Interview

Tournée Européenne de MUCC

21/05/2006 2006-05-21 12:00:00 JaME Auteur : Sxl, Niok- , Ayou, Reyep et Tanja,

Tournée Européenne de MUCC

Live Report et Interview avec MUCC


© JaME
C'est par un jour pluvieux que nous avons retrouvé le groupe MUCC à son hôtel pour une interview.

Tanja : Tout d'abord, bonjour à tous.
Certains fans trouvent que 6 est une synthèse de tous vos travaux, partagez-vous ce sentiment ?

Miya : En fait, 6 serait plutôt une face B de Houyoku.

Reyep : Est-ce que vos voyages à l’étranger ont influencé votre musique ?
Miya : Il y a énormément de choses que nous ne pouvions pas savoir avant de venir en Europe. Ca nous a appris bien des choses mais aussi ouvert les yeux. De ce fait, cela nous a fait beaucoup progresser.

Tanja : La jaquette de la version régulière de "6" parodie l’affiche de votre premier concert au Budôkan, est-ce un coup de pub ou bien un délire de votre part ?
Tatsuro : 6 Etant un album différent par rapport à ce qu’on avait fait auparavant, nous avons cherché à faire un design notamment avec une jaquette particulière qui change de ce qu’on a pu réaliser jusqu’à présent. Il se trouve qu’on avait le concert au Budôkan dans la foulée donc on s’est inspiré de la photo qui a servi pour l'affiche du Budôkan. C’est un clin d’œil avec le côté original qu’on a voulu mettre en avant.

Tanja : Justement le Budôkan est une grande salle très connue, mythique même, quelles sont vos impressions avant le grand soir ?
Tatsuro : Nous avons déjà joué là-bas pour des events. Mais le fait de pouvoir jouer seul dans cette grande salle alors qu’on a déjà vu plein d’autres groupes super connus y jouer nous a marqué. Ces images on les a vues depuis qu’on a créé le groupe et sans être une finalité, c’est un grand événement pour nous.

Reyep : On espère que vous jouerez au Tokyo Dome un jour !
(Le groupe rit à la remarque)

Tanja : D’ailleurs au Budôkan, vous avez opté pour une fosse all standing ou all seating ? (ndlr : debout ou assis)
Tatsuro : All seating.

Reyep : Au début de votre carrière, vous étiez plus axés sur le visuel. D’où vient ce changement ?
(Gros blanc, Tatsuro réfléchit longuement)
Tatsuro : hmmm... Avant, nous accordions beaucoup d’importance à nos costumes, mais dans un même temps nous devons adapter nos tenues à l’évolution de notre musique. En ce moment, nous accordons peut-être plus d’importance à la création de notre musique. En même temps, nous avons ressenti le besoin d’épurer notre style et de moins nous maquiller.

Tanja : Vous délirez beaucoup lors de vos séances photos, est-ce que c’est aussi le cas dans la vie ?
Tatsuro : Quand on ne travaille pas, on déconne souvent mais sinon au travail on est sérieux.

Tanja : Sur votre site officiel, on a pu voir un court-métrage (NDLR: une vidéo mettant en scène SATOchi allant chercher des CD dans un magasin tenu tour à tour par les autres membres du groupe) où on a pu apprécier vos talents d’acteurs. Allez-vous vous lancer dans des dramas ?
(Ils rient)
Tatsuro : La personne qui fait le Budôkan en carton dans la vidéo, c’est la jeune fille au fond (il nous montre une jeune japonaise dans un coin de la pièce).

Tanja : Vous avez du talent pourtant !
(Tous font des "non" de la tête.)

Tanja : Pourquoi jouez-vous pieds nus ?
Tatsuro : En premier lieu, c’est beaucoup plus pratique sur scène pour bouger. Puis, au début je portais des bottes pour aller avec mon costume de scène. Mais en live, à cause de la pression, du stress, des mouvements, ce n’était pas pratique et j’ai fini par les enlever. En fait, j’aurais aimé porter des baskets mais on n’est pas vraiment un groupe à porter des baskets. Donc nous sommes restés pieds nus.

Reyep : Pourtant, il y a des groupes comme Nirvana, des groupes grunge, qui chantent des choses aussi noires que vous et qui portent des jeans et des baskets.
Tatsuro : Est-ce que vous nous voyez comme Nirvana ?
Reyep : Non, pas vraiment.
(ndlr : Remarquez qu’au concert YUKKE portera un T-shirt avec marqué en gros : GRUNGE…)

Reyep : Qu’avez-vous pensé de l’event au Klub ?
Tatsuro : C’était très sympa et le cosplay était aussi intéressant.

Reyep : Que pensez-vous des fans, qui pourtant habitent à l’autre bout de la planète et qui s’habillent comme vous à vos débuts ?
Tatsuro : Oh ! c’était marrant, je me suis demandé : "Hmmm… Mais où ils trouvent leurs inspirations et où ils trouvent les photos ?!

Reyep : D’après le site de l’Otakon (convention américaine), vous allez jouer aux Etats-Unis. Quelles sont vos impressions ?
Tatsuro : Oui, on y va cet été. Pour le moment, on ne se rend pas compte encore donc on verra sur place mais on a déjà l’expérience d’avoir joué en Europe. Donc, nous aurons une approche différente par rapport à nos premiers concerts en Europe. On y va et on verra bien !

Reyep : Est-ce qu’il y a d’autres pays où vous aimeriez aller jouer ou retrouver des artistes que vous aimez comme The Rasmus en Finlande ?
Tatsuro : Effectivement, on aimerait aller en Finlande. Au Japon, nous avons joué avec The Rasmus et nous avons parlé d’éventuels concerts avec eux en Europe.

Tanja : Il y a d’autres pays où vous voudriez aller ?
Tatsuro : L’Angleterre, la Corée…
SATOchi : Le Pôle nord
Tanja : Avec les ours polaires et les phoques ?
SATOchi : J’aimerais bien manger du phoque.
(Tout le monde explose de rire !)

Tanja : Est-ce que vous trouvez des différences entre le public européen, japonais, etc.
Tatsuro : C’est toujours très différent.

Reyep : Même entre les pays Européens ?
Tatsuro : Oui, il y a déjà des différences entre l’Allemagne et la France et même en France, entre Paris et la province, on sent une différence.

Reyep : Qu’avez-vous pensé de vos autres dates en France ?
Tatsuro : C’était une ambiance de folie ! Le public était super chaud. On s’est demandés pourquoi aucun autre groupe japonais n’était allé dans le sud. Ils sont bien cons de ne pas y être allés (Tout le monde rit).

Tanja : Est-ce que vous avez des manies avant d’entrer sur scène ?
Tatsuro : on s’étire, on s’échauffe.

Tanja : Qu’est-ce qui vous a poussé à faire un CD de reprises ?
Tatsuro : Depuis qu’on a commencé à faire des concerts, à chaque fois on faisait une reprise. Et au fur et à mesure, comme nous en faisions une différente à chaque fois, on a fini par avoir un répertoire d’une trentaine de chansons. On voulait sortir un album avec toutes ces reprises, n’importe quand mais on n’a jamais eu le temps. Et puis, là on l’a eu, donc, on a enregistré. Sauf que pour sortir un album de ce genre dans le circuit traditionnel, cela prend du temps et c’est compliqué. Donc dans un premier temps nous allons le sortir sous une condition particulière : participer au concert du Budôkan pour se voir offrir cet album.

Reyep : Vous avez sorti énormément de choses, fait beaucoup de concerts, alors est-ce que vous nous préparez encore des surprises pour le second semestre de 2006 ou allez-vous vous reposer ?
Tatsuro : Non, il n’y aura pas de pause.

Reyep : Aucun groupe japonais n’a ouvert de fan club en Europe malgré leurs concerts ici. Qu’en pensez-vous et voulez-vous en ouvrir un ?
Tatsuro : Je pense que si un fan club est nécessaire, pourquoi pas. Mais si aucun groupe ne l’a fait pour le moment, c’est qu’il ne se rend pas compte si c’est nécessaire ou pas. Comme nous sommes éloignés et qu’il y a la barrière de la langue, je pense que c’est difficile à gérer. On ne pourrait pas offrir autant de choses qu’aux fans japonais. Mais si il y a quelqu’un qui est fan de MUCC et qui a envie de monter une société pour créer un fan club et de prêt à le gérer, il ne faut pas hésiter à nous présenter cette personne.
Reyep : Beaucoup seraient heureux de le faire mais nous ne savons pas qui pourrait.
Tatsuro : Mais même au Japon c’est difficile… (Rires du groupe)
Tanja : Oui, parce que c’est pratique pour avoir des places de concerts quand on va au Japon. Effectivement, c’est pour une poignée de personnes mais c’est quand même bien utile.
Tatsuro : On serait content. Vous ne voulez pas le faire ?
Tanja : Euh, pourquoi pas... (Rire collectif). Les groupes viennent en France mais beaucoup de gens vont au Japon aussi et ce n’est pas évident de trouver des places si on n’a pas quelqu’un sur place.
Tatsuro : Ce serait plus facile pour donner des infos… Bon, on va faire une réunion ce soir !

Reyep : C’est amusant que vous disiez cela à Tanja, car c’est une fan récente de MUCC. Elle n’aimait pas la voix de Tatsuro mais sur cet album, ça a changé. (ndlr : Tanja s’effondre sur sa chaise, et le groupe se marre…). Sa voix, on aime ou on n’aime pas, mais elle ne laisse pas indifférente.
Tatsuro : Ca m’est arrivé avec un chanteur dont je n’aimais pas la voix et puis au bout d’un moment, je me suis mis à l’aimer. Je pense que lorsque l’on n’aime pas la voix d’un chanteur ou d’une chanteuse, c’est que l’on a déjà de l’intérêt pour cette voix et qu’à un moment, il y a une possibilité de changement de passer de "je n’aime pas" à "j’aime". Tout cela alors que l’on pourrait y être indifférent. Donc je comprends tout à fait.

Reyep : Tatsuro, comment faites-vous pour faire passer tant d’émotions, avez-vous souffert auparavant ?
Tatsuro : L’année dernière, avec la barrière de la langue, je me suis rendu compte que je devais mettre plus de sentiments dans mes chansons. Si mes paroles sont tristes, je dois faire passer ce sentiment par la chanson parce que les mots ne suffisent pas. J’ai beaucoup travaillé là-dessus l’année dernière. Et je suis content que cela ait porté ses fruits.

Reyep : Je trouve que déjà avec des titres comme "Daikirai", vous faisiez déjà passer beaucoup d’émotions.
Tatsuro (en français) : merci

Reyep : Est-ce que vous êtes prêts à partir dans une tournée encore plus grande en France ?
Miya : Si à chaque fois que l’on vient on peut faire encore plus de concerts, dans encore plus d’endroits, on est partants !

A l’année prochaine alors !

Merci à Sxl et à Ayou pour leur aide précieuse.
Merci à Sae, Fabrice, MUCC et leur staff.

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LIVE REPORT

19h et les portes de la Loco s’ouvrent, permettant aux premiers arrivants de se ruer vers la scène. Il règne dans la salle une sorte de fébrilité collective. C’est qu’on les attendaient ces "enfants terribles du rock japonais" ! Suite à un premier passage en France, l’année dernière, qui avait ravi les fans et conquis les non-initiés, MUCC s’est offert le luxe de repartir pour une tournée de trois dates cette fois. Après avoir enflammé Marseille et Bordeaux donc, MUCC arrive enfin à Paris pour notre plus grand plaisir et ce n’est pas la horde de fans qui a investi la Loco ce soir là qui contrediront ce fait.

20h. Les lumières s’éteignent et le larsen 666 se fait entendre… La fosse rugit alors d’impatience et c’est d’une seule et même voix qu’elle acclame le groupe à son arrivée sur la scène. Là, comme tout le monde l’attendait, le groupe écrase le public sous une tonne de décibels, contrôlée au millimètre près. Ayant choisi une entrée en matière plus que "rentre dedans", MUCC nous assènent pas moins que Kuukyo na Heya, Akai Sora et Zetsubô dès le départ. La fosse est en folie mais doit se contenir sur les titres suivants où le groupe calme un peu l’atmosphère.

Puis, vient Rojiura Boku to Kimi e, classique parmi les classiques, et tout le monde est aux anges. Tatsuro harangue la foule à coup de "Are you ready ???", tandis que les autres membres du groupe continuent à jouer à la perfection. Le groupe enchaîne avec le duo funky Tonbi - Media No Juusei fort plaisant et décontractant, mais qui cachait en fait derrière lui, l’imposant Zutazuta.

Premières notes et les poils se dressent. J’avoue avoir eu la chair de poule à ce moment précis du concert. Tant de douleur dans la voix de Tatsuro, tant de rage dans la guitare de Miya… et puis, au milieu de ce monument de tristesse, les instruments se taisent et Tatsuro se retrouve seul, sans micro, à crier de toutes ses forces, lui qui, le jour même, était handicapé d’une extinction de voix, lui qui avait du mal à monter dans les aigus, même, au début du concert, lui, le chanteur de MUCC, a réussi à emplir la salle et le cœur de chacun de ce sentiment déchirant qu’on appelle désespoir pour quelques secondes… Il était alors dur de trouver une suite à ce moment grandiose, mais ce fut chose faite avec Monochro no Keshiki parfaitement interprété pour l’occasion.

Courte pause où le groupe se rafraîchit et nous laisse le temps de nous remettre de nos émotions. Tatsuro annonce alors une "new song". Un piano résonne dans la salle et Ryuusei, chanson titre du prochain single de MUCC, se laisse découvrir par un public médusé devant tant de beauté. Mais attention, nos quatre japonais ne sont pas là pour faire dans la dentelle et même si Ryuusei fut très fortement appréciée par le public, les cris repartent de plus belle aux premières notes de Monster. YUKKE tient le public dans sa main et fait vrombir les cordes de sa basse comme jamais tout en bougeant de sa manière si unique et reptilienne. SATOchi est quand à lui en pleine forme et frappe ses fûts comme un damné. Le public saute, slame, et l’électricité dans la salle en est presque palpable ! Comme pour nous achever, le groupe finit sur Mae e suivi de Suimin plus qu’efficaces et reprisent en cœur par la majorité des fans. Puis le groupe quitte la scène sous l’ovation du public. Mais ce n’est pas assez et tout le monde en redemande !

Le groupe revient donc et enchaînent dans la joie et la bonne humeur deux de ses titres les plus punks, Yuu Beni et Namonamuki Yume. Tatsuro se met à monter aux enceintes, YUKKE et Miya s’approchent du public et s’amusent avec. Le groupe a perdu les pédales et c’est tant mieux. Mais c’est alors que le moment tant redouté par tout le monde arrive. Tatsuro nous annonce la dernière chanson, et MUCC nous livre alors un Tsubasa rempli de son énergie et de son amour pour leur musique. Les larmes montent et beaucoup des gens présents se mettent à pleurer devant tant d’émotions. Alors, comme pour communier et ne faire qu’un avec son public, les membres du groupe reprennent tous ensemble le refrain et le moment devient tout simplement magique.

Puis les lumières se rallument, sur fond de Homura Uta. Beaucoup hurlent, espèrent mais il semble bien que MUCC nous aient quittés pour de bon cette fois. Mais tandis que beaucoup semblaient prêts à repartir, l’impensable se produisit. Depuis les backstages, une basse slappé se fait entendre… un air connu par tous les fans du groupe… SATOchi entre alors sur scène, suivi de près par Miya et par un YUKKE fier de faire tant d’effet aux pauvres malheureux qui avaient perdu espoir. Enfin, Tatsuro entre sur scène et tout devient simplement dément ! Kirai Kirai Kirai Kirai Kirai Kirai !!! Comme un chant de guerre. La scène est en feu, le public aussi, plus personne ne se contrôle et même les VIP présents au balcon ne peuvent résister à l’appel du furieux Daikirai ! Le chanteur arpente la scène de long en large, distribuant ses doigts d’honneur à une foule ravie de se faire humilier de la sorte, et, c’est à une véritable orgie musicale à laquelle on assiste. La chanson se termine et les médiators, baguettes et autres bouteilles volent dans les airs.

Cette fois-ci, c’est bel et bien fini. Les artistes quittent la scène, les lumières se rallument et la plupart des personnes présentes essayent tant bien que mal de reprendre leur esprit, subjuguées par tant d’émotions et de plaisir. Beaucoup ont le cœur serré, trouvant le set encore trop court. Mais qu’à cela ne tienne, ils reviendront. Tatsuro l’a promis… "We’ll be back !".


Set List :

1-Kuukyo no heya
2-Akai Sora
3-Zetsubou
4-Saishuu Ressha
5-Hari bote no otona
6-Rojiura boku to kimi e
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7-Daremo inai ie
8-Forty Six
9-Tonbi
10-Media no juusei
11-Zutazuta
12-Monochro no keshiki
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13-Ryuusei
14-Monster
15-Mae e
16-Suimin
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EN1-Yuu Beni
EN2-Namonamuki yume
EN3-Tsubasa
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EN4-Daikirai



JaME tient à remercier vivement Soundlicious, NoSphere et bien sûr MUCC.

Dedicace de MUCC pour JaME


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