Interview avec Polysics

POLYSICS vient déjà de fêter son 10e anniversaire, c'est un véritable cap que vous venez de franchir.
Hayashi : Merci

Avez-vous prévu quelque chose de particulier pour fêter cet événement ?
Hayashi : Nous allons donner des concerts anniversaires dans deux salles, le Shimokitazawa CLUB et le Shibuya AX. ce sont des endroits où nous nous sentons un peu comme chez nous, nous avons joué là-bas très souvent et y avons fait nos débuts.
Chaque concert sera différent, spécial, et résumera nos dix années de carrière de la meilleure façon que l'on puisse le faire. Nous avons prévu de donner des spectacles uniques avec des chansons dont nous avions presque oublié l'existence!

Quel a été votre plus grand accomplissement durant toutes ces années ?
Hayashi : Jusqu'à présent, je ne pense pas que POLYSICS ait accompli quelque chose de particulier si ce n'est d'avoir traversé ces 10 années.

Parlez-nous de votre nouvel album (qui va sortir au Japon) et comment s'est déroulé l'enregistrement
Hayashi : Nous avons puisé dans nos musiques préférées. Alors que notre précédent album s'inspirait de la new wave occidentale, cette fois le thème était plus "le rock, le punk et la new wave japonaise" et c'est à travers cela que nous désirons montrer le nouvel univers de POLYSICS. Ce nouvel album fait ressortir l'esprit de la new wave, celui de vouloir faire du rock d'un nouveau genre, du jamais entendu auparavant, et cela plus que jamais. Et pour la première fois, nous avons fait des chansons en totale improvisation. Cette façon de faire était une bouffée d'air frais, excitante, et ça nous a permis de nous dépasser (nous avons même fait 10 chansons en 5 jours!). L'enregistrement s'est fait tranquillement et tout s'est bien passé. C'est surprenant de s'éclater autant à faire un album après 10 ans de carrière.

Ça n'est pas la première fois que POLYSICS fait une tournée aux Etats-Unis. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos expériences précédentes ? Les bons comme les mauvais côtés.
Hayashi : Le bon côté de faire des tournées aux Etats-Unis est que la plupart du public ressent la musique avec ses tripes plutôt que de l'intellectualiser, tout comme je le fais. On l'a ressenti surtout avec les publics de San Francisco, de Los Angeles et de Tempe. Je suis très heureux qu'ils apprécient notre musique de cette façon. Un autre truc sympa c'est que pas mal de fans de DEVO sont venus à nos concerts avec des items rares que l'on ne trouve pas au Japon!
Je ne vois pas de point négatif si ce n'est que le pays est vraiment trop grand (à parcourir). Mais si je devais penser à quelquechose, ce serait à la nourriture puisque nous avons mangé peu équilibré, beaucoup de chips et de confiseries, ce dont nous n'avons pas l'habitude au Japon.

Est-ce que cela devient plus facile d'aller en tournée malgré la barrière de la langue ?
Et comment ressentez-vous cette tournée par rapport aux précédentes ?
Hayashi : Cette fois je ressents fortement que le public nous attend dans chaque ville et qu'il y a de plus en plus de gens qui connaissent nos chansons. C'est une sorte d'accomplissement en soit et je suis heureux de repartir en tournée aux Etats-Unis.

Pouvez-vous nous donner vos impressions de votre tournée aux Royaume-Uni avec Kaiser Chiefs ?
Hayashi : Les salles de concert où nous avons joué avaient toutes une capacité d'accueil comprise entre 8000 et 13000 places, ça a été notre plus grosse tournée. Ca a été une expérience très enrichissante de pouvoir s'essayer à jouer à une si grande échelle. Et par dessus tout, les membres de Kaiser Chiefs et leur staff ont été très sympa avec nous.

Vous êtes-vous jamais sentis limités par la barrière de langue entre vous et vos fans non-japonais ?
Hayashi : Pas du tout !

Prévoyez-vous de revenir en Europe dans un futur proche ? Et quelle différence y a-t-il entre l'Amérique et le vieux continent ?
Hayashi : Oui, c'est en préparation. Outre le Royaume-Uni, nous avons déjà visité l'Irlande, la Belgique, l'Espagne ainsi que la France, et pour être franc, je ne sais pas trop comment sont les autres publics d'Europe. Mais la réaction du public à I My Me Mine a toujours été géniale dans chaque pays.

Y-a--t-il un pays où rêveriez de jouer ?
Hayashi : L'Allemagne !!! Parce que j'adore les saucisses !!! En plus, c'est un de mes rêves d'écouter AUTOBAHN tout en conduisant sur une autoroute en Allemagne. (NDLR : Hayashi est un fan du groupe de techno allemand Kraftwerk, et 'Autobahn' signifie 'autoroute' en allemand).
Mais plus important, je suis curieux de savoir comment notre musique serait perçue en Allemagne, "l'Empire de la Techno".

Qui a eu l'idée de votre look assez unique ? Et comment les autres membres ont accueilli cette idée ?
Hayashi : La première fois que j'ai vu une vidéo de DEVO, l'image que j'avais du rockeur a changée du tout au tout. Avant je voyais le rockeur comme un artiste aux cheveux longs, une sorte de truand ou quelque chose comme ça et j'ai été estomaqué de voir leur look de gentils garçons timides aux cheveux courts, bougeant comme des robots tout en jouant leur ahurissante reprise de Satisfaction des Rolling Stones.
J'ai été littéralement scotché lorsque je les ai vus en concert. Quand je les ai vus dans leur drôle de costume, suant à grosses gouttes, tout en jouant Uncontrollable Urge sans aucune émotion sur leur visage, je me suis dis : "Je veux m'habiller comme ça et faire la même musique punk qu'eux" et c'est sur ce coup de tête que j'ai formé POLYSICS. Un peu comme ces fans des Ramones qui veulent comme leurs idoles porter une veste en cuire de biker. J'ai alors montré la vidéo de DEVO aux autres membres du groupes et ils ont adoré l'idée.

A part DEVO, y-a-t-il d'autres groupes qui vous aient particulièrement influencés ?
Hayashi : La new wave et le punk de la fin des années 70, début 80, comme par exemple XTC, Talking Heads, Ultra Vox, B-52's, DAF, Gang of Four, New Order et plein d'autres. De l'électro-pop, comme Human League, Depeche Mode, Heaven 17. Mais aussi The Ramones, The Damned, Deep Purple, King Crimson, Yes, Led Zeppelin, David Bowie, etc. Tous ces groupes qui ont marqué leur époque nous ont inspiré. Et il y a eu des groupes japonais de new wave comme P-Model et Yellow Magic Orchestra.

Et comment ressentez-vous l'influence que votre musique peut avoir sur la scène japonaise ou internationale ?
Hayashi : Je ne sais pas si nous en avons une réellement mais je suis heureux que des artistes comme Kaiser Chiefs et The Ordinary Boys aient trouvé notre musique cool et qu'elle les ait influencés malgré la barrière de la langue.

Avez-vous un message pour vos fans à travers le monde ?
Hayashi : On souhaite continuer à s'éclater, alors restez branchés sur POLYSICS !!! Si vous n'êtes pas encore venus nous voir en concert, prenez le temps de venir nous écouter. Cela devrait vous ouvrir de nouvelles perspectives !! Le mot à retenir c'est "TOISU !!!" (La façon que POLYSICS a de dire "bonjour").


Un grand merci à Hayashi d'avoir pris le temps de répondre à nos questions et merci à Tofu Records d'avoir rendu cette interview possible.