kagerou - Jamais deux sans trois...
kagerou est arrivé pour la troisième fois sur le sol français pour la plus grande joie des anciens et des nouveaux fans qui les ont découverts par le biais des journaux musicaux. JaME vous propose de vivre ou revivre ces quatre jours passés dans la capitale en compagnie du groupe japonais le plus en vue du moment.
Passage Radio - Le Mouv - 25 avril
Cest, en ce mardi 25 avril, quune dizaine de privilégiés sont invités, grâce au magazine Rock One, à la maison de la Radio afin dassister à une MOUV SESSION très spéciale, puisque cest tout simplement la première fois quun groupe de j-rock passe en interview sur une radio nationale !
Lémission alterne donc, pendant près dune heure, entre des extraits lives (enregistrés plus tôt dans la journée) et des questions sur le groupe. Là où le bât blesse, cest que même si lémission dure effectivement 55 minutes, elle est tout de même amputée par un courrier des lecteurs et une rétrospective sur le manga Dragon Ball plutôt ennuyeuse (qui réussit même à faire bailler Daisuke) auxquels s'ajoute une apparition assez anecdotique du générique de DBZ (qui consterne les membres du groupe) et une chanson de M dans la playlist. Ceci réduit finalement la longueur de lémission à 45 minutes.
Mais, tout cela nempêche pas le groupe de répondre aux questions, parfois un peu "clichées" des animateurs, mais aussi du public et des auditeurs, nous révélant pêle-mêle la sortie dun album en août ou linfluence d'X-Japan sur leurs compositions. Les personnes connaissant déjà le groupe regretteront cependant le très gros manque de nouvelles informations. Par contre, les nouveaux fans du groupe apprennent que Daisuke était anciennement batteur ou même que Shizumi est "ami avec les membres de Masnada" (il le dit en français pendant l'émission !). Dailleurs, le batteur de kagerou se fait beaucoup remarquer puisquil enchaîne, avec une diction plus que correcte sur : "Jaime la France !", "Est-ce que vous aimez le Japon ?" et surtout le désormais fameux "Jaime les filles blondes" qui ne manque pas de faire rire le public.
Hors antenne, la palme dor du clown revient cependant à Yuana qui passe son heure à jouer avec sa bouteille de bière et des rubans de réglisse, tentant même lexpérience den manger
Expérience qui apparemment se révèle être très mauvaise pour lui, vu lair dégoûté et la recherche désespérée dune boisson qui sen suit, afin de faire passer le goût.
Au niveau musical, on regrette labsence de Kusatta umi de oborekaketeiru boku wo sukuttekureta kimi, qui est pourtant lune de leurs dernières chansons en date, parmi Zetsubô ni Sayonara, Yuugure no Shazai et Junkan kikei shôjo A qui dailleurs ne bénéficient pas dun son extraordinaire. En effet, limpression de vide occasionnée par les échos noffrent pas une acoustique des plus appréciables. De plus, cette absence de titres calmes ou plus expérimentaux peuvent conforter les nouveaux venus dans leurs idées que le groupe ne joue que dans un style rock assez basique et violent, ce qui nest évidemment pas le cas.
Après que le groupe ait été remercié par les animateurs et le public, Shizumi clôt enfin la Mouv Session sur un timide "Je vous en prie" et les membres du groupe sempressent alors de serrer la main et de signer quelques autographes aux heureux élus, avant de repartir non sans avoir salué encore une fois ces quelques fans qui auront eu lhonneur, pendant une heure, de profiter du groupe dans un cadre très intimiste. Saluons donc cette première tentative de japonisation de la radio en espérant que cette entreprise ne sera pas la dernière.
Interview : Kazu et Yuana - 26 avril
Ils nous attendent à leur hôtel pour une courte interview, car le groupe est de plus en plus demandé !
Vous avez doublé les entrées pour vos concerts en France entre lannée dernière et cette année, quen pensez-vous ?
Kazu : Nous sommes très heureux.
Yuana : Lapprendre nous fait très plaisir, mais pour le moment nous ne nous en rendons pas bien compte, car nous ne lavons pas vu de nos propres yeux. Mais si cest vrai alors ça nous rend très heureux.
Nous avons entendu à la radio que vous alliez sortir un album en août, allez-vous sortir un maxi single avant ?
Kazu : oui, en juin nous allons sortir un nouveau maxi single.
Allez-vous jouer des chansons inédites lors du concert de vendredi ?
Kazu : oui, nous avons envie den jouer.
Etes-vous stressés pour ce troisième concert ?
Kazu : Même si cest la troisième fois que nous venons, quelque soit le nombre de concerts que nous faisons et cela dans nimporte quel pays, cest toujours un plaisir. Donc tout va bien, nous ne sommes pas du tout stressés.
Sur les publicités françaises, le problème cardiaque de Daisuke a été mis en avant comme argument de vente pour venir à vos concerts. Certaines personnes ont été choquées, et vous quen avez-vous pensé ?
Sen suit une grosse discussion entre Kazu et leur manager, qui nous fait savoir quils ne peuvent pas répondre à la question mais notre traducteur nous dit tout de même que le groupe pense que ce nétait pas une bonne idée.
Comment sest passé votre passage radio ? Quavez-vous pensé du genre de lémission et est-ce que ça se passe comme ça au Japon ?
Kazu : Cest vraiment différent. Contrairement au Japon, quand il y a un invité, on ne fait que parler de son actualité. Le fait de parler longuement de choses qui nont rien à voir, cest très différent.
Et quen pensez-vous ?
Kazu : On aurait préféré quon parle un peu plus du groupe.
Jimagine
Kazu : Cest quand même plus intéressant de parler du groupe et de faire écouter nos morceaux.
Cest vrai que les émissions françaises sont comme ça
Kazu et Yuana rient.
Comment se passe le processus de création de vos chansons ?
Kazu : Quelquun apporte une idée, ça peut-être nimporte qui. Après tout le monde écoute et fait ses propres arrangements. Ensuite, on le fait écouter à Daisuke qui écrit les paroles. Cest comme ça que nous arrivons à avoir quelque chose dhomogène, car quelquun arrive avec une base et tout le monde pose ses idées dessus.
Est-ce que Yuana se trouve limité dans les compositions puisqu'il est le seul guitariste ?
Yuana : Je préfére être tout seul.
Même si en concert il manque forcément une guitare ?
Yuana : Oui !
Combien de temps vous vous entraînez individuellement et en groupe par semaine ?
Kazu : Cest difficile à dire. Ca dépend des périodes, cest difficilement calculable. Dès quon a le temps, on sentraîne parfois beaucoup, parfois moins, ça dépend.
Vous avez commencé à quel âge ?
Kazu : 16 ans.
Yuana : 15 ans.
Quest-ce qui vous poussé à faire de la musique ?
Kazu : Plus que linfluence de groupes ou quoique ce soit dautre, cest linstrument, en particulier la basse qui ma poussé. Cest "lobjet" qui était objet de culte. Je voulais en jouer à tout prix pour me faire plaisir.
Yuana : Quand jécoutais des morceaux, jai voulu faire de la musique. Au départ, je suis allé dans une boutique pour macheter une basse, mais elle était trop chère alors jai acheté une guitare.
Comment sest passé votre premier concert (avant kagerou) ?
Kazu : Dans un groupe on nest pas tout seul, en général cest quelque chose quon fait entre amis, et on doit former un tout, donc la première fois que nous sommes montés sur scène, ça été un grand moment de satisfaction daccomplissement car javais vraiment limpression, avec le concours de mes amis, dêtre en train de construire quelque chose.
Yuana : Lors de mon premier concert, je jouais de la basse. Et javais tellement honte que je narrivais pas à regarder le public donc jai passé mon concert de profil.
On est tous passé par là
Pour finir, comment sest passé votre concert en Allemagne le 23 avril ?
Kazu (Yuana rit à côté de lui) : Ca cest bien passé, à part quen plein milieu du concert, Daisuke sest fait mal en faisant un plongeon dans le public. Il a un petit peu mal, mais ça va aller.
Yuana : Mais sinon ça cest bien passé, ça a bien bougé comme dhabitude.
Dédicaces - Fnac des Champs Elysées - 27 avril
Le lendemain de linterview, nous retrouvons kagerou pour une séance de dédicace à la FNAC des Champs Elysées. Comme dhabitude la file dattente, relativement longue, est avant tout composée de fans cosplayés et de gothic-lolitas. Dailleurs cet attroupement attire lattention de nombreux passants étonnés, amusés ou parfois choqués (« oh, Marylin Manson est encore de sortie ? »). La moyenne dâge est plus basse que pour les précédentes dédicaces, tournant autour des 15-17 ans et la file dattente est composée principalement de filles. Tout se déroule dans le calme et seul un vigile, visiblement mal luné, trouble la quiétude de ce jeudi après-midi.
Après que les vigiles aient fait descendre la troupe au fond du magasin, il ne restait donc plus quà attendre larrivée de nos quatre japonais. Légèrement en retard, nous retrouvons tout de même kagerou prêt à signer tout et nimporte quoi : les plus timides se contentent de faire signer leurs livrets de CD tandis que dautres font signer contrats de mariage, joues, peluches et autres cahiers de texte
Les plus entreprenantes iront même jusquà taper la bise avec les membres du groupes. Par contre, plusieurs abuseront et passeront plusieurs fois sous lil des vigiles pour refaire signer tous leurs délires.
Au rayon des gags et anecdotes, on note surtout le passage dune fan qui, ayant remarqué le petit problème de Yuana avec son réglisse lors de la Mouv Session, en propose par deux fois au guitariste qui finira par lui piquer lintégralité de ces derniers. On assiste aussi à un événement hors du commun puisquune dame dun certain âge (probablement la doyenne du jrock !) a le droit à sa minute de gloire en faisant la bise à un Daisuke amusé, sous les applaudissements de toute lassistance.
Cette séance de dédicace, qui a aussi vu passer un petit chien noir et un rat, sest donc déroulée dans une atmosphère bon enfant (trop ?) et plusieurs personnes ont même réussi à prendre le groupe en photo malgré linterdiction imposée par les organisateurs.
A la sortie par contre, on assiste à un spectacle plus désolant : concours de cris (« Regarde ce quils mont dédicacé !!! » « Sont trop beaux !! ») ou de pleurs (dont une demoiselle qui se fit consoler un long moment par ses amies). En discutant quelque peu avec les gens présents, on se rend vite compte que beaucoup ne connaissaient pas le groupe (et même la musique japonaise en général), étant venus ici plus par effet de mode ou parce quils sont trop 'choupinoukawaiis'. Nous ne pouvons alors seulement souhaiter que ces quelques personnes découvriront véritablement ce groupe qui mérite beaucoup mieux.
Après quelques temps, les divers petits groupes qui stationnaient devant la FNAC partent enfin rentrer chez eux, prêts à rêver toute la nuit de leur rencontre avec kagerou pour les retrouver le lendemain au Trabendo.
Concert - Le Trabendo / Paris - 28 avril
Setlist:
SE - Eroa
1 - Ragan
2 - Hotoke no seiheki
3 - Te
4 - Rasenkubi
5 - Junkan Kikei Shojo A
6 - 3, 2, 1
7 - Yuuyami wo Saita Hana
8 - Shuuchi no Ori
9 - Meisou Honnou
10 - XII Dizzy
11 - Shibire Kokoro
12 - Kusatta umi de oborekaketeiru boku wo sukuttekureta kimi
13 - Rakyou to Kimi to Boku to
14 - Hikari no Kage
15 - Akatsuki
16 - Yugure no shazai
17 - Morou Epilogue
Encore
1 - Sabishisa to Nemure
2 - Tonarimachi no Kanojo
3 - Zetsubou ni SAYONARA
Ce qui ma le plus étonnée en arrivant devant le Trabendo, cest le fait que je ne connaissais aucune des frimousses qui attendait patiemment devant la salle. Cest une bonne chose, le groupes sest fait des nouveaux fans alors que les anciens semblent repus de concerts. Lattente se fait dans le calme et notre doyenne du visual aura lhonneur de rentrer la première sans se faire bousculer dans la salle.
Des logos de MTV et du Mouv sont collés sur les murs. Evolution, évolution... Le public sinstalle, la salle est pleine et le groupe est à lheure.
Les lumières séteignent, et la petite musique de la page du menu de leur dernier DVD live se fait entendre. Shizumi est bien entendu le premier à entrer sur scène, suivi de Kazu, Yuana et enfin de celui que tout le monde attend : Daisuke. Alors quon sattend à un démarrage en force, <>kagerou opte pour un réveil en douceur avec Ragan. Chacun voit midi à sa porte, mais je déteste ce genre dentrée en matière, trop mollassonne. Qui plus est le son de basse sur le refrain est horrible (même avec des bouchons, cest dire !). Par la suite nos oreilles ne souffriront plus de la sorte. Heureusement, ils choisissent la suite de lalbum à savoir Hotoke no seiheki et Te.
Le spectacle est assuré en grande partie par Daisuke, Kazu faisant toujours de la figuration, quant à Yuana et Shizumi on les distingue assez mal à cause des lumières toujours aussi mauvaises du Trabendo. Shizumi semble être dailleurs moins "dans le concert" quà son habitude.
A partir de là, les titres plus énergiques les uns que les autres se succèdent donnant une furieuse envie de bouger à toute la salle. Avec XII dizzy la salle est carrément survoltée. La tension redescend dun cran avec Kusatta umi de oborekaketeiru boku wo sukuttekureta kimi aussi interminable que son titre
Puis le groupe remet le couvert avec des titres plus pêchus et surtout Yugure no shazai, lINCONTOURNABLE de leurs concerts : dix minutes de bonheur !
La setlist est rapide, le groupe se donne visiblement à fond, Daisuke plonge plusieurs fois dans le public, Yuana semble possédé (sa coiffure aussi, ce qui lui vaudra le sauvetage de leur coiffeuse sur scène), et même Kazu dans un grand élan de folie, sapproche du public. En tous les cas, ce dernier suit et ne faiblit pas durant tout le concert.
Après quelques minutes de pause, kagerou revient pour seulement trois chansons. Sabishisa to Nemure aura tendance à endormir tout le monde, avant de pouvoir savourer en exclusivité leur prochain maxi single qui sort en juin : Tonarimachi no Kanojo. Plutôt sympathique, elle nous fait saliver en attendant de pouvoir lécouter en version studio.
Daisuke hurle : Last(oooo). Le concert va prendre fin et il nous annonce un dernier titre
Le final est grandiose, le public ne fait plus quun avec le groupe grâce à lexcellente Zetsubou ni SAYONARA. Tout le monde la connaît par cur et donne tout ce quil lui reste dans les poumons et dans les jambes.
Daisuke lance un dernier : Je t'aime Paris et avant que le groupe ne sen retourne, ils lancent quelques médiators, baguettes et autres bouteilles laissant une salle comblée.
A bientôt jespère !
Un grand merci à kagerou, Free Will Europe et Jon pour la traduction.