Interview

Interview privée, conférence publique et showcase de KOKIA à Paris

05/03/2007 2007-03-05 12:00:00 JaME Auteur : Loic & Ayou

Interview privée, conférence publique et showcase de KOKIA à Paris

Après avoir donné une interview à JaME, KOKIA a invité son public à la Fnac Italie 2 pour une conférence de presse et un showcase gratuit.


© Wasabi - PVP - JaME
Avant le showcase à la FNAC où commence à s'attrouper une petite foule peu après le déjeuner (qui a pu avoir la chance de voir KOKIA faire la balance de son), JaME a rendez-vous avec la fameuse chanteuse pour une petite interview accompagné du journal Azi’up. L'interview sera un peu courte, mais on a le droit de suite à une personne ouverte et souriante, toute prête à répondre à nos questions.

Interview privée

Quel effet cela vous fait-il de revenir après le concert sold out de l'an dernier et quels souvenirs gardez-vous de cette venue ?
KOKIA : Concernant le concert de l'année dernière en France j'étais à la base très stressée. Mais une fois que je suis montée sur scène, le public m'a encouragé et cela m'a donné des forces pour continuer. Ce souvenir restera à jamais dans ma mémoire.
La salle de demain sera beaucoup beaucoup beaucoup plus grande que celle de l'an dernier et plus la salle est grande, et plus j'ai envie de me donner à fond ! Je suis pressée d'être à demain. Le plus grosse différence vient aussi du fait que je suis avec mes musiciens alors que l'an dernier j'étais seule, cela me donne alors plus de force !

Est-ce que vous vous sentez une pionnière de la jpop en France ?
KOKIA : [petit rire pendant la traduction]. Je suis très contente que les Européens pensent cela de moi.
Pensez-vous que la jpop peut se développer en France ?
KOKIA : Je n'en ai pas vraiment envie ! [rires de KOKIA et surprise alors du petit comité].
Pourquoi cela ?
KOKIA : Pour moi le monde de la jpop est complètement fabriqué. Ce sont des artistes qui chantent mais ils ne le font pas pour eux-mêmes, c'est juste du marketing. Je n'ai pas envie que ce soit cette image là qui arrive en France avec les médias. Les gens ne doivent pas avoir cette vision de la musique japonaise.

Si on lit les paroles de la chanson "Hope of an ugly ducklin' ", on retrouve une inspiration du conte de Hans Johanson Andersen avec "Le vilain petit canard". D'où vous est venue cette idée ?
KOKIA : Ma mère me lisait souvent ce conte tout simplement.

Vous avez fait une summer school aux Etats-Unis, donc vous avez une certaine approche de la langue anglaise. Mais êtes-vous aussi intéressée pour chanter en français comme divers artistes internationaux ?
KOKIA : C'est prévu, demain je chanterai en français !

Dans la chanson "Music like a prayer", vous dites «Watashi no kami wa ongaku [...]» Pourriez-vous décrire un peu plus ce dieu et comment vous l'avez découvert ?
KOKIA : Petite, quand je me sentais seule et triste, j'allais à l'Eglise et je chantais des cantiques. De là un jour est arrivé une réponse ce qui m'a surpris [KOKIA mime d'un "ohhhhhhh" sa surprise). La réponse était : quoiqu'il arrive je me devais de chanter, même si les choses sont difficiles. Il faut se surpasser et de là naîtra un beau morceau.

Quelles sont vos influences musicales ?
[Le traducteur dit "reikan" ("inspiration" en japonais) alors que KOKIA comprend "rikan", ce qui veut dire attraper une maladie, un fou rire éclate chez la chanteuse alors]
KOKIA : Mon inspiration vient surtout des gens que je rencontre et des divers avis que je peux avoir lors de discussions.
Vous n'avez donc aucune chanson autobiographique ?
KOKIA : Il y a la chanson qui s'appelle Kawaranai koto qui m'est beaucoup plus personnelle ainsi que Utau hito.
Manager de KOKIA : Elle exprime ses propres sentiments à travers ses chansons. Et elle chante autant pour elle que pour les autres, en leur donnant des conseils.

Prévoyez-vous des concerts dans les autres pays d'Europe et aux Etats-Unis ?
KOKIA : Oui, il y aura une tournée européenne !!

Et pour finir voici la fameuse question : pourquoi chantez-vous pieds nus ?
KOKIA : Sérieusement, c'est pour surtout maintenir mon équilibre. Quand je porte des chaussures ce qui est le plus bizarre c'est que je ne suis pas vraiment à l'aise en fait ! [rires de tout le monde]

Merci à vous !
Merci

KOKIA finit l'interview en signant la dédicace pour JaME que vous pouvez voir tout au bas de l'article.

JaME remercie KOKIA, sa manager ainsi que Paris Visual Prod et Wasabi Records pour cette interview.

Nous laissons alors l'artiste se préparer pour la conférence publique et le showcase.
Une foule très importante est alors présente dans la petite salle de la FNAC, et plus de 200 personnes attendent de voir KOKIA pour l'écouter, lui poser des questions et avoir une dédicace.


Conférence publique

Après quelques minutes d'attentes, une animatrice arrive et annonce KOKIA. Elle arrive sous un tonnerre d'applaudissement avec le traducteur.
Trois chaises sont disposées en face du public, où les vigiles guettent le moindre débordement et prise de photographie.
Une caméra de l'équipe de KOKIA est disposée au fond pour prendre tout en vidéo. L'animatrice présente un peu KOKIA avant de donner le micro au public par la suite. Elle enchaîne sur quelques questions :

Animatrice : Que veut dire le titre "Yume ga chikara" et quelles sont les paroles de ce morceau utilisé pour encourager les athlètes aux JO d'Athènes ?
KOKIA : C'est un morceau qui a été écrit pour encourager ces athlètes aux JO de 2004, mais il a été écrit aussi pour ceux qui encouragent ces athlètes.
Animatrice : Et les paroles que veulent-elles dire ?
KOKIA : C'est une chanson très positive car "yume" en français veut dire le rêve, et aussi petit soit-il cette chanson le pousse à se réaliser.
Animatrice : Une sorte de Just do it !

Animatrice : Pourquoi autant de vos chansons sont-elles utilisées dans les films d'animes ?
[Réaction du public : "Ce n'est pas vrai !"]
Animatrice : Vous aurez le temps de poser vos questions ensuite, pas de jugement s'il vous plaît !
KOKIA : [surprise par la question] Ce n'est pas tout à fait vrai, surtout au Japon !
Animatrice : Mais ici c'est comme cela que l'on vous connaît !
Public : Nonnnnn ! [puis rires de tout le monde]

Animatrice : Etes-vous une fan de ces films d'animation ?
KOKIA : J'en regarde mais sans plus.

Animatrice : Racontez-moi qui sont vos fans,
[Quelqu'un du public : "Ils sont là !!" ce sur quoi se suit des cris]
KOKIA : Oui ils sont là [rires]
Animatrice : Et entre les fans japonais et français, quelle est la différence, par exemple lorsque vous jouez ?
KOKIA : La façon de s'exprimer entre les Français et les Japonais est complètement différente, parce que vous les français [le traducteur rajoute un "yeah" de vainqueur qui fait rire la salle] êtes beaucoup plus expressifs pour montrer votre engouement, contrairement aux japonais qui sont un peu plus introvertis mais qui apprécient tout autant ma musique.
[petits cris du public]
Traducteur : Hé, on est Français ou pas, alors on met le feu !
[le public se lâche alors pour mettre l'ambiance]

Animatrice : Quels sont vos projets pour l'année 2007 ?
KOKIA : Après le concert que je donnerai demain je repartirai au Japon car je réside principalement à Tôkyô. Ce que j'aimerai faire cette année c'est surtout voyager à travers tout le Japon pour donner des concerts même dans les endroits perdus, pour ensuite partir en Irlande pour enregistrer là-bas.
Animatrice : Avec qui ? Avez-vous une idée des musiciens avec qui vous aimeriez travailler ?
KOKIA : Avec des musiciens locaux qui font de la musique traditionnelle.
Animatrice : Qu'est-ce qui vous a donné l'envie d'aller là-bas plus particulièrement ?
KOKIA : Cela ne vient pas de moi principalement mais plutôt de ceux qui m'accompagnent. J'y suis allée donc une fois en tant que touriste et ensuite je suis revenue. Plusieurs offres me sont parvenues alors pour que j'y aille enregistrer quelques musiques avec des musiciens locaux.
Traducteur : [il ajoute] Ca vous va les enfants ?
Public : Oui papa !

Animatrice : Je vous ai entendue dire que pour vous la musique est un langage universel. Qu'est-ce que vous entendez par là ?
KOKIA : La musique est un langage universel tout simplement parce que je suis venue en France et bien sûr je ne comprends le français tout comme vous n'êtes pas nombreux à comprendre le japonais. Malgré la barrière du langage, mes mots ont su concquérir les Français
Public : Ouiiii !
KOKIA : Lors d'un concert j'ai l'impression que le public français est réceptif à mes chansons.

Animatrice : Vous avez écrit une chanson en français, auriez-vous envie de la chanter avant juste comme ça ?
Personne du public : Oui !
Traducteur : [en train de traduire pour KOKIA] Tu permets, laisse moi finir ! [rires]
Animatrice : Peut-être que la musique n'a pas encore été faite ?
KOKIA : Cela ne va pas être possible aujourd'hui mais demain, il n'y a aucun problème et il y aura une chanson chantée en français ! [rires]
Animatrice : Qui vient demain ?
Public : Ouiiii !


Animatrice : Est-ce que quelqu'un a une question à poser ?
Personne du public : J'aimerais savoir si on aura une sortie DVD des concerts, entre autre celui de l'année dernière et celui de demain ?
KOKIA : Le concert de demain sera peut-être en DVD ! [ovation du public]
[NDLR : depuis un visuel de la jaquette d'un DVD a été vu sur des sites japonais, donc cela se présente bien]

Personne du public : Je voudrai juste savoir s'il était possible de faire un album piano/voix. Vous excellez particulièrement dans ce domaine donc nous serions tous très heureux que vous fassiez cela un jour.
KOKIA : J'aimerai faire cela depuis bien longtemps. Bientôt il y en aura un mais je ne sais pas encore pour quand.
Demain en concert vous pourrez vous procurer les partitions de la chanson arigatou dédicacée.
Traducteur : Cela vous fait plaisir ?
Public : Ouiiii !
Traducteur : A moi aussi ! [rires]

Personne du public : On peut l'inviter à dîner ?
KOKIA : OK !
Même personne du public : YES !
Traducteur : Moi je suis d'accord si tu me laisses ta carte de crédit avec ton code ! [rires]
Animatrice : Une autre question un peu plus sérieuse ?
Toujours la même personne du public : Mais c'était très sérieux ! [rires]

Personne du public : Vous êtes revenue en indies [NDLR : KOKIA n'est plus sous le label Victor Entertainment]. Est-ce plus facile ou difficile de travailler sans ?
KOKIA : Ah... Pour moi c'est une bonne chose même si je suis très occupée et je manque de temps. L'avantage, je peux réellement chanter ce que je désire et transmettre ses émotions à vous cher public.

Animatrice : Une autre question ?
KOKIA : Je suis un peu petite et je ne vois pas toute la foule !
[Une demoiselle s'approche et offre à KOKIA un éléphant rose en peluche]
KOKIA : For me ? Oh Thank you ! Demain je chanterai pink no zou.
Public : Ouiiii !
[KOKIA entame son fameux "paonnnn paonnnn"]

Personne du public : Cela fait deux années de suite que vous vous produisez en France. Est-ce que pensez revenir régulièrement parce que l'on prend l'habitude et on aime beaucoup cela !
KOKIA : Bien sûr, si l'occasion m'en est donnée, je reviendrai avec plaisir !

Personne du public : Konnichiwa.
KOKIA : Konnichiwa !
Personne du public : Je voulais savoir si vous aviez prévu de faire quelque chose avec des chanteurs français ?
KOKIA : J'aimerais bien, mais je ne sais pas avec qui.

Personne du public : Bonjour, j'aimerais beaucoup savoir : pourquoi venir en France ?
KOKIA : Je ne sais pas trop...
Traducteur : Parce que la France l'a réclamée !
Public : Ouaaiiii !

Personne du public : [Un monsieur du fond s'avance] Non je ne voulais pas poser de questions je voulais me rapprocher pour la voir [crise de fou rire et ovation du public]
KOKIA : [Elle s'avance vers l'homme et lui tend la main] Hello !
Traducteur : Franchement c'est un beau-gosse !
Est-ce que demain vous chantez Chôwa ?
KOKIA : Oui !

Personne du public : Avant votre concert de l'an dernier, vous étiez-vous intéressée à la France ou pas du tout ?
KOKIA : Je suis déjà venue plusieurs fois en France comme touriste, j'ai beaucoup d'amis qui vivent ici. J'adore la France tout simplement.
Le pianiste et le guitariste qui sont venus avec moi ont tout de suite adoré la France.

C'est ainsi que se termine la conférence publique de KOKIA, sous les applaudissements du public. Ce petit entretien avec ses fans aura été fait dans une atmosphère très bonne enfant et aura tout de même apporté quelques informations concernant ses futurs projets musicaux. Le showcase se prépare alors...

Showcase


Après l'interview privée et cette petite conférence publique, l'occasion nous était donnée d’assister à un show-case, présenté comme une preview du concert prévu pour le lendemain au Bataclan. Il était depuis longtemps annoncé que pour celui-ci, KOKIA serait accompagnée de ses musiciens : nous ferons pour aujourd'hui connaissance au moins avec son guitariste. Afin que chacun puisse profiter du spectacle, le public s’autodiscipline et s’assied à terre : le petit coin show-case étant depuis longtemps bondé, les retardataires n’auront par contre pas forcément le loisir de profiter de la scène, ne pouvant que s’amasser debout dans le rayon le plus proche.
Arrivée sur scène de KOKIA, les pieds nus comme à son habitude – plutôt courageux, vu l’état de la moquette de la petite scène ! La guitare acoustique se fait entendre et la chanteuse entame dandelion, l’un de ses singles les plus périlleux vocalement parlant. La guitare offre un accompagnement dépouillé au morceau, qui se rapproche alors bien plus de la magnifique interprétation à quasi cappella du clip que de son pendant single, réarrangé dans des sonorités bien plus pop. La voix puissante de l’artiste et sa perfection dans l’interprétation, le rythme soutenu de la chanson, les glissements vers de discrètes vocalises, tout contribue à ce que KOKIA enchante instantanément de par son talent et sa maîtrise vocale, sautant avec une facilité renversante d’une octave à l’autre, tout en faisant preuve d’une pureté vocale rare.

Pour la seconde chanson, Ai no Melody, la guitare est rejointe par une bande-son, avec notamment quelques chœurs enregistrés. La performance tout comme le titre sont de facture plus classique, mais il s’agit là d’un des thèmes du film d’animation Origine, ce qui fait que le morceau est plus connu du public que ne l'était le précédent - c'est d'autant plus vrai pour les personnes qui auraient connu la chanteuse par le biais de l'animation japonaise. A la suite de cette performance, KOKIA s’adresse aux spectateurs, en profitant justement pour demander quelles sont les personnes qui auraient déjà vu le film.

Ce film Origine qui guide encore une fois la set-list, puisque la chanson suivante se révèle être Chôwa oto ~with reflection~, son autre thème. Si l’on en croit les questions du public lors de l’interview, il s'agirait là d'une chanson très populaire. Il faut dire que le titre s’éloigne grandement de l’image habituelle que l’on peut avoir du registre de la chanteuse, se rapprochant bien plus d’un Clap Your Hands (de l’album Remember me) que des ballades habituelles : débutant sur un chant qui se rapproche du chant traditionnel (avec ces effets de syllabes oscillantes), KOKIA propose là un morceau au refrain explosif dans un style de vocalises arabisantes, ainsi qu’une mélodie directrice à la croisée d’influences indiennes et moyen-orientales, rappelant d’ailleurs par moments certaines compositions d’HIRASAWA Susumu. Le tout se fait encore une fois bien évidemment sur bande-son, avec, cependant, un accompagnement à la guitare toujours présent. Certains pourraient rechigner, arguant que la bande son sature un peu, il n’empêche que, scotchant les curieux qui s’étaient rendus à la Fnac sans véritablement connaître le répertoire de la chanteuse, Chôwa oto restera le summum de ce show-case, la performance de la chanteuse transportant littéralement les auditeurs.

Retour à un calme plus relatif avec l’interprétation d’une chanson tirée de son dernier album en date : Someday When You Love Someone. Retour également à la sobriété de l’accompagnement à la guitare acoustique.

Enfin, en guise de conclusion, KOKIA annonce Remember the kiss, l'un des pistes favorites chez les fans au sein de l'album Remember me. Elle nous précise qu’il s’agit là de la version japonaise, la version anglaise étant prévue pour le concert du lendemain. Toujours accompagnée de son guitariste, l’artiste nous offre une interprétation délicieuse de ce titre doux, à l’origine prévu comme un piano voix. KOKIA termine cette preview du concert du Bataclan chaudement applaudie par le public, totalement conquis par cette voix exceptionnelle.

Certes, ce mini-concert aurait sans doute été plus en valeur sur la scène du Virgin ou de la Fnac des Champs-Elysées, dont les espaces sont bien mieux agencés, mais ne boudons pas notre plaisir pour autant ! Malgré l'étroitesse du lieu, les conditions qui n'auraient peut-être pas pu rendre justice à la voix de la chanteuse, l'entreprise était des plus sympathiques, et KOKIA nous a offert un instant magique le temps d'un après-midi, faisant basculer sans peine son auditoire dans un monde enchanteur, dont sa voix reste la route pavée d'or. Rendez-vous pris pour le lendemain au Bataclan, assurément !

Setlist :

01 - dandelion
02 - Ai no Melody
03 - Chôwa oto ~with reflection~
04 - Someday When You Love Someone
05 - Remember the kiss

Photographies par Ayou.
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