Interview

Tomoe Shinohara : conférence de presse

21/11/2005 2005-11-21 12:00:00 JaME Auteur : Ayou et Tanja

Tomoe Shinohara : conférence de presse

Mini-Concert au bar Asian le 18 novembre 2005 avec Euro Japan Comic


© JaME
18h20, nous arrivons au bar Asian, dotée d’une ambiance absolument superbe. Nous voyons une petite femme préparant son matériel sur la petite scène du bar, il s’agit bien de Tomoe Shinohara qui part peu après afin de se préparer pour la soirée.
Le responsable d’Euro Japan Comic (ユーロジャパンコミック), Monsieur Kenji Nishiyama, vient alors nous parler. Il nous présente alors l’association et son but.

EJC est une association qui a maintenant deux ans et qui se travaille sur trois principales sections: le manga, l’animation japonaise et la musique pop japonaise. A la base ils se veulent un site d’information et d’aide à certaines sociétés japonaises à se faire connaître en France et inversement. Ils ont déjà été présents sur la Japan-Expo et l’Epitanime, envoyant au Japon quelques cosplayeuses françaises au World Cosplay Summit géré par la chaîne de télévision TV-Aishi. A l’Epita 2006 ce n’est pas moins de cinquante cosplayeuses japonaises qui seront présentes. Un véritable échange se crée alors.

Concernant l’animation, ils ont des contacts avec l’école des Gobelins (fameuse pour ses animateurs entre autre, que cela soit sur papier ou numérique) et des écoles japonaises.

Côté manga, ils vont aider à l’élaboration d’un musée du manga à Kyōto et espère y faire découvrir la BD franco-belge. Si le projet fonctionne bien, un espace de vente de BDs pourrait voir le jour. Toutes ces informations sont à prendre avec des pincettes, mais force est de constater qu’il y a de la motivation du côté de chez EJC.

Maintenant en ce qui concerne la jmusic à proprement parler, EJC souhaite implémenter la jpop en France, et espère devenir une sorte de relais entre notre contrée et le Japon. C’est ainsi qu’ils sont en train de finaliser les derniers détails concernant la venue de Imitation PoPs Uchuu Sentai NOIZ (Imitation PoPs宇宙戦隊NOIZ).
La date est maintenant définie: le 26 février à La Loco avec le partenariat de l'association Ongaku France et la société Syrius.
En fait, EJC teste le retour du public français afin d’aider et rassurer les labels japonais. Et si tout se passe bien, ils mettront les bouchées doubles sur un autre grand projet avec le soutien encore une fois de l’association Ongaku France d’amener Gackt en France, cependant rien n’est signé et officiel pour le moment, il est important de le souligner.
Pendant ce temps, la salle s’est bien remplie, contrairement (et fort heureusement) à la soirée du 4 novembre. La salle est plutôt éclectique, mais il est à noter que de nombreux japonais sont présents, est-ce le bouche à oreille qui a fait ce travail ?

Première partie : YAMATONATTO.

Peu de temps ensuite arrive le groupe de danse Butō YAMATONATTO. Composé de trois membres habillés dans une tenue traditionnelle (Ippei Hosaka à la danse butô, Masa à la guitare et Kô’s à la basse), nous assistons à un show assez surprenant. Avec un riff mixé en fond, Masa et Kô’s improvisent divers sons (musique expérimentale) pendant qu’Ippei Hosaka se moue d’une manière tantôt structurée et tantôt déstructurée, comme si un démon était rentré en lui. Masa utilise énormément son vibrato et quant à Kô’s, il va même jusqu’à utiliser un cd qu’il place entre les cordes et la base de la guitare. Le spectacle se finit, le public attend maintenant Tomoe Shinohara.

Show case : Tomoe Shinohara

Le responsable du bar nous présente alors la venue de Tomoe Shinohara, qui arrive changée, toute vêtue de rose avec un grand sourire aux lèvres. Elle prend vite place sur scène et engage un rapide dialogue avec le public avec quelques mots de français: « Bonjour, Caaa vaaaaa ? » « Je m’appelle Tomoe Shinohara, mais appelez moi Tomoe !! » « S’il vous plait dansez çaaaa vaaaa ? » tout en lançant sa première chanson. Il n’est pas difficile de dire que le public français est plutôt surpris de voir cette artiste japonaise se lâcher complètement et d’essayer de communiquer avec lui. Durant toute sa prestation, Tomoe met l’ambiance en communiquant avec le public, allant même jusqu’à interroger certaines personnes si cela va bien, tout ceci agrémenté de petites expressions françaises que Tomoe a eu la gentillesse d’apprendre pour faire plaisir tant aux autres qu’à soi-même.
Deux titres de son dernier single sont interprétés, ★AsoFEVER★ et Stereo Phonics ainsi qu’Ultra Relax. C’est vers la fin de sa dernière chanson qu’elle demande aux cosplayeuses présentes à la soirée de la rejoindre. Deux d’entre elles lui apportent un bouquet, et Tomoe se lance alors dans une sacrée séance de photos pour les journalistes japonais (elle essaye même de nous présenter des membres du journal japonais Sanspo) et français.
Tomoe se laisse par la suite prendre en photographie avec quelques personnes du public, avant de redescendre vers la salle privée au fond du restaurant.
Les personnes ayant assisté au mini-concert ont l’air plutôt ravi de ce qu’elles ont pu voir et certaines vont aller acheter le nouveau single qui est sorti le 19 octobre au Japon. Une diffusion de musique électronique du groupe ONGAQ (formé de TaQ et Onoken) est alors lancée.

Dédicaces

Quelques minutes plus tard à l’étage inférieur, le responsable d’EJC fait appel aux personnes qui disposent d’un ticket donné le 4 novembre afin de recevoir un single dédicacé ainsi qu’un petit dessin cartonné.

Conférence de presse

La conférence de presse suit alors, le responsable d’EJC étant le traducteur (Avec notre niveau de japonais, hélas, un peu restreint, il nous semble pourtant que la traduction faite par le traducteur de EJC ne soit pas l'exacte retranscription des propos de Tomoe, mais plutôt un "en gros c'est ce qu'elle a dit" NDLR).

Qui a décidé que vous viendriez chanter pour ce mini-concert ?
Tomoe : J’imagine la France d’abord comme une mode, un ensemble d’événements. J’ai une bonne image de la France. Depuis longtemps je rêvais de venir dans ce pays, et c’est pour cela que j’ai participé à ce mini-concert.

Vous êtes la première chanteuse japonaise de pop à venir en France, quelles sont vos sensations à ce propos ?
Tomoe : J’ai maintenant de grands rêves, entre autre de chanter avec le grand groupe de techno Daft Punk.

Pensez-vous qu’il y a une place pour les artistes pop en France ?
Tomoe : J’ai imaginé participer en Europe à des petits concerts, en plusieurs fois comme une pièce de théâtre et non dans une grande salle comme cela se fait au Japon.

Pourquoi avoir attendu cinq ans pour sortir un nouveau single ? Qu’avez-vous fait pendant cette période ? Comptez-vous véritablement revenir ?
Tomoe : Ces cinq dernières années je n’avais plus d’imagination du côté du chant et de la musique. J’ai alors fait des pièces de théâtre et participé à des show télévisés. Mais dernièrement l’inspiration m’est revenue, et je recommence à chanter.

Vous avez écrit deux des trois chansons du dernier single ★AsoFEVER★, pourquoi avoir choisi Kagami pour Stereo Phonics ?
Tomoe : Pour ★AsoFEVER★, j’ai demandé à Kagami d’écrire, le connaissant de longue date, pour avoir une musique dance.

Vous avez participé à un do avec Eiko Matsumoto, comment s’est mis en place ce duo ?
Tomoe : J’ai imaginé quelque chose comme un arc-en-ciel, Eiko Matsumoto a alors proposé un élément blanc, ce qui convenait.

Vous faites partie de la génération de Namie Amuro, Ami Suzuki. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque et des modes ?
Tomoe : A cette époque, bien du monde se promenait vêtue de la sorte (elle sous-entend un style exubérant puis mime de marcher sur un trottoir) et cela allait. Hier, je me suis promené dans la rue à Paris, et j’ai eu un bon retour des passants, j’en suis contente.

Vous êtes également styliste, comment créez et distribuez-vous vos vêtements ?
Tomoe : (Elle mime à Monsieur Nishiyama quelque chose qu’il essaye de traduire, puis après quelques mots Tomoe intervient et répond "Non, non !!").
J’ai fait des t-shirts longs pour des cérémonies à Roppongi (un quartier de Tōkyō). Un magasin de Paris serait intéressé à les vendre. Je souhaite être chanteuse et aussi styliste en France.

Parmi toutes vos activités, chanson, stylisme, doubleuse, etc… Laquelle préférez-vous ?
Tomoe : Tout d’abord le chant.

Et la seconde ?
Tomoe : Ensuite… (Tomoe se prend la tête entre les mains) la danse et la création de vêtement.

Vous avez déjà participé à divers duos. Seriez-vous intéressée pour le faire avec un artiste européen, si oui lequel ?
Tomoe : Daft Punk !!

Petite pause, Monsieur Nishiyama raconte qu’elle repart d’ici deux jours au Japon, mais qu’elle reviendra le 21 juin pour la Fête de la Musique. Leur premier choix serait sur la place Saint-Michel, et en second il s’agirait d’être face à la Sorbonne. Rien n’est défini pour le moment, à part qu’elle compte bien venir à cette occasion.

Tomoe : Mon projet n’est pas que chanter, mais aussi de danser et d’organiser un défilé. Les Japonais aiment juste l’image de la France, ils ne vont pas assez dans le détail, il n’y a pas assez d’informations à ce propos. J’espère leur faire découvrir cela en travaillant sur ce point.

Avez-vous comme projet de sortir vos albums en France ?
Tomoe : Si vous connaissez une maison de production, je suis intéressée (elle se met à rire).

L’image que vous dégagez fait très personnage de dessin animé. Est-ce pour cela que vous avez chanté le générique de Kodomo no Omocha ?
Tomoe : Depuis toute petite j’aime les animes, donc cela m’est venu tout naturellement.

Au début vous adoptiez plutôt un look coloré et plus récemment vous paraissez plus sage, quel est le style que vous préférez ?
Tomoe : (elle se tient encore là tête, il n’est pas simple pour elle de répondre encore)
J’aime ces deux styles, cependant en dix ans j’ai changé et maintenant je suis ainsi. Par la suite je peux revenir à mon ancien style. Mais j’aime vraiment les couleurs de l’arc-en-ciel.

Vous avez été seiyū (doubleuse d’anime japonais) pour l’anime Ghiblies Episode 2 (en 2002 elle a doublé le personnage de Hotaru-chan), est-ce Miyazaki qui vous a choisie ?
Tomoe : J’aime beaucoup Miyazaki, et c’est lui qui est venu me proposer ce doublage. Mon film préféré de Miyazaki est Kaze no Tani no Naushika (Nausicaä).

C’est ainsi que se termine la conférence de presse, marquée de bout en bout par le sourire et les rires de Tomoe.


JaME remercie Tomoe Shinohara, Euro Japan Comic, le bar Asian et Ongaku France.
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