Interview avec Mio Koseki
JaME a eu la chance d'interviewer Mio Koseki pour parler de son nouveau single et de sa tournée en France et en Belgique aux mois d'octobre et novembre 2025.

L'équipe de JaME a eu la chance d'interviewer Mio Koseki pour parler de son nouveau single Invisible à tes yeux et de sa tournée européenne ; vous pourrez la retrouver à Paris les 25 et 30 octobre ainsi que le 12 novembre, mais aussi à Bruxelles les 6, 7 et 8 novembre.
Votre nouveau single Invisible à tes yeux aborde le thème du "lookisme", cette tyrannie de l’apparence. Qu’est-ce qui vous a poussée à faire de ce sujet le cœur de ce morceau ?
Mio Koseki : Dans le métro à Tokyo, je me surprends parfois à regarder autour de moi et je vois partout des affiches de chirurgie esthétique. Je me dis alors qu’on vit peut-être une époque où il est facile d’effacer ses complexes. Mais au fond, ce qui demeure le plus fort en moi depuis toujours, c’est le désir d’accepter mon visage et mon corps tels qu’ils sont, sans artifice.
Dans ce titre, vous évoquez "ce qu’on ne voit pas aux yeux des autres" : quelle part de vous-même était "invisible" jusqu’à présent, et que vous vouliez rendre visible à travers cette chanson ?
Mio Koseki : Je dirais qu’il s’agit de ce décalage entre l’image que les autres projettent de "moi" et ce qu’on pourrait appeler l’intériorité, cette part intime que chacun porte en soi. On pourrait penser que cela n’a pas tant d’importance, qu’il suffit de ne pas y prêter attention… mais en réalité, une parole en apparence anodine peut parfois nous blesser profondément, et à l’inverse, il arrive aussi que l’on blesse autrui sans même en avoir conscience.
Vous chantez souvent sur l’invisible et l’intime : pensez-vous que la musique puisse révéler des choses qu’on n’oserait jamais dire autrement ?
Mio Koseki : Oui, je le crois profondément. La musique a cette capacité singulière de révéler ce qui est souvent non dit/lu dans la vie quotidienne. Elle crée un espace où l’on peut partager des émotions ou des fragilités qu’on n’oserait pas formuler avec des mots simples.
Le morceau est une collaboration franco-japonaise (vous avez travaillé avec MJFP music en production.) Comment avez-vous vécu ce pont créatif entre deux traditions musicales ou culturelles très différentes ?
Mio Koseki : En réalité, j’ai découvert que j’avais beaucoup de points communs avec MJFP music. Même si nous étions loin l’un de l’autre — lui en France, moi au Japon —, la création s’est faite de manière fluide, et le morceau a trouvé sa cohérence tout naturellement. Un peu comme dans une conversation, nous avons su trouver un terrain d’entente à travers les beats et les mélodies que nous nous envoyions.
Y a-t-il eu des choix difficiles (paroles, arrangements, instrumentation) que vous avez considérés mais finalement rejetés pour rester fidèle à l’esprit du morceau ?
Mio Koseki : En ce moment, mon fil conducteur de création, c’est "léger". J’ai donc écarté tout ce qui aurait pu alourdir le morceau : des paroles trop denses, des mots trop complexes, ou une ambiance trop pesante. Parce que le thème est sérieux, je voulais au contraire l’aborder avec de la légèreté, en gardant pour moi un état d’esprit clair et libre tout au long du processus.
Quel retour vous a le plus touchée après la sortie de Invisible à tes yeux — d’un fan, d’un critique, ou simplement d’une personne proche ?
Mio Koseki : Ce qui m’a le plus touchée, c’est cette phrase : "Changer de style demande du courage, mais ta chanson est magnifique." Ces mots simples m’ont profondément encouragée.
Pour vous, qu’est-ce qui rend un morceau "intemporel" ? Pensez-vous que Invisible à tes yeux ait ce potentiel, et pourquoi ?
Mio Koseki : Pour moi, une chanson intemporelle, c’est celle qui apaise des inquiétudes universelles, qui console dans les moments de mélancolie, et qui parfois devient aussi un moyen de se replonger dans les souvenirs d’un amour passé. Est-ce que Invisible à tes yeux pourra jouer ce rôle ? Je l’espère de tout cœur.
Y a-t-il une phrase des paroles que vous considérez comme "le cœur" de la chanson ?
Mio Koseki : "Je fais semblant d’oublier, mais je sais. Je fais semblant d’ignorer, mais je sais quand même". Ces mots traduisent parfaitement la contradiction intime que j’ai voulu exprimer.
Votre tournée européenne "Premier Envol" est entièrement auto-produite. Quel a été le plus grand défi (logistique, financier, artistique) dans ce choix d’indépendance ?
Mio Koseki : Tout a été un défi… vraiment tout. Mais si je devais en citer un en particulier, ce serait la communication sur les réseaux sociaux. J’ai mis énormément d’énergie à partager.
Pouvez-vous nous parler du thème de celle-ci ? Quel(s) message(s) voulez-vous porter ?
Mio Koseki : Le thème de la tournée reprend celui de mes chansons, "léger". L’an dernier, j’ai traversé une période très difficile, et avec ma famille nous répétions comme un mantra : "Léger, Léger". Cela m’a aidée à remonter la pente. J’aimerais que ce concert soit aussi un rappel : lorsqu’on vit quelque chose de lourd ou que l’on se met trop de pression, il est toujours possible de choisir de penser plus légèrement. Si ce message atteint le public, ce sera le plus beau des cadeaux.
Comment imaginez-vous scéniquement Invisible à tes yeux en concert ?
Mio Koseki : Pour ce concert, je serai en acoustique avec le guitariste qui m’accompagne depuis le Japon. J’aimerais traduire le morceau, qui à l’origine contient des sons programmés, en une version plus dépouillée, avec seulement guitare et voix, afin d’en révéler la chaleur et l’intimité.
Si vous deviez choisir une "pièce maîtresse" dans le set de la tournée, un moment que vous aimeriez que le public n’oublie jamais, lequel serait-ce et pourquoi ?
Mio Koseki : C’est ce moment où, au-delà des mots et des cultures, on se rencontre vraiment à travers la musique ou simplement un sourire. Même s’il ne dure qu’un instant, c’est là que réside quelque chose de vrai, d’authentique.
En tant qu’artiste qui jongle entre le Japon et la France, comment l’énergie du public français vous touche-t-elle différemment de l’énergie japonaise sur scène ?
Mio Koseki : Je pense qu’il n’y a pas vraiment de différence d’énergie entre le public japonais et le public français. Mais ce qui me touche beaucoup en France, c’est que même quand je chante en japonais, ou quand je parle avec mon français encore imparfait, les gens écoutent avec une vraie attention. Cette bienveillance me donne énormément de force et me pousse à continuer avec encore plus d’élan.
Quelle place occupe aujourd’hui la France dans votre identité musicale ?
Mio Koseki : C’est un peu comme une sœur aînée, qui me souffle toujours : "Reste comme tu es."
Quand vous préparez une tournée, est-ce que vous pensez d’abord à la setlist idéale selon vous, ou à celle qui plaira au public ?
Mio Koseki : Ma priorité est que le message et l’histoire de mes chansons soient transmis avec clarté. Ensuite, je pense au plaisir du public. Et quand ces deux dimensions se rejoignent, c’est là que naît la setlist idéale !!
Peut-on s’attendre à des surprises pendant la tournée ?
Mio Koseki : Si je vous le dis maintenant, ce ne sera plus une surprise ! Mais oui !!
Votre public est très international : si vous pouviez transmettre un mot-clé en français, un autre en japonais et un en anglais pour résumer votre univers, quels seraient-ils ?
Mio Koseki : En français, ce serait "légèreté", "Sensaisa" en japonais, et en anglais, "Strength" (ndlr : force).
Avec cette tournée, qu’espérez-vous "donner" aux gens qui viendront — au-delà de la musique — en termes d’émotion, de réflexion ou d’expérience ?
Mio Koseki : J’aimerais transmettre une sensation de "légèreté". Même quand la vie est difficile, il est possible de la regarder avec un peu plus de légèreté. Je voudrais aussi que ce soit un moment où l’on ressente l’amitié entre la musique japonaise et la musique française, et que l’on ait envie de la faire rayonner ensemble.
En regardant vers l’avenir, quel(s) projet(s) vous tiennent particulièrement à cœur après cette tournée ? Un album, une collaboration, une exploration de genres nouveaux ?
Mio Koseki : Après la tournée, je préparerai un album avec MJFP music et plusieurs musiciens japonais. J’ai hâte de donner vie à ce dialogue musical entre nos univers.
L'équipe de JaME aimerait remercier la chanteuse Mio Koseki pour cette entrevue. Retrouvez-la à Paris les 25 et 30 octobre ainsi que le 12 novembre, mais aussi à Bruxelles les 6, 7 et 8 novembre. Pour en savoir plus, suivez ce lien.
| Date | Evénement | Lieu |
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25/10/20252025-10-25
08/11/2025
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Tournée
Mio Koseki
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25/10/20252025-10-25
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Concert
Mio Koseki
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Cabaret culture rapide
Paris
France |
30/10/20252025-10-30
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Concert
Mio Koseki
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Bar Bichette
Paris
France |
07/11/20252025-11-07
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Concert
Mio Koseki
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Le Café de la Rue
Bruxelles
Belgique |
08/11/20252025-11-08
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Concert
Mio Koseki
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Le Café de la Rue
Bruxelles
Belgique |
12/11/20252025-11-12
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Concert
Mio Koseki
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Le Solo
Paris
France |