Moi dix Mois - Beyond the Gate

Changement d’effectif et de visuel pour Moi dix Mois qui, après un peu moins de deux ans d’attente, nous offre enfin des costumes plus martiaux et ce Beyond the Gate attendu avec impatience par les fans du groupe.

Le mini-album s’ouvre donc sur l’instrumental The other side in blood (qui ressemble étrangement au Casse-Noisette de Tchaikovski) et laisse ensuite place à Eternally Beyond. Et là, on reconnaît d’emblée le son du groupe, avec cependant une légère nuance. En effet, celui-ci devient plus lourd que d’habitude, ce changement étant dû à l’importance que prennent les guitares sur cet opus. Alors que sur les deux premiers albums les guitares ne faisaient que soutenir un clavier Bontempi très (trop ?) présent, Mana a su finalement rendre ses compositions plus carrées et donner une réelle place aux guitares dans celles-ci, les chansons Vain et Unmoved ayant par exemple bénéficier d’un feeling assez "thrash".

Mais plusieurs problèmes subsistent tout de même. D’abord, et ce n’est pas la première fois pour Mana, les chansons de Beyond the Gate sont vraiment trop ressemblantes à ses précédentes productions. Par exemple, on retrouve beaucoup de similarités entre Beast of blood et Deus ex machina, ou entre Eternally Beyond et ce que faisait Mana à l’époque de Merveilles chez Malice Mizer (bien sûr, les guitares ont changé mais l’essence des compositions reste la même). La voix de Seth n’aide d’ailleurs pas à se défaire de cette idée puisqu’elle se rapproche encore plus de celle de Gackt que celle de Juka.

Le deuxième reproche que l’on pourrait faire, et qui est inhérent au groupe, est son aspect "artificiel". Ici, ce qui aurait pu prendre une toute autre dimension grâce à un véritable orchestre a été réduit à sa plus simple expression et interprété par un clavier aux sonorités bien trop limitées pour être intéressantes. De plus, son utilisation abusive dans certains cas peut même devenir rebutante. D’ailleurs, le clavier au début de Vain aurait très bien pu être remplacé par une ligne de basse pour un effet encore plus saisissant et heavy. Mais à cela se greffe aussi une boite à rythme qui enlève encore un peu à la touche organique des compositions. La frustration est donc de mise, surtout quand on connaît le potentiel de Mana pour écrire de bonnes chansons.

Pourtant, et malgré ces points négatifs, Beyond the Gate reste quand même une assez bonne suite à Nocturnal Opera et présage du meilleur si le groupe continue dans cette voie, un peu plus lourde et agressive tout en y mettant les moyens...