Dossier

YAZAWA Nippon Crooner Company

13/03/2007 2007-03-13 12:00:00 JaME Auteur : luca

YAZAWA Nippon Crooner Company

Yazawa


Yazawa n’a pas de descendance, il ne fait partie d’aucun clan ou d’un quelconque courant idéologique culturel au Japon. Yazawa est-il réellement Japonais ? On constate simplement qu’il ne subit aucune des barrières traditionnelles qui emprisonnent souvent ses compatriotes nippons.
Qui es-tu Yazawa ?
Orignal, pionnier, unique représentant de son courant musical, il est l’artiste que personne ne se risque à copier ou à imiter. La recette de son authenticité repose sur les ingrédients composés de sa gestuelle, son physique, ses attitudes, son style musical…
Rockeur et seul crooner asiatique de standing mondial, il possède cette alchimie rare qui envoûte les cœurs contrairement à tous ces chanteurs d’un jour qui tombent facilement dans les clichés.

Nous allons présenter ce monument qui a déjà le statut de légende de la musique nipponne de manière originale par le biais de ses meilleurs morceaux et faits d’armes. L’homme, en effet, approche les 35 ans de carrière et il serait difficile en quelques pages de dresser une biographie digne de ce nom.
Let’s E.Y.


Sa gestuelle

En 1972, il est le fondateur avec trois autres petites frappes (Johnny Okura, Toshikatsu Uchiumi et Yu Okazaki) du premier groupe rock sauvage de l’archipel connu sous le nom de « Carol ». Et déjà son attitude sur scène est une première pour un asiatique : veste en cuir, cheveux gominés, attitude arrogante et virile. Eikichi, malgré son jeune âge va rapidement être assimilé à un « Elvis » nippon. En effet Yazawa n’hésite pas à réaliser des shows comparables aux prestations du King dans ses jeunes années.
Sa gestuelle virile et masculine va faire de lui une vraie rareté dans le paysage nippon de l’époque, qui baigne dans la variété très édulcorée pour « petites familles parfaites ». L’un des meilleurs exemples sera donné sur le titre des Carol « Funky Monkey Baby ».

Roi du déhanchement classieux et d’un travail de séduction sur son visage, il va tout au long de sa carrière imposer sa propre manière de se mouvoir sur scène ou sur ces clips.
Son image symbole sera le bras tendu sur le coté, index levé avec sa tête vers de bas coté opposé. L’icône est en marche !!

Véritable objet sexuel et viril sur des morceaux comme « Take It Time », « She Belong To Him », « Tomarnai Ha Ha », il parvient à un véritable équilibre, mêlant classe et personnalité, sur les morceaux « Somebody’s Night » en 1989, « Get Up » 1990 et « Still » en 1997.
Ce véritable talent de show man et sa dextérité ne le quitteront plus. Là où les japonais font souvent très pâle figure –face aux occidentaux- il est réellement le seul à pouvoir l’exploiter pleinement. La puissance sur scène de Mick Jagger est une signature. La gestuelle de Yazawa en est une autre au Japon.




Son physique, Ses tenues

Etre un standard de la masculinité hétérosexuelle impose une certaine classe. Eikichi au cours de sa carrière va mettre un point d’honneur à conserver un physique d’athlète de haut niveau.
Il optera pour une coupe de cheveux classique ou bien plus stylée rockeur année 50, avec une barbe toujours naissante.
Bien loin de ces chanteurs androgynes tombés dans la boîte de maquillage des poupées de leur petite sœur, Yazawa a tout du crooner rebelle.
Début 70’s, il adoptera un blouson en cuir provocateur pour l’époque qui le suivra régulièrement pendant toute sa carrière, surtout pendant ses périodes américaine (il comptabilisera une dizaine d’albums enregistrés aux USA).
Ce symbole du blouson en cuir sera mis en avant sur « Tobosha » en 1984, « Kyohansha » en 1988, « Pure Gold» (qui sera un carton commercial) en 1990 ou plus récemment « The Truth » en 2000.

Parallèlement, il est aussi un modèle du Don Juan au Japon. Quand Eikichi se transforme en prédateur, il enfile sa plus belle parure : costard blanc ou mixé blanc/noir. Cette prestance n’est pas un simple artifice frivole. Non ! C’est bien une de ses facettes, qui vient parfaire l’atmosphère de son œuvre. En guise d’exemples, on peut citer un voyage dans le vieux Tokyo des années 70 sur « She Belongs To Him » ou envoûtant et torride sur « Somebody's Night ».

Pour les fans, il existe également deux symboles qui marqueront l’histoire de « mister Z ».
Pendant la période de ses concerts du début des années 80, il s’est affiché avec une tenue composée d’un haut jaune et d’une serviette avec un grand « Z ». Cette signature du « Z » (dans un fond jaune le plus souvent), sera le blason du chanteur. C’est ainsi que l’on peut encore apercevoir sur les axes routiers nippons derrière les cabines des routiers ou des pick-up, un grand « Z »…
Outre cette marque symbolique, le matériel de prédilection de Yazawa sera son micro blanc attaché avec du chatterton blanc sur son socle de la même couleur, devenant avec le temps, une image iconographique lors de ces concerts.


Chanteur de charme et Macho romantique

Même s’il fut classifié comme l’Elvis nippon, les deux artistes sont pourtant très différents musicalement. Les critiques ne se sont pourtant pas trompées dans cette comparaison parfois très vite faite. En effet, s’il fallait faire un parallèle entre Elvis et Yazawa, on retiendrait leur charisme rare et inimitable.
Eikichi est l’unique crooner -au sens chanteur de charme rock- qu’ait connu le Japon. Véritables incarnations de la puissance masculine et d’un certain machisme, ces textes et certains de ces grands succès sont devenus rapidement les modèles d’un romantisme viril et classieux par excellence.
A lui seul, il a su imposer l’image du séducteur japonais, redorant ainsi l’honneur du peuple nippon. En effet depuis la Seconde Guerre Mondiale, la jeunesse Japonaise (il en a été de même pour nous en Europe) s’est identifiée légitimement aux stars américaines musicales et cinématographiques.
C’est ainsi qu'Eikichi va être dans son domaine une bombe avec son style et sa classe.
Maîtrisant les coutumes occidentales et orientales, il va en tirer le meilleur parti dans ses mélodies. De même, n’ayant pas de limite, il sera l’un des premiers artistes à s’afficher dans ses clips en jouant les séducteurs de jeunes femmes occidentales et même noires américaines. Loin d’être involontaire, ce geste il y a trente ans était presque du jamais vu dans un pays très conformiste comme le Japon, où se montrer avec des gens de couleurs était assez mal perçu. De plus, il sera le seul au début des années 80 à tourner dans tout le japon avec un groupe composé exclusivement de musiciens américains.
Une mixité et un métissage qui seront aussi transposées dans certaines chansons, chantées à la fois en anglais et en japonais.

Ses chansons puisent leur force dans les rêves en s’envolant dans une course poursuite dans le vieux Hollywood des années 50 sur « Misty ». Un jeune nippon séduisant un belle blonde dans les bas fonds de Los Angeles est peut-être stéréotypé mais c’est aussi la voie que veut donner Eikichi en criant haut et fort que la jeunesse nipponne doit s’affirmer et ne pas rester emprisonnée dans son archipel et ses barrières culturelles.

La liste est longue de ses chansons suaves, envoûtantes et charmeuses d’âmes, on pourra citer : « New Grand Hôtel ; Yume No Kanata ; Maria, Tokai No Kaze Yo ; Eien No Hitokakera ; Omoi Ga Afuretara ; Still ; Yokan No Ame; Please Please Please ; Itsuno Hika…. ».



Les autres facettes : Engagement et authenticité

Né le 14 septembre en 1949 à Hiroshima dans une ville en pleine reconstruction, Yazawa, malgré son étiquette de séducteur, sera tout de même un chanteur engagé sur plusieurs sujets sensibles.
Il se lancera souvent dans une critique de l’autodérision du monde dans des secteurs personnels de sa vie et ainsi sur les thèmes de la société occidentale ou nippon.
Il s’exprimait sur le sujet du surréaliste de la vie occidentale sur « Ano Yoru »
Il critiquera ensuite la vie qu’il qualifie de « sans âme » des ses compatriotes nippons qui ne prennent plus le temps de vivre, dénonçant la ferveur maladive que les japonais accordent à leur travail sur la chanson « Tokyo Nights ».

Il s’est également engagé auprès d’œuvres caritatives (allant jusqu'à perdre d’énormes sommes d’argent en faveur d’un projet en Australie pour des orphelins qui se révéla être une escroquerie pour le chanteur). Yazawa au Japon, après sa carrière musicale, est le symbôle de la générosité pour les gens du peuple.

Il n’épargnera pas non plus les politiques, qui ont laissé les rescapés d'Hiroshima sans aide et dans l’oubli le plus total. C’est ainsi que se fera connaître le titre « Flash In Japan » aussi bien au Japon qu’en occident, avec un clip qu’il tournera dans les ruines de sa ville natale.

De même, que dire de la chanson « Mou Hitori No Ore » qui est l’un des meilleurs hommages de fraternité entre les générations et tous les milieux sociaux. Eikichi dans ce cas de figure se mute en petit prêcheur envoutant.

Sans tabou et avec un brin d’autodérision, il écrira aussi sur sa personne (âgée de cinquante ans déjà), méditant philosophiquement sur sa jeunesse et son avenir : « Ano Hi No Youni ».



Le modèle Rock’n’roll jazzie

Véritable légende et pionnier du rock, il a l’une des plus grosses carrières de la scène musicale au japon.
Comptant bien sur plusieurs millions de ventes et des premières places dans les charts, il reste toujours l’un des plus grands modèles pour de nombreuses générations. Même si ces dernières années n’ont pas été si prolifiques, il est resté toujours très proche de ses fans avec des tournées « sold out ».
Des prestations live où il détient d’ailleurs de nombreux records. Il a ainsi été le premier à faire un concert au Budokan de Tokyo en l’inaugurant en 1977. C’est toujours lui dans cette même salle qui possède la meilleure affluence (plus de 13 000) et aussi le plus de représentations (près de 100 concerts).
Il est aussi l’un des précurseurs des shows dans les stades avec un concert en 1978 au stade de base-ball de Korakuen (qui fut remplacé par le Tôkyô dôme) avec un record de 45 000 personnes…



Musicalement, ce crooner rock a orienté principalement ses productions vers un rock jazzie de très grand luxe. On écoute du Yazawa lors d’un tête-à-tête intimiste ou dans un début de soirée un dimanche avec un verre de cognac près de la fenêtre.
Cette recherche du luxe musicale a abouti à une collection sortie en 2006 (YourSongs 1..2..3) avec ses plus grands standards réenregistrés avec tout la finesse d’un affinage d’un grand vin dans un fut de chêne. Consommation sans modération.

Bien sûr de nos jours, les amateurs de la pop asiatique ne se retrouveront pas dans ce monstre sacré de la musique japonaise. En effet Eikichi, comme sa longévité, s’apprécie avec une certaine maturité. Yazawa est un standard que tout spécialiste ou amateur de musique nippon se doit d’avoir dans sa discographie idéale.

Ce personnage si original et si décalé par rapport à ses compatriotes par bien des aspects fait entièrement partie des stars nipponnes de ces dernières années. De plus même si nous avons uniquement abordé sa carrière musicale, il a eu une activité cinématographique sobre mais marquante ainsi qu'une belle carrière dans la publicité où il est la tête d’affiche de la plus prestigieuse marque de bière japonaise



Nouvelles fraîches

Un an après avoir fêté ses 30 années de carrière solo en décembre 2005, au cours d’une tournée sold out « live houses », il était de nouveau sur scène le 2 décembre 2006 pour un concert très spécial.
En effet dès mai 2006 les acheteurs de trois albums YourSongs, sortis par le biais d’un projet du fan club d’Eikichi, avaient la possibilité de réserver, en déboursant 30 000 Yens, un concert privé dans l’un des meilleurs restaurants de Tokyo. Toutefois pour en profiter, il était nécessaire de venir en couple, tenue de soirée exigée !
Apres avoir vidé les poches de ses plus proches fans il y aura la sortie d’un coffret événement en 2007 sous le nom de THE LIVE regroupant pas moins de 14 concert en DVD.

Plus de 35 ans de carrière et la machine Yazawa est toujours chaude !!!

Yazawa c’est un style de vie, Yazawa c’est la classe à la japonaise loin des clichés de fans occidentaux.
Yazawa c’est l’artiste grand luxe du japon...
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