Vivifiant, original et électrique, Metronome est la preuve parfaite de la multitude de courants qui parcourent le visual kei. A mille lieux du néo métal qui berce les productions actuelles, le groupe de Sharaku trouve sa source dans l’électronique pure et dure, les beats 8 bits et la programmation en tout sens.
En résulte une musique honnie par certains, adulée par d’autres, mais qui ne laisse en aucun cas indifférent. En constante progression et n’ayant cesse de s’améliorer au fil des années, la formation revient avec ce High To Low Electro, après un Cycle Recycle acclamé, et parfois considéré comme leur meilleur album, et deux excellents singles en prélude de cet album.
Ne nous voilons pas la face plus longtemps, ce disque est tout simplement du grand art.
ELECTRONIC SUPERSONIC
HIGH TO LOW ELECTRO. Derrière ce titre absurde se cache aussi une entêtante introduction lançant comme il se doit l’album. Beat de la mort, voix féminine, répétition bienvenue, on assiste ici à un véritable martèlement auditif ayant pour seul but de nous faire danser. Et on peut dire que la mission est accomplie avec succès.
Néanmoins dès la seconde piste, nous pouvons d’hors et déjà assister au changement qui ont été effectué par le groupe durant ces derniers mois. Laissant la pure composition informatique aux bons devoirs du side-project de Sharaku, FLOPPY, Metronome est plus rock, moins confus qu’il y a quelques années.
Les instruments bénéficient désormais tous d’un traitement honorable, qui sert à mettre en avant les sonorités et mélodies du clavier. Preuve parfaite en est faite sur des titres comme Ikiteru Gokko ou Taiwanan Twilight.
Basse survoltée, et profitant d’une technicité à toute épreuve dans le difficile domaine du Slap pour la seconde chanson, et riffs de guitares parfaitement en place, complétant alors ce qui s’avère désormais comme un fil conducteur plus qu’un gimmick
Le clavier est très loin du bordel désorganisé des débuts, ayant laissé place à une maturité, une efficacité salvatrice dans le travail de composition.
Même dans la voix de Sharaku, on sent un énorme progrès. Les vocalises qui pouvaient rebuter aux débuts sont devenues, au grand dam de certains fans, bien plus accessibles... Mais surtout plus juste et plus varié. Sans perdre son timbre quasi nasillard qui fait tout le charme du groupe, celui-ci profite maintenant de son expérience pour chanter avec beaucoup plus de facilité, criant juste quand il est nécessaire et décuplant ainsi l’agressivité de ces moments.
Malgré sa saveur informatisés, High to low electro est un album résolument mélodique. En effet tout est mis en uvre pour faire bouger l’auditeur, pour que celui-ci via de simples mélodies, mémorise les morceaux et n’éprouve aucune lassitude à la réécoute de ceux-ci.
On sent sur ce disque à quel point la formation a apporté à une certaine branche du visual kei, et à quel point en retour elle a pu s’inspirer chez certains. Ne pourrait-on voir un parallèle plus que bienvenue avec le groupe des ex Himitsu Kessha Codomo A, Kibouya Honpo sur les chansons Kafukafu, Taiwanan Twilight ou bien, et surtout, Boku Ijin Des. Mais ici point de multiples chanteurs, de scratchs à tout va, juste une entêtante voix et des musiciens tous au point.
Fukusuke et Rio jouent à merveille de leurs instruments et se régalent, pour notre plus grand plaisir sur le disque, maniant basse et guitare avec brio. Pour Shintaro, le nouveau batteur, celui-ci pèche certainement par un jeu trop carré, manquant parfois de punch et surtout de variation, consistant souvent à des enchainements très basique. Cela ne dessert pas à la musique mais ne la met pas en valeur non plus, du fait d’une prestation trop banale pour être véritablement appréciée.
L’album contient tout de même son lot de bizarrerie et de folie. Et rien n’est plus plaisant que de voir ce groupe composé des titres tels que Boku to kimi no Jirenma et Synchronicity. La première est proche d’un des tubes qui ont permis leur reconnaissance en Europe, à savoir Computer, avec une horrible, mais au combien jouissive, répétition sonore d’un beat qui se grave alors dans votre tête et une voix vocodé avec succès.
Synchronicity est elle plus lascive, avec ce son presque tragique de violon, sur lequel les murmures de Sharaku se pose et où les talbot effectuent un back vocal qui martèle constamment la même chose. La piste la plus originale, et la plus folle de cette album, et certainement la plus réussie.
Metronome est un groupe qui continue encore d’évoluer, pour le plus grand bonheur des auditeurs. En effet ce High to low electro continue encore d’explorer la face plus rock de la formation qui avait été découverte il y a de cela déjà quelques singles. Plus maitrisé, aussi bien vocalement que musicalement, ce disque est une intégrale réussite, de par son coté électrique irrésistible s’ancrant définitivement dans votre tête. Un des rares bons disques de visual kei de ce début d’année 2008.
Note : 8/10
