18h20, nous arrivons au bar
Asian, dotée dune ambiance absolument superbe. Nous voyons une petite femme préparant son matériel sur la petite scène du bar, il sagit bien de
Tomoe Shinohara qui part peu après afin de se préparer pour la soirée.
Le responsable d
Euro Japan Comic (ユーロジャパンコミック), Monsieur
Kenji Nishiyama, vient alors nous parler. Il nous présente alors lassociation et son but.
EJC est une association qui a maintenant deux ans et qui se travaille sur trois principales sections: le manga, lanimation japonaise et la musique pop japonaise. A la base ils se veulent un site dinformation et daide à certaines sociétés japonaises à se faire connaître en France et inversement. Ils ont déjà été présents sur la Japan-Expo et lEpitanime, envoyant au Japon quelques cosplayeuses françaises au
World Cosplay Summit géré par la chaîne de télévision TV-Aishi. A lEpita 2006 ce nest pas moins de cinquante cosplayeuses japonaises qui seront présentes. Un véritable échange se crée alors.
Concernant lanimation, ils ont des contacts avec lécole des Gobelins (fameuse pour ses animateurs entre autre, que cela soit sur papier ou numérique) et des écoles japonaises.
Côté manga, ils vont aider à lélaboration dun musée du manga à Kyōto et espère y faire découvrir la BD franco-belge. Si le projet fonctionne bien, un espace de vente de BDs pourrait voir le jour. Toutes ces informations sont à prendre avec des pincettes, mais force est de constater quil y a de la motivation du côté de chez
EJC.
Maintenant en ce qui concerne la jmusic à proprement parler,
EJC souhaite implémenter la jpop en France, et espère devenir une sorte de relais entre notre contrée et le Japon. Cest ainsi quils sont en train de finaliser les derniers détails concernant la venue de
Imitation PoPs Uchuu Sentai NOIZ (Imitation PoPs宇宙戦隊NOIZ).
La date est maintenant définie: le 26 février à La Loco avec le partenariat de l'association
Ongaku France et la société Syrius.
En fait,
EJC teste le retour du public français afin daider et rassurer les labels japonais. Et si tout se passe bien, ils mettront les bouchées doubles sur un autre grand projet avec le soutien encore une fois de lassociation Ongaku France damener
Gackt en France, cependant rien nest signé et officiel pour le moment, il est important de le souligner.
Pendant ce temps, la salle sest bien remplie, contrairement (et fort heureusement) à la soirée du 4 novembre. La salle est plutôt éclectique, mais il est à noter que de nombreux japonais sont présents, est-ce le bouche à oreille qui a fait ce travail ?
Première partie : YAMATONATTO.
Peu de temps ensuite arrive le groupe de danse Butō
YAMATONATTO. Composé de trois membres habillés dans une tenue traditionnelle (
Ippei Hosaka à la danse butô,
Masa à la guitare et
Kôs à la basse), nous assistons à un show assez surprenant. Avec un riff mixé en fond,
Masa et
Kôs improvisent divers sons (musique expérimentale) pendant qu
Ippei Hosaka se moue dune manière tantôt structurée et tantôt déstructurée, comme si un démon était rentré en lui. Masa utilise énormément son vibrato et quant à
Kôs, il va même jusquà utiliser un cd quil place entre les cordes et la base de la guitare. Le spectacle se finit, le public attend maintenant
Tomoe Shinohara.
Show case : Tomoe Shinohara
Le responsable du bar nous présente alors la venue de
Tomoe Shinohara, qui arrive changée, toute vêtue de rose avec un grand sourire aux lèvres. Elle prend vite place sur scène et engage un rapide dialogue avec le public avec quelques mots de français: « Bonjour, Caaa vaaaaa ? » « Je mappelle Tomoe Shinohara, mais appelez moi Tomoe !! » « Sil vous plait dansez çaaaa vaaaa ? » tout en lançant sa première chanson. Il nest pas difficile de dire que le public français est plutôt surpris de voir cette artiste japonaise se lâcher complètement et dessayer de communiquer avec lui. Durant toute sa prestation,
Tomoe met lambiance en communiquant avec le public, allant même jusquà interroger certaines personnes si cela va bien, tout ceci agrémenté de petites expressions françaises que
Tomoe a eu la gentillesse dapprendre pour faire plaisir tant aux autres quà soi-même.
Deux titres de son dernier single sont interprétés,
★AsoFEVER★ et
Stereo Phonics ainsi qu
Ultra Relax. Cest vers la fin de sa dernière chanson quelle demande aux cosplayeuses présentes à la soirée de la rejoindre. Deux dentre elles lui apportent un bouquet, et
Tomoe se lance alors dans une sacrée séance de photos pour les journalistes japonais (elle essaye même de nous présenter des membres du journal japonais
Sanspo) et français.
Tomoe se laisse par la suite prendre en photographie avec quelques personnes du public, avant de redescendre vers la salle privée au fond du restaurant.
Les personnes ayant assisté au mini-concert ont lair plutôt ravi de ce quelles ont pu voir et certaines vont aller acheter le nouveau single qui est sorti le 19 octobre au Japon. Une diffusion de musique électronique du groupe
ONGAQ (formé de
TaQ et
Onoken) est alors lancée.
Dédicaces
Quelques minutes plus tard à létage inférieur, le responsable d
EJC fait appel aux personnes qui disposent dun ticket donné le 4 novembre afin de recevoir un single dédicacé ainsi quun petit dessin cartonné.
Conférence de presse
La conférence de presse suit alors, le responsable d
EJC étant le traducteur (Avec notre niveau de japonais, hélas, un peu restreint, il nous semble pourtant que la traduction faite par le traducteur de EJC ne soit pas l'exacte retranscription des propos de Tomoe, mais plutôt un "en gros c'est ce qu'elle a dit" NDLR).
Qui a décidé que vous viendriez chanter pour ce mini-concert ?
Tomoe : Jimagine la France dabord comme une mode, un ensemble dévénements. Jai une bonne image de la France. Depuis longtemps je rêvais de venir dans ce pays, et cest pour cela que jai participé à ce mini-concert.
Vous êtes la première chanteuse japonaise de pop à venir en France, quelles sont vos sensations à ce propos ?
Tomoe : Jai maintenant de grands rêves, entre autre de chanter avec le grand groupe de techno
Daft Punk.
Pensez-vous quil y a une place pour les artistes pop en France ?
Tomoe : Jai imaginé participer en Europe à des petits concerts, en plusieurs fois comme une pièce de théâtre et non dans une grande salle comme cela se fait au Japon.
Pourquoi avoir attendu cinq ans pour sortir un nouveau single ? Quavez-vous fait pendant cette période ? Comptez-vous véritablement revenir ?
Tomoe : Ces cinq dernières années je navais plus dimagination du côté du chant et de la musique. Jai alors fait des pièces de théâtre et participé à des show télévisés. Mais dernièrement linspiration mest revenue, et je recommence à chanter.
Vous avez écrit deux des trois chansons du dernier single ★AsoFEVER★, pourquoi avoir choisi Kagami pour Stereo Phonics ?
Tomoe : Pour
★AsoFEVER★, jai demandé à
Kagami décrire, le connaissant de longue date, pour avoir une musique dance.
Vous avez participé à un do avec Eiko Matsumoto, comment sest mis en place ce duo ?
Tomoe : Jai imaginé quelque chose comme un arc-en-ciel,
Eiko Matsumoto a alors proposé un élément blanc, ce qui convenait.
Vous faites partie de la génération de Namie Amuro, Ami Suzuki. Quels souvenirs gardez-vous de cette époque et des modes ?
Tomoe : A cette époque, bien du monde se promenait vêtue de la sorte (elle sous-entend un style exubérant puis mime de marcher sur un trottoir) et cela allait. Hier, je me suis promené dans la rue à Paris, et jai eu un bon retour des passants, jen suis contente.
Vous êtes également styliste, comment créez et distribuez-vous vos vêtements ?
Tomoe : (Elle mime à
Monsieur Nishiyama quelque chose quil essaye de traduire, puis après quelques mots
Tomoe intervient et répond "Non, non !!").
Jai fait des t-shirts longs pour des cérémonies à Roppongi (un quartier de Tōkyō). Un magasin de Paris serait intéressé à les vendre. Je souhaite être chanteuse et aussi styliste en France.
Parmi toutes vos activités, chanson, stylisme, doubleuse, etc
Laquelle préférez-vous ?
Tomoe : Tout dabord le chant.
Et la seconde ?
Tomoe : Ensuite
(
Tomoe se prend la tête entre les mains) la danse et la création de vêtement.
Vous avez déjà participé à divers duos. Seriez-vous intéressée pour le faire avec un artiste européen, si oui lequel ?
Tomoe : Daft Punk !!
Petite pause,
Monsieur Nishiyama raconte quelle repart dici deux jours au Japon, mais quelle reviendra le 21 juin pour la Fête de la Musique. Leur premier choix serait sur la place Saint-Michel, et en second il sagirait dêtre face à la Sorbonne. Rien nest défini pour le moment, à part quelle compte bien venir à cette occasion.
Tomoe : Mon projet nest pas que chanter, mais aussi de danser et dorganiser un défilé. Les Japonais aiment juste limage de la France, ils ne vont pas assez dans le détail, il ny a pas assez dinformations à ce propos. Jespère leur faire découvrir cela en travaillant sur ce point.
Avez-vous comme projet de sortir vos albums en France ?
Tomoe : Si vous connaissez une maison de production, je suis intéressée (elle se met à rire).
Limage que vous dégagez fait très personnage de dessin animé. Est-ce pour cela que vous avez chanté le générique de Kodomo no Omocha ?
Tomoe : Depuis toute petite jaime les animes, donc cela mest venu tout naturellement.
Au début vous adoptiez plutôt un look coloré et plus récemment vous paraissez plus sage, quel est le style que vous préférez ?
Tomoe : (elle se tient encore là tête, il nest pas simple pour elle de répondre encore)
Jaime ces deux styles, cependant en dix ans jai changé et maintenant je suis ainsi. Par la suite je peux revenir à mon ancien style. Mais jaime vraiment les couleurs de larc-en-ciel.
Vous avez été seiyū (doubleuse danime japonais) pour lanime Ghiblies Episode 2 (en 2002 elle a doublé le personnage de Hotaru-chan), est-ce Miyazaki qui vous a choisie ?
Tomoe : Jaime beaucoup
Miyazaki, et cest lui qui est venu me proposer ce doublage. Mon film préféré de
Miyazaki est
Kaze no Tani no Naushika (Nausicaä).
Cest ainsi que se termine la conférence de presse, marquée de bout en bout par le sourire et les rires de
Tomoe.
JaME remercie
Tomoe Shinohara, Euro Japan Comic, le bar Asian et Ongaku France.