Chronique

Monkey Majik - Sora Wa Maru De

04/09/2007 2007-09-04 12:00:00 JaME Auteur : FoX

Monkey Majik - Sora Wa Maru De

Review du dernier album de Monkey Majik

L’été d’un point de vue musical est souvent d’une platitude extrême : réchauffés musicaux destinés à faire vendre, énième best-of d’untel ou untel, voire soupe techno trance de boîte de nuit, nos sens auditifs ne sont en général pas épargnés durant cette période.

Au milieu de ce tableau peu reluisant surnage un ovni musical non identifié : Sora Wa Maru De, pop subtile agrémentée de parties rap, l’album du groupe Monkey Majik - quatuor mi canadien mi japonais responsable ici de son quatrième album – est l’une de ces bouffées d’air frais musicales dont l’écoute est indispensable.


Hip-Pop


Toute l’histoire du groupe est affaire de subtils mélanges qui prennent leurs racines dès le début de la formation ; en effet, une des particularités du groupe vient du fait que Maynard Plant, canadien venu au Japon en tant que professeur d’anglais, forma un groupe avec le batteur Takuya « Tax » Kikuchi auquel se rajouta son petit frère Blaze (puis plus tard le bassiste DICK), créant ainsi une formation cosmopolite, chose qui est rare au Japon, où les étrangers ont souvent du mal à percer.

Cette combinaison, cette force venant des différentes nationalités du groupe, on la ressent aussi dans l’alchimie qui règne dans le groupe, notamment au niveau des paroles, délicieux mélange d’anglais (compréhensible, oui c’est assez rare pour être souligné) et de japonais, mais aussi dans la musicalité des membres, ceux-ci se complétant parfaitement.

Assurément, les compositeurs que sont Maynard et Blaze puisent leurs influences dans les sommités de la pop musique mondiale, auxquels sont alliés une parfaite maitrise de l’acoustique, et des accords japonisants, mais aussi, et c’est ce qui fait la grande force du groupe, des parties hip hop savamment incrustées dans la musique.

L'exemple parfait est la géniale SNOW IN DECEMBER, avec sa basse omniprésente, ses claviers reposants et les guitares en fond sonore, sur lesquelles se greffent une alternance entre le chant et le flow du plus âgé des deux frères, qui donne véritablement vie à la chanson.

Ajoutez à tout ça, la complémentarité vocale avec le cadet et vous comprendrez que le résultat, même si il n’est pas novateur, est tout de même foutrement original, accouchant au final d’un hybride Hip Pop.


Association(s) gagnante(s)


Même si l’on reste pantois devant la faculté du groupe à pondre d’excellentes chansons, qu’elles soient dansantes ou relaxantes, on ne peut nier qu’une grande partie de leur succès est due à leurs connaissances, et aussi à pas mal de chance.

Depuis que la formation est chez Avex, Monkey Majik a ainsi eu la chance, en plus de travailler sur un ending (Saiyuki) ou sur une musique de film, phénomène non négligeable pour asseoir ou faire connaître un groupe, ceux-ci ont aussi enregistrés des featurings, avec, excusez du peu, M-Flo et Seamo.

Et c’est au nombre de 3 que les participations apparaissent sur l’album ; passons rapidement sur Picture Perfect en duo avec le premier nommé, chanson passable méritant plus une face B qu’une piste sur l’album pour nous attarder sur les deux autres.

Tout d’abord Sotsugyou, Soshite Mirai e, génial trio où le phrasé de Maynard s’entrecroise avec le flow immédiatement reconnaissable du talentueux rappeur au béret, Seamo, et le chant doux et posé de son petit frère. Voici l’une des pistes phares de l’album qui n’aura aucunement volé son succès à l’Oricon.

A peine le temps de reprendre son souffle que l’on enchaîne sur le seul sextet de l’album, à savoir Change en collaboration avec les shamisens heroes que sont les Yoshida Brothers, dans lequel les sonorités japonaises, alliées aux voix des deux chanteurs s’assemblent en parfaite harmonie, livrant une des plus belles chansons de l’album .

Bien sûr, ne se limiter qu’à ces pistes serait une grande erreur, car vous passeriez à coté de l’excellent Futari, excellente piste où l’inspiration de Coldplay est très présente, mais aussi le funky PRETTY PEOPLE, et la touchante I MISS YOU, où les voix de Maynard et de Blaze se révèlent, remplies d’émotions mélancoliques, sans aucun doute la plus belle piste du CD, et une des plus tristes chansons du groupe.

L’album se finit sur la très seventies Around The World, où Blaze n’hésite pas à monter dans des aiguës digne des Bee-Gees, et la belle Gandhara, chanson pop-rock, nous emportant jusqu’en Inde.

Monkey Majik est donc un groupe étonnant, savant mélange de l’Asie et de l’Occident, de la pop et du rap, au son unique, à la fois dansant, reposant, capable d’allier avec succès des éléments à-priori antinomiques.


Conclusion :


N’y allons pas par quatre chemins : la célébrité obtenue par le groupe actuellement est amplement méritée, le quatuor ayant accouché d’un excellent album - rectifiant brillamment le tir un peu manqué du premier album major - à la saveur terriblement originale et malgré quelques pistes de remplissage, Sora Wa Maru De, est une parfaite porte d’entrée à la musique japonaise.
PUBLICITÉ

Artistes liés

PUBLICITÉ