Dossier

Bilan de l'année 2006 pour les acteurs de la j-music en France

02/02/2007 2007-02-02 12:00:00 JaME Auteur : French Team

Bilan de l'année 2006 pour les acteurs de la j-music en France

Entre surprises et mises au point, l'année 2007 promet !


© JaME
L'année 2006 a été une année importante pour l'essort de la musique japonaise en France. On peut même parler d'une année plutôt explosive vu le nombre de concerts et de distributions de CD, entre autres, qui ont fortement augmenté.
Cependant, il est bon aussi d'avoir le point de vue de celles et ceux qui sont les acteurs de ce marché.
Nous insistons sur le fait que les réponses présentes dans cet article vous sont délivrées sans aucune modification et elles n'engagent que leurs auteurs respectifs.

JaME revient sur 2006 et vous présente les prévisions de cette nouvelle année 2007 avec divers intervenants et cela, sans aucune concession :

- Ganshin France/JVStore ( http://www.ganshin.fr et http://www.jvstore.com ),
- Paris Visual Prod/Nozomi ( http://www.parisvisualprod.com et http://www.radio-nozomi.com ),
- Wasabi Records ( http://www.wasabi-records.fr ),
- Soundlicious ( http://www.soundlicious.com ),
- Nanimato ( http://www.nanimato.com ),
- Higashi Music ( http://www.higashimusic.com ),
- JMusic Distribution ( http://www.jmusicdistribution.com ),
- JMusicsound ( http://www.myspace.com/jmusicsound ),
- Harajuku (ex. No Sphere).

Quelques questions ont donc été posées à chacun(e) des responsables.


1. Ganshin/JVStore

Que retiendrez-vous de l'année 2006 ?
Ganshin/JVStore : Tout d'abord, l'année 2006 a été marquée par les premiers pas réussis en Europe des groupes 12012 et Merry qui, à mon sens, ont vraiment été les deux surprises de l'année.
Une tournée réussie en avril 2006 pour kagerou avec un passage radio sur "le mouv", une dédicace à la FNAC des Champs Elysées devant 600 personnes et trois dates en France, un week-end visual kei réussi sur MTV PULSE, le mouvement prend de l'ampleur.


Qu'envisagez-vous de faire en 2007 ? Quels sont vos futurs projets ?
Ganshin/JVStore : La tournée de kana s'annonce bien, MUCC en mars et pour la suite, on ne peut pas encore en parler, mais tenez-vous informés !


Comment voyez-vous la scène musicale japonaise en France ?
Ganshin/JVStore : Je pense que la scène musicale japonaise commence à trouver sa place peu à peu en France.


Quel est le groupe avec qui vous rêveriez de travailler ?
Ganshin/JVStore : No comment.


2. Paris Visual Prod

Que retiendrez-vous de l'année 2006 ?
Paris Visual Prod : Alors que 2004 a été la naissance du succès, 2005 l'année des initiatives, 2006 est l'année de l'adolescence de la scène musicale japonaise en France. Et qui dit adolescence dit souvent le meilleur, le pire et la « crise ».
Cette « crise » s’est traduite par exemple par :
- Une surenchère des concerts rock et visual rock qui se fait à la fois au détriment du public (qui a du mal à suivre et à s’identifier aux groupes et à leur style), et au développement de l’image des groupes sur le long terme.
- L’apparition du « tout japonais », où l’apparition croissante de groupes de troisième zone, surfant sur le succès des plus grands et malheureusement présentés au même niveau par les médias spécialisés, juste sous prétexte qu’ils sont japonais. On a vu dans cette tendance le pire et le meilleur se côtoyer.
- Des producteurs de concerts (quel que soit leur statut) qui pour la plupart n'ont pas tiré de leçons des erreurs passées et qui pour certains ont du disparaitre, après avoir causé du tort d'une façon ou d'une autre aux groupes qu'ils ont produits.
De notre coté, les points positifs pour 2006 sont l'arrivée de Radio Nozomi (www.radio-nozomi.com), la première radio francophone disponible 24h/24h, 7j/7 et 100% consacrée à la musique japonaise. Pour la première fois les fans de J-Pop, J-Rock, Anime, BGM et Visual Rock ont leur radio officielle, avec les dernières nouveautés disponibles au Japon qui côtoient les plus grands tubes chaque semaine.
Ensuite, 2006 est l’année de l'arrivée des premiers concerts de musique pop japonaise de qualité avec les concerts de Kokia (Paris) et d'Akino Arai (Paris et Berlin).
A noter également que même si la route est encore longue, la musique japonaise a été reconnue en 2006 par de plus en plus d’acteurs. Les médias lui laissent progressivement de plus en plus de place et le marché du CD, de plus en plus fourni, commence à gagner une petite place aussi bien auprès du grand public que des professionnels de la distribution.


Qu'envisagez-vous de faire en 2007 ? Quels sont vos futurs projets ?
Paris Visual Prod : 2007 doit être pour nous l'année du développement de Radio Nozomi (www.radio-nozomi.com), née au début de l'année 2006 et au succès croissant, qui réunie chaque jour plus de 1000 auditeurs. Nous continuerons à coté de cela de proposer le plus d'artistes possible et de concerts de qualité.


Comment voyez-vous la scène musicale japonaise en France ?
Paris Visual Prod : Je la vois aujourd’hui comme une scène en pleine crise d'adolescence. Cela vient en partie de certains acteurs français qui la font vivre et qui sont souvent en grand manque de connaissances, d’éducation ou de volonté d’apprentissage. C’est une scène jeune pour la partie rock et pop, encore peu concurrentielle et elle laisse une grande place à l’initiative, mais parfois malheureusement à n’importe qui et n’importe quoi.
Il serait bon que n’importe qui arrête de s’autoproclamer compétent dans tel ou tel domaine. Par exemple, il ne suffit pas d’ouvrir une société pour acquérir par « magie » les compétences du métier de la production de concert (management, logistique, régie…) ou de CD (marketing, production, négociations…). D’un autre coté il ne suffit pas d’être quelques fans motivés qui font beaucoup de bruit mais au final peu de choses pour faire avancer la scène japonaise. Un peu d’humilité et beaucoup de travail seront bien plus efficaces que toute la prétention du monde.
Ensuite, il y a, de mon point de vue, un problème au sein même du milieu spécialisé. Il est urgent que les grands sites internet et, d'une manière générale, les journalistes amateurs fassent preuve de plus de déontologie et d'objectivité. Et que sans renier leurs goûts personnels, ils arrêtent de faire l'éloge de celui qui les gâte le plus pour pouvoir jouer pleinement leur rôle de guide et de conseil auprès de leurs lecteurs.
Il serait bon que quelques médias très spécialisés, indépendants et objectifs puisse émerger. Cela permettrait une vrai sélection des artistes (ainsi que leurs CD et leurs concerts) par la qualité, et non pas grâce à la publicité dont ils bénéficient ou la taille de leur salle de concert. C’est la musique et le talent qui doivent servir de critères pour définir les groupes phares.
Il est également important d’éduquer la presse plus grand public et les nouveaux fans aux grands artistes et grandes qualités de la musique japonaise, sans se restreindre à ce qui nous arrive en France. Cela permettrait à chaque nouveau venu d’y trouver son compte dans les multiples genres existants, d’éveiller la curiosité et d'éviter un rejet.
Ce sont, à mon sens, des points très importants pour le développement de la musique japonaise sur le long terme. Dans tous les cas, la scène musicale japonaise est actuellement une scène très vive, très riche et prometteuse. D’un coté, les artistes japonais à vouloir développer leur carrière en Europe sont de plus en plus nombreux, d’un autre, les fans curieux qui veulent s’immerger dans ce monde sont de plus en plus nombreux. Enfin les professionnels ont senti qu’il se passe quelque chose et sont maintenant prêts à ouvrir leurs portes. En résumé : le meilleur reste sans aucun doute à venir…


Après avoir travaillé dans le rock, la pop et le métal, comptez-vous vous ouvrir à d'autres genres musicaux ?
Paris Visual Prod : L'objectif de Paris Visual Prod. a toujours été le même depuis le début : proposer en France et en Europe tout ce qui fait l'originalité de la musique Japonaise, ce que l'occident et surtout la scène américaine n'apportent pas : une esthétique, des sonorités, des genres... Mais originalité doit aussi rimer avec qualité. Nous n'avons pas et n'avons jamais eu aucune restriction de genre, tant que qualité et originalité sont au rendez-vous, et nous continuerons dans cette voie.


3. Wasabi Records

Que retiendrez-vous de l'année 2006 ?
Wasabi Records : Pour Wasabi Records, l'année 2006 restera celle où nous avons sorti le magnifique album ai ga kikoeru de KOKIA simultanément avec le Japon. Une première puisqu'il s'agit d'une édition spéciale pour la France et non d'une simple adaptation ou d'un import. D'ailleurs la première édition limitée (en coffret) est déjà introuvable, nous avons donc sorti une nouvelle édition de cet album, différente dans son packaging mais qui n'a pas à rougir de sa grande soeur.

Qu'envisagez-vous de faire en 2007 ? Quels sont vos futurs projets ?
Wasabi Records : En 2007, nous allons continuer à proposer aux fans d'animation japonaise, les bandes originales de leurs séries favorites. Il faut savoir que nous accordons beaucoup d'intérêt à ces dernières car elles regorgent d'artistes connus et reconnus et d'excellents morceaux à découvrir. Nous accordons aussi beaucoup d'intérêts dans la traduction des paroles et des livrets, la réalisation du packaging afin d'en faire de réelles adaptations et proposer plus qu'un CD en import.
Sinon, nous avons d'autres ambitions qui concernent des artistes JPOP et des albums hors OST. Malheureusement, je ne peux pas vous en dire plus pour le moment mais vous serez les premier informés.

Comment voyez-vous la scène musicale japonaise en France ?
Wasabi Records : La scène musicale japonaise en France est en réelle expansion.
Bien entendu, si on la compare à la scène FR ou US, cela reste confidentiel mais il existe une réelle demande qui n'est pas négligeable. Et l'offre n'est pas encore satisfaisante pour les fans même si aujourd'hui, nous travaillons tous dans ce sens là. Preuve en est du succès des concerts des artistes japonais dans notre pays. Ils viennent rarement et comme il y a une véritable attente, les fans répondent toujours présents. Une salle mythique comme le Bataclan a été remplie deux fois en moins de trois mois, et KOKIA y a donné le plus grand concert JPOP (hors rock et visual) jamais organisé en Europe. Le futur laisse donc présager d'excellentes choses pour cette scène...

Seriez-vous intéressés pour travailler avec des artistes moins orientés animation japonaise ?
Wasabi Records : Oui, même si l'animation reste de première importance pour nous. KOKIA en est d'ailleurs un très bon exemple. Même si elle a chanté les génériques d'origine, c'est pour la qualité de ses oeuvres que nous avons voulu travailler avec elle. Et sur son dernier album, aucun morceau n'est lié à l'animation.


4. Soundlicious

Comment résumeriez-vous votre année 2006 ?
Soundlicious : Avec un peu de recul, 2006 nous apparaît surtout comme une année de transition, de passage à une nouvelle étape. En moins de six mois, nous avons à la fois sorti deux CD de MUCC et vu le groupe passer totalement dans l'escarcelle de Ganshin. Nous avons par ailleurs commencé à nous positionner sur le hip-hop, signé Gari et relooké le site internet. Le label n'existant que depuis l'été 2005, il ne peut que continuer à évoluer et c'est avec enthousiasme que nous entamons 2007 !

Qu'attendez-vous de 2007 ? Que préparez-vous pour cette année ?
Soundlicious : Nous souhaitons faire en sorte que cette année soit celle où les bases que nous avons posées l'an dernier se consolident et pérennisent le label. Nous allons en outre faire notre possible pour que Suika et Gari viennent en France. Bien entendu, nous préparons d'autres projets en hip-hop et en rock, mais pour le moment, c'est top secret...

Quel est pour vous l'état des lieux actuel de la scène j-music en France ?
Soundlicious : La connaissance de la j-music s'est beaucoup accrue, notamment grâce à internet. Toutefois, ça ne concerne encore que ce qu'on appelle "une niche" dans le vocabulaire marketing, autrement dit, il n'y a pas, à ce jour, d'artiste japonais qu'on puisse vraiment qualifier de "grand public", même si certains ont acquis une belle notoriété. Pour résumer, la pompe est amorcée mais il reste beaucoup de travail pour faire connaître la j-music. Son expansion ne va d'ailleurs pas dépendre que des labels : elle va beaucoup dépendre du soutien et de l'aide des fans, que ce soit en terme de ventes de CD en version européenne ou de présence aux concerts.

Soundlicious est avant tout un label engagé qui s'est donné pour but de faire découvrir un catalogue éclectique au public français. Qu'est-ce qui vous pousse autant vers cette démarche ?
Soundlicious : Lorsque nous sortons un CD, nous veillons à plusieurs choses :
- Rendre les artistes et leur musique plus accessibles au public (d'où les traductions)
- Permettre aux fans de chanter en japonais même sans savoir le lire (d'où les transcriptions, soit disponibles dans le livret, soit téléchargeables sur notre site)
- Créer de beaux produits dont les artistes et les acheteurs soient contents et nous, fiers (d'où le travail poussé sur les designs quand le temps nous le permet ou au moins un effort pour sortir une version différente de l'originale).
Le plus important pour nous est de faire en sorte que les acheteurs des CD en aient pour leur argent et que les artistes soient contents de notre version de leur CD et de leur accueil en France (dans les médias et lors des concerts). C'est une démarche respectueuse.
En ce qui concerne les "clients" plus particulièrement, nous sommes proches d'eux parce que c'est grâce à eux que le label peut exister et que les artistes peuvent espérer venir donner des concerts en France. Nous puisons aussi notre énergie pour promouvoir nos groupes dans les échos positifs que nous font parvenir les gens et dans l'enthousiasme des groupes concernés.

MUCC, qui était sans conteste le groupe le plus vendeur du label, vient récemment de signer sur le label Ganshin pour ce qui est de sa prise en charge en Europe. Comment allez-vous remédiez à ce coup dur ?
Soundlicious : Objectivement, nous comprenons la décision économique des Japonais. Toutefois, nous comprenons aussi qu'ils n'ont rien saisi à notre démarche et c'est tant pis pour tout le monde.
Comment "remédier" à ça ? Continuer de vendre nos CD du groupe, notamment Homura Uta, qui est vraiment unique en son genre, puisque c'est une production Soundlicious et que le DVD n'est disponible que dans cette version du CD. Par ailleurs, mettre plus la gomme sur nos autres artistes (actuels et à venir), faire notre possible dans le but qu'ils se vendent mieux que MUCC.


5. Nanimato

Que retiendrez-vous de l'année 2006 ?
Nanimato : L'année 2006 fut avant tout pour Nanimato riche en expériences diverses et en développements internes mais l'évènement le plus marquant nous concernant est sans aucun doute la tournée d'Euthanasie en novembre et décembre derniers avec un total de seize concerts dans dix pays différents. Nous sommes plus que satisfaits, pour un groupe qui était, avant la tournée, quasi inconnu. Le public (environ 1500 personnes) a, la plupart du temps, répondu présent et beaucoup sont devenus accrocs au son électro d'Euthanasie. C'est une satisfaction d'avoir fait sortir ce groupe de l'anonymat et proposé des spectacles vraiment sensationnels pour les gens présents.


Qu'envisagez-vous de faire en 2007 ? Quels sont vos futurs projets ?
Nanimato : L'année 2007 sera le début de l'aboutissement d'environ un an de recherche et de développement, de nombreux produits arriveront pour compléter notre catalogue. L'une des bonnes choses également sera l'ouverture de notre catalogue aux disquaires français et européens. Les fans d'indies pourront trouver d'autres produits que les incontournables du genre dans les grandes villes.

Notre nouvelle boutique est en construction et un grand choix de produits s'offrira à notre clientèle dont les incontournables auxquels nous n'avions pas accordé beaucoup de place auparavant.

Suite à cela de multiples sorties simultanées Japon - France sont prévues avec différents artistes. Le nouveau maxi single du groupe PureQ&A sera disponible en Europe mi février, nous investissons beaucoup en cette petite perle oshare kei.

Nanimato arrive dans un tournant important mais notre état d'esprit et notre idéal resteront inchangés.


Comment voyez-vous la scène musicale japonaise en France ?
Nanimato : Les événements se multiplient, les sorties européennes affluent, que demander de plus. La seule chose que l'on regrette c'est un certain favoritisme qui fait que des artistes sont plus médiatisés que d'autres mais on suppose que c'est le marché qui veut cela.

De notre côté, nous pensons de plus en plus à l'Europe dans son intégralité qu'à la France seule. C'est dans les autres pays européens que nous avons remporté le plus de succès. La culture underground japonaise y est beaucoup plus importante. À ce jour, notre priorité est le développement en Europe de Nanimato grâce au soutien de plusieurs partenaires, artistes ou médias.


Nanimato qui était plus porté sur le visual kei aux débuts a l'air de s'ouvrir à d'autres univers musicaux. Qu'est-ce qui vous a poussé à cela ?
Nanimato : C'était juste une illusion. Nous ne voulons pas être catalogués dans tel ou tel style musical. L'underground nippon est tellement vaste qu'il serait bête de passer à côté de petites perles comme c'est le cas pour Euthanasie. D'autres artistes électro ou encore Rock/Punk/Metal commencent à travailler avec nous et promettent de bonnes choses pour l'avenir.
L'underground renferme de nombreux trésors et pas mal de ressources, le milieu est étonnant et les artistes y sont d'une humanité terrible.



6. Higashi Music

Comment résumeriez-vous votre année 2006 ?
Higashi Music : Pour faire bref, je dirais une seconde moitié d'année parfaitement réussie à tout point de vue. Autant au niveau des rencontres avec le groupe 101A que je suivais à peu près depuis un an et avec lequel j'ai pu lier une amitié solide et j'espère durable, qu'au niveau professionnel même si le mot ici n'est pas vraiment adéquat. Ayant débuté seul le projet avec une mise en route rocambolesque, je suis assez satisfait du résulat obtenu. Ce résultat m'a donné envie de poursuivre l'aventure avec cette fois-ci deux personnes supplémentaires, lesquelles ont assisté au concert organisé en Belgique.

Qu'attendez-vous de 2007 ? Que préparez-vous pour 2007 ?
Higashi Music : Pour l'année 2007, nous n'attendons rien en particulier mis à part le fait d'avancer un peu plus chaque jour en se donnant à fond pour arriver au but fixé. Niveau projet pour cette nouvelle année, deux choses importantes mais sur lesquelles nous n'allons pas entrer en détail.

D'une part, comme vous avez sans doute pu lire sur WebOtaku, le groupe de metal Seraphim (Taiwan) revient en Europe pour la présentation de son nouvel album. Une première date a d'ores et déjà été confirmée pour le Metal Female Voices Fest qui se déroule en Belgique depuis cinq ans maintenant et qui pour la première fois se déroulera sur deux jours au lieu d'un, les éditions précédentes. D'autres dates sont bien sûr prévues et nous (le groupe, Val du MFVF, diverses autres personnes et nous-mêmes) y travaillons actuellement d'arrache-pieds.

Le second projet est le retour de 101A pour fin 2007 avec à nouveau la Belgique, la France et l'Angleterre. Mais nous prévoyons cette année des dates aux Pays-Bas et en Allemagne si on trouve les personnes adéquates et motivées.

Comment s'est passée la tournée de 101A en France ?
Higashi Music : Prévue initialement avec deux dates supplémentaires en Belgique, la tournée a été malheureusement réduite un peu au dernier moment. Quoiqu'il en soit, malgré peu de monde à la date anglaise, les deux autres dates furent pour une première (aussi bien pour le groupe que pour moi), une grande réussite.
Une semaine assez rock-and-roll entre les sessions de repos, de visite, de répétition et de délires avec l'autre groupe belge Three Fingers Hand. Au final, on ressort de cette expérience avec une joie énorme de voir les personnes heureuses d'avoir assisté à un concert d'un groupe archi inconnu chez eux. Sur ce coup, même si les nancéens furent un peu plus long à chauffer, le résultat était identique avec l'envie de continuer à bouger !

Petite déception à Nancy avec le timing super juste, sinon je pense que le groupe aurait pu continuer encore et encore afin de combler les derniers affamés de musique. Ce sera fait la prochaine fois !

Quel est pour vous l'état des lieux actuel de la scène j-music en France ?
Higashi Music : De plus en plus de concerts... chers ! Personnellement, quand je vois un concert d'un groupe de visual kei ou autres où le prix d'entrée est exhorbitant, ça ne me donne pas envie d'y aller, même si le groupe en vaut la peine. Mis à part ce petit hors-sujet, la scène de la musique asiatique est en progression constante depuis trois ans environ maintenant avec les premiers groupes de Visual Kei, et plus récemment avec des artistes tels que Kokia, Anna Tsuchiya, etc. Mais il ne faut pas oublier non plus qu'à côté de ces noms, il y a de nombreux artistes tout aussi connus, voire même plus sur la scène internationale. A titre d'exemple : Tokyo Ska Paradise Orchestra, Acid Mothers Temple, Merzbow, Aoki Takamasa, Mono, Ken Ishii, etc. et la liste est encore très longue. Une multitude d'artistes expérimentaux et electro campent sur les scènes d'Europe depuis de nombreuses années mais les sites spécialisés en musique japonaise n'en parlent pourtant jamais ou à de très rares occasions.

A priori, l'année 2007 va pour moi prendre un réel tournant car il y a beaucoup plus de mouvement en Europe et en France à ce niveau là, espérons juste que l'argent ne prenne pas le dessus sur la passion.


7. JMusic Distribution

Que retiendrez vous de l'année 2006 ?
JMusic Distribution : L'année 2006 fut le début de la visibilité de la J-Music dans les média (ROCK ONE, MTV, MCM...) et dans les réseaux de distribution (FNAC, VIRGIN, Disquaires Indé...). Cette année fut aussi très riche en concerts, les artistes japonais n'ont jamais été aussi présents sur notre territoire.


Qu'attendez-vous de 2007 ? Que préparez-vous pour cette année ?
JMusic Distribution : Il faut, pour 2007, continuer sur cette lancée, continuer à fournir les
boutiques et réseaux de distribution en CD et également innonder les
médias d'informations sur l'actualité des groupes japonais venant en France.
L'année 2006 a été pour nous l'année du développement (création du réseau et ouverture de comptes dans les GSS), notre réseau continue encore à s'agrandir et pour 2007 cela restera notre priorité. Nous sommes également en train de mettre au point une plateforme de téléchargement avec un catalogue entièrement dédié à la J-Music, mais aussi fournir les autres plateformes existantes sur le marché, en tant qu'aggrégateur de contenu.


Pourriez-vous nous résumer votre activité
JMusic Distribution : J-Music Distribution est distributeur européen d'artistes Japonais (BtoB) et la société gère également la plateforme de vente on-line J-Music Store (BtoC).


Pour ce début de l'année, vous étiez au midem : Quel bilan pouvez vous en faire ?
JMusic Distribution : Le MIDEM est essentiel car nous pouvons faire les points avec nos partenaires Japonais et Européens et parler de nouveaux projets.
Notre bilan est le suivant : de plus en plus de labels et d'artistes Japonais veulent s'exporter en Europe et aux USA et de plus en plus de labels européens s'intéressent à la scène Japonaise. Nous pensons sincèrement que dans peu de temps, un ou des artistes Japonais auront un rayonnement international fort.


Comment sélectionnez-vous les artistes que vous allez vendre ?
JMusic Distribution : Il y a en fait plusieurs paramètres à prendre en compte. La demande, les artistes qui veulent s'exporter, les labels qui veulent développer leurs artistes en Europe. Nous sommes obligés de faire avec toutes ces conditions.


On entend beaucoup parler de Visual Kei. Les autres styles de musique que vous proposez (rock, Rn'B, métal, electro, rap) se vendent-ils facilement ou le Visual Kei reste encore leader ?
JMusic Distribution : Le Visual Kei est encore leader. Nous venons par exemple de lancer un groupe de Visual Kei (DIO - Distraught Overlord) en partenariat avec un label Japonais et avec très peu de promo via le web, nous arrivons à en vendre pas mal. Alors que nous avons déjà proposé d'autres groupes indépendants, d'autres styles et cela se vend beaucoup moins.
Mais il faut tout de même savoir que de plus en plus de gens recherchent de la diversité et on envie de découvrir d'autres styles.
Nous proposons d'ailleurs déjà d'autres styles avec des groupes de très grande qualité comme Polysics, Ayano Onodera, Dirtrucks, 54 Nude Honeys, SUIKA... à noter également que le public de la J-Music est très large et touche des personnes très très différentes.


8. Jmusicsound

Comment résumeriez-vous votre année 2006 ?
(du point de vue de votre organisation surtout et du marché j-music ensuite).
Jmusicsound : 2006 a été pour nous le commencement. Et comme dans tout commencement, il nous a fallut le temps de nous mettre en place. La réalisation d’un projet prend du temps, rencontre souvent des problèmes inattendus. Mais c’est ce qui rend le projet encore plus savoureux. De plus, nous avons réussi à instaurer des partenariats de confiance, avec des organisations qui nous soutiennent et pour cela, nous les en remercions.
Nous pouvons dire que la sortie du premier numéro de notre fanzine en septembre, est la meilleure chose qui soit arrivée en 2006 car ce fut la réalisation concrète de plusieurs mois de travail. L’avoir entre les mains fut un vrai bonheur.
Nous avons conscience qu’il est difficile de toucher un large panel avec un fanzine mais nous espérons augmenter le tirage au fur et à mesure pour pouvoir toucher et informer un plus large public.
Au point de vue du marché, nous n'avons pas réellement de point de comparaison pour nos activités. Mais 2006 a plutôt été une bonne année. Le marché de la Jmusic est encore réduit mais il y a un public qui demande que des choses soient faites. Notamment en province où nous pouvons remarquer de plus en plus d’actions menées, de soirées organisées, etc.
D’autre part, il n y'a jamais eu autant de concerts qu’en 2006.
On peut parfois regretter que la promotion et les lives soient encore trop centrés sur le Visual Kei. Nous aimerions que plus de courants musicaux soient représentés mais cela est encore difficile. Toutefois Paris Visual Prod avec les venues de Kokia et Akino Arai ou bien Higashi Music avec le concert de 101A tendent à changer la donne. JaME a aussi des initiatives intéressantes avec des groupes comme PE’Z ou plus récemment Himawari. Enfin Soundlicious innove avec Gari et Suika. Avec le temps, cela devrait s’ouvrir encore.


Qu'attendez-vous de 2007 ? Que préparez-vous pour cette année ?
Jmusicsound : Nous espérons obtenir un rythme plus régulier. Notre fanzine est notre projet premier. Notre but est de proposer un large éventail de ce qui se fait en musique au Japon, bien que cela reste non exhaustif. Nous souhaitons montrer la diversité de la scène musicale japonaise. Mais aussi parler de ce qui se fait en France et en Europe avec les lives reports. Il est important de montrer que la scène japonaise est dynamique, mais également que, malgré la distance, elle sait vivre sur notre continent.
Et nous avons également d’autres projets en partenariat mais nous ne pouvons tous dévoiler pour l’instant.
A coté de cela, nous aimerions réaliser d’autres actions pour informer les gens sur la Jmusic. Nous voudrions aussi également organiser d’autres concerts en province si l’occasion se présente. Nous allons aussi bientôt ouvrir les adhésions à l’association. En résumé : une extension de nos activités, de notre public et bien sûr, de la popularisation de la Jmusic dans son ensemble.


Comment s’est passée l'organisation du coupling Hagakure x Anti feminism ?
Jmusicsound : Lorsque que l’on nous a demandé si cela nous intéressait d’organiser un concert à Aix-en-Provence pour le coupling, nous étions hésitants. Nous n’avions jamais organisé aucun concert auparavant mais nous avons pensé que l’occasion était trop belle pour le groupe et la province pour pouvoir se permettre de refuser. Cela ne fut pas facile mais au final, tout s’est bien passé. Les groupes ainsi que les fans furent assez contents du résultat et surtout l’ambiance fut vraiment conviviale. En ce qui nous concerne, cela a été une très bonne expérience et nous nous sentons prêts et motivés pour réitérer dès que possible.


9. Harajuku (ex. No Sphere)

Comment résumeriez-vous votre année 2006 ?
HARAJUKU : L’année 2006 a été une année de transition avec
l’ouverture de la boutique et la séparation de No Sphere. Mais aussi l’année de la première tournée francaise de MUCC. Ainsi que l’année de notre association avec Japan Expo, Rock:ID et des surprenants Finlandais, Mirri Music. Avec l’arrivée du mythique groupe, Plastic Tree et le split de kagerou et deadman, la fin d’une époque.


Qu'attendez-vous de 2007 ?
HARAJUKU : J’espère que l’année 2007 sera une année plus calme.


- Que préparez-vous pour 2007 ?
HARAJUKU : De nombreux événements dans la boutique HARAJUKU.


En 2006, vous organisiez des concerts, en 2007, vous vendez des vétements "visual" désormais. Comment et pourquoi avez-vous décidé de changer votre activité ?
HARAJUKU : La boutique HARAJUKU a été créée parce qu’elle devait être une activité complémentaire avec l’événementiel, un point de vente pour No Sphere et en même temps un point de rassemblement pour les personnes partageant une même passion, phénomène qui a déjà été fait sur internet avec le site privé Parano. De plus, l’orientation vers la mode vestimentaire du Japon, se jufitifie par le fait que le visual rock reste à la base d’impact principalement visuel.
Et finalement, si l’on y réfléchit bien, les vêtements sont réellement le créneau principal et manquant à l’engouement au Japon de ces dix dernières années, dont l’impact reste principalement visuel (manga, anime, jeux-vidéos, film, drama, cosplay) ne pouvait qu’attendre une boutique axée sur cette mode.
En outre, je n’ai pas decidé de changer d’activité, No Sphere s’est separé parce que l’équipe s’est dissoute. Une dissolution résultant du manque de motivation dû au déclin du rock japonais en France.
En effet, je ne crois pas en l’Avenir du rock japonais en France.
La tendance est en effet une expension des ventes de CD en France, cependant cette expension reste de toute évidence timide.
Le public est de moins en moins présent durant les concerts :
700 personnes à Moi dix Mois, 300 à deadman, 250 à ayabie, 400 à Plastic Tree.
Le concert de MUCC y faisant exception, on remarque que seul un ou deux groupe sortent du lot (NDLR : Notons que ce sont ceux qui ont bénéficié d'une réelle prise en main de part leur label avec une promotion spécifique).
En trois ans d’événements, le public tend à stagner. Qu’en sera-t-il sur les 10 prochaines années ?
De plus, ce mouvement reste une « mode » qui, certes, touche un public de plus en plus grand, mais aussi de plus en plus jeune et marginal,
qui n’ont pas forcément les moyens, et préfèrent télécharger les musiques plutôt que de dépenser.
En somme, un phénomène de plus en plus de mode, et qui plus est dans un cercle particuliement fermé.
Prenez par exemple les 30000 personnes de Japan Expo (qui s’intéressent au Japon), vous en enlevez le quart, vous avez le nombre de personnes qui ecoutent de la Jmusic. A ceux-ci, vous en enlevez les ¾ et vous avez les personnes qui ecoutent du rock japonais.
Et à ceux-la, il faut trouver ceux qui accepteraient de dépenser de l’argent pour aller à un concert (10% peut être) ou acheter un CD (50%). On tombe alors su un chiffre aux alentour de 2000 personnes (à Japan Expo).
Le public reste donc réellement restreint d’autant plus que ce style musical est en déclin au japon. Que de nombreux groupes splittent et que des labels de musique ferment (NDLR : aux dernières nouvelles, seulement un label japonais a fermé cette année, et seulement pour une refonte de la compagnie).
De toutes les manières, No Sphere aurait dû élargir son activité dans les deux ans à venir. Le public étant de moins en moins fidèle et les groupes de plus en plus éphèmeres. Reste bien entendu les valeurs sûres telles que Dir en grey... et d’ailleurs, je n’en trouve pas d’autres de connues en France...


Vous participez à l'organisation de la soirée de la Tokyo Decadance : Est-ce une volonté pour vous de continuer votre activité première (organisation d'events) à plus petite échelle ?
HARAJUKU : Non, c’etait une demande de la Tokyo Decadence. Cependant, je compte organiser quelques soirées HARAJUKU à l’avenir.


Le public a-t'il répondu à l'appel de votre boutique ?
HARAJUKU : La boutique est très appréciée dans le quartier et le public y est plus que présent. D’ailleurs, nous accueillons un public des plus hétéroclites.


JaME tient à remercier tous les participants de cet article.
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