pas encore si on supprimera des rubriques pour en ajouter de nouvelles parce que le format actuel ne nous permet pas plus de possibilités. Mais en deux mois, les choses peuvent changer, donc il y aura peut être des surprises.

Tous les samedis à 21h, c'est Josaudio qui présente le fameux J-Top. Va-t'il se faire couper les cheveux pour être présentable à la télévision française ? Plaisanterie mise à part, le J-Top a connu de nouvelles règles depuis son lancement, pouvez-vous rappeler à nos lecteurs le principe des classiques et des J-potes ?

Josaudio : Alors, tout d'abord, je ne pense pas attenter à mon intégrité capillaire pour le moment. Lors de la première saison du J-Top, nous avons remarqué un relatif immobilisme dans les 10 premières places du classement. Afin de rendre ce dernier plus vivant, nous avons décidé qu'un clip totalisant 10 semaines de présence dans le top 10 deviendrait un clip « classique » de Nolife, une forme de consécration le mettant hors concours.
Le système des J-potes est une récompense pour les fidèles votants qui présente l'avantage de pouvoir attribuer des points bonus ou malus à deux clips, ce qui permet d'influer sur 7 clips au total au lieu de 5 avec le vote de base ou alors de soutenir au maximum 2 clips en les incluant dans le vote normal et en ajoutant les points bonus J-potes. Il y a trois niveaux de J-potes, le niveau 3 étant le niveau maximum, réservé à ceux qui votent chaque semaine sans faute pour le J-Top. Pour de plus amples explications (ou si je ne suis pas très clair), vous pouvez faire un tour sur le forum de Nolife :
http://www.nolife-tv.com/forum/showthread.php?t=828&highlight=j-pote

Le système de vote sur votre site commence à être victime du nombre important de clips qu'il propose. Allez-vous rendre le système de vote plus ergonomique ?

Alex Pilot : Oui, pardon !
Mais c'est corrigé. Depuis quelques jours, c'est classé par lettres. Comme chez vous !

Vous venez d'annoncer de nouveaux clips surprenants et très attendus sur la chaîne comme Laruku, des groupes du Hello!Project. Comment est-ce que cela s'est passé ?

Alex Pilot : Pour Laruku, nous pouvons remercier le label Gan-shin (qui a sorti l'album en Europe) et Sony Japan qui nous ont beaucoup aidés dans nos démarches.
Pour le Hello!Project, nous sommes allés les rencontrer dans leurs bureaux à Tôkyô il y a quelques semaines. Nous leurs avons présenté la chaîne, la manière dont on fonctionnait. On leur a montré quelques extraits d'émission comme OTO ou le J-Top et ils ont accepté de nous confier quelques clips.
J'avoue qu'on était assez surpris. Les Morning Musume ont tellement vendu qu'on ne pensait pas avoir les clips si facilement.

Le nombre de votants a connu une baisse pendant quelques semaines, mais ces derniers temps les spectateurs sont de plus en plus nombreux à voter. Pouvez-vous rappeler à nos lecteurs combien il est important de voter, même s'ils ne reçoivent pas encore la chaîne chez eux ?

Alex Pilot : C'est vrai qu'en fin 2007, on tournait à 700 votants par semaine en moyenne. Aujourd'hui, on dépasse les 1500. C'est vraiment très bien.
Vous savez, on est vraiment fiers de pouvoir annoncer ce chiffre. Surtout qu'il n'y a rien à gagner pour les votants. Si on offrait des cadeaux aux votants comme on nous le conseille souvent, ce chiffre perdrait de la valeur. Là, on sait que ces 1500 votants sont là car ils aiment vraiment les artistes qu'ils soutiennent. C'est important pour les Japonais, car ça leur donne une idée de ce qui peut marcher en France. Récemment, je peux vous dire que les membres de Laughlife étaient très touchés de voir qu'ils plaisaient en France. C'était un clip de leur premier mini album. Là, ils nous ont dit qu'ils travaillaient sur le second en pensant à leur public français.

Voter pour le J-Top est important pour trois raisons :
- Ca aide Nolife à être crédible et à obtenir de nouveaux clips.
- Ca prouve aux japonais que les Français aussi aiment la j-music.
- Ca encourage les artistes. (ils sont souvent au courant de leur classement sur Nolife, et ça leur fait toujours plaisir lorsqu'ils sont bien placés).

A quand le satellite ou une nouvelle diffusion ? Combien de personnes peuvent en théorie voir Nolife aujourd'hui ?

Sébastien Ruchet : Nolife est diffusée actuellement sur l'ADSL, chez Free, Alice et Neuf, ce qui représente un peu plus de deux millions de foyers.

Dès le début, nous avons été en discussion avec tous les diffuseurs, mais il faut aussi pouvoir prouver que c'est un projet qui s'inscrit dans la durée !

Nous arrivons là au premier anniversaire de la diffusion de la chaîne, et cela débloque pas mal de choses. J'espère qu'on pourra faire des annonces au début de l'été ! ; )

Josaudio a présenté un J-Top Extend il y a quelques semaines, pensez-vous renouveler l'expérience ou tenter d'autres formes de présentation ?

Alex Pilot : Oui, on fera ça une fois par mois.
C'est beaucoup plus de boulot. Mais c'est bien plus cool !

Josaudio : Dans l'idéal, le J-top EX serait le J-Top hebdomadaire. Le nombre de clips en compétition étant de plus en plus conséquent, il est assez frustrant, pour nous comme pour les téléspectateurs je pense, de ne s'intéresser qu'aux 10 premiers du classement.

Prévoyez-vous de faire d'autres soirées spéciales comme celle pour NOIZ ?

Alex Pilot : On avait déjà refait une soirée spéciale pour Moon –kana- .
On a un gros projet pour fin juin. Mais nous n'avons pas encore toutes les autorisations.
Je ne peux donc rien dire, ce ne serait pas sérieux. ^^

Nolife fait découvrir et apprécier des artistes dont on parlait peu comme Fumido, laughlife ou encore ONE OK ROCK ; leurs maisons de disques sont-elles au courant de leur succès ?

Alex Pilot : Bien sûr !
Chaque semaine, nous envoyons les résultats du J-Top à tous les labels japonais qui nous ont confiés leurs clips. Dans le cas d'ONE OK ROCK, il s'agit du label Amuse. Ils sont bien sûr au courant du succès très surprenant de ce groupe sur Nolife. Ca nous fait très plaisir aussi de leur envoyer ces bons résultats.

Comment se passe une journée type dans vos locaux ?

Sébastien Ruchet : C'est difficile de donner le début d'une journée type, car Nolife ne s'arrête pratiquement jamais. Quand j'arrive le matin, je sais qu'Alex a bossé toute la nuit et vient à peine de rentrer chez lui !

Il reviendra en début d'après-midi, et je gère tout ce qui est paperasse, coups de fil et rendez-vous.

L'équipe arrive au cours de la journée pour travailler sur les émissions de la semaine, jusqu'à une très forte activité en soirée... Et ça recommence !

Finalement, quelle est votre vision de Nolife depuis vos débuts ?

Alex Pilot : Je pense que Nolife nous permet de faire des choses qu'on n'aurait jamais pu faire autrement. Diffuser de la J-Music en France était notre fantasme (^^) depuis au moins dix ans. Rien que pour ça, ça valait le coup.
Et puis, il y a aussi tous les autres domaines que nous aimons et que nous voulons traiter en toute liberté. Nolife nous permet de présenter les choses d'une manière différente de la télé « classique ». Nous sommes bien conscients que ça peut parfois sembler « hardcore » et inaccessible au grand public, mais nous sommes certains que celui ou celle qui fera vraiment un effort pour essayer de comprendre la culture qu'on défend trouvera énormément de choses sur Nolife vraiment passionnantes qu'il n'aurait pas pu voir ailleurs.
Je voudrais aussi exprimer ma très grande reconnaissance envers tout ceux qui nous regardent, nous soutiennent et tout ceux qui participent au projet. Sans toutes ces personnes, cela fait longtemps que Nolife aurait cessé d'émettre.

Pour finir, pouvez-vous nous dire ce que nous réserve la chaîne en matière de musique japonaise ? Une petite exclusivité sur un projet secret ?

Alex Pilot : Nous n'avons malheureusement pas vraiment de projets secrets sur le feu. Une des choses qu'on voudrait mettre en place, c'est la création de cases thématiques (Visual, J-Pop, Idols, J-Rock etc...). Nous avons maintenant suffisamment de clips pour pouvoir faire ça. Je pense que ça arrivera à la rentrée.
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