Interview avec ASH DA HERO
ASH DA HERO nous a reçu à Tokyo pour une interview exclusive et nous parler de son nouvel album concept "New Chapter" ainsi que sa tournée mondiale.
Tout d’abord, pourriez-vous tous vous présenter ?
ASH : Bonjour, je m’appelle ASH (ndlr : en français), je suis le chanteur, merci de nous recevoir aujourd’hui.
WANI : Je suis WANI le batteur, enchanté.
Sato : Bonjour, je suis Sato le bassiste (ndlr : en anglais), enchanté !
Dhalsim : Je suis le DJ, Dhalsim, ravi d’être parmi vous.
Depuis deux ans, ASH DA HERO monte énormément en popularité. Vous avez eu de nombreuses opportunités, dont le fait de vous rendre à l’étranger comme aux USA, en Corée, en Argentine, à Hong-Kong et Taïwan. Vous avez également fait de nombreux festivals au Japon. Malheureusement, pendant cette ascension, vous avez dû gérer le départ de votre guitariste. Que vous êtes-vous dit à ce moment-là quand vous avez décidé de continuer ?
ASH : C'était une période délicate et pleine de défis. Au début, nous avons envisagé de chercher un nouveau guitariste. Cependant, notre planning de concerts à l'étranger était déjà confirmé. Nous n'avions pas le temps d'intégrer un nouveau membre. La seule solution pour avancer était de continuer avec les membres restants. Nous avons donc pris la décision de poursuivre notre activité à quatre.
Comment votre processus créatif a-t-il évolué avec ce départ ?
ASH : Notre manière de composer a radicalement changé. Sans guitare, cet instrument si central dans le rock, il a fallu tout repenser. Notre nouveau thème est devenu le rock "guitarless", le rock sans guitare. Par exemple, nous avons beaucoup travaillé le son de la basse, en le modifiant, en le mettant à jour, pour qu'il puisse parfois remplir un rôle mélodique ou harmonique proche de celui d'une guitare. Les groupes de rock sans guitare sont rares, même à l'échelle mondiale. Nous nous sommes inspirés de groupes comme Royal Blood ou Nova Twins au Royaume-Uni. Mais notre touche distinctive, c'est la présence d’un DJ qui vient enrichir ce son et créer quelque chose de totalement nouveau.
Quels challenges et opportunités cette configuration a-t-elle présentés ?
Sato : Pour moi, le changement a été énorme. Mon style de jeu à la basse s'est transformé. J'ai revu tout mon équipement, des amplis aux pédales d'effets. Je suis passé du jeu aux doigts, que je privilégiais avant, au jeu au médiator pour obtenir plus d'attaque et de présence. Depuis le départ de notre guitariste, ma façon de jouer, de construire le groove... tout est différent. Ça a représenté un travail intense, mais très stimulant. Ça m'a forcé à me réinventer en tant que musicien.
WANI : Pour moi, en tant que batteur, le passage à quatre a rendu la connexion et la synchronisation entre la basse et la batterie encore plus vitales. Avec un musicien en moins, le son global est plus aéré, chaque instrument ressort davantage. La précision rythmique et l'unisson basse-batterie doivent être impeccables. C'est devenu un élément central de notre musique. Une autre piste intéressante que nous avons explorée est de développer l'harmonie entre la batterie et la voix d'ASH, ce qui crée des textures et des dynamiques nouvelles et assez uniques.
Dhalsim : Mon rôle consiste beaucoup à créer des sons et des ambiances sur ordinateur pour nos performances live. Le plus grand défi a été de réussir à reproduire en concert l'énergie des morceaux initialement pensés sans guitare. Comment retranscrire la puissance et la texture des enregistrements studio ? Ça a demandé énormément de travail, beaucoup d'échanges avec les autres membres, notamment ASH. Reproduire ces nouvelles compositions en live de manière fidèle et percutante a pris beaucoup de temps, mais c'était une étape cruciale pour que notre nouveau son prenne vie sur scène.
Vous avez décidé d’entamer un nouveau chapitre, un renouveau pour votre groupe. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce qu’est le nouveau "ASH DA HERO" ?
ASH : Ce "New Chapter" (ndlr : référence au dernier album du groupe) symbolise plusieurs choses. D'abord, notre son actuel : ce rock sans guitare, qui est assez unique. C'est une nouvelle ère pour ASH DA HERO. Mais au-delà de ça, ce titre représente notre ambition de nous ouvrir davantage à l'international. Nous ne voulons plus nous limiter au Japon, mais aussi toucher le public en France, en Europe, dans le monde entier. Notre objectif est que notre musique, notre son, crée une connexion directe, même si les auditeurs ne comprennent pas les paroles en japonais. Nous voulons qu'en nous écoutant les gens se disent "Wow, c'est vraiment cool !", peu importe la langue. C'est ça, le cœur de notre "New Chapter".
Votre nouvel album New Chapter est sorti au début du mois de février. Pouvez-vous nous parler du processus de création de cet album et des thèmes principaux que vous y explorez ?
ASH : Cet album est très lié à notre histoire récente. Nous sommes passés de cinq membres, avec un guitariste, à quatre. Au départ, nous avions pensé faire un album entièrement composé avec notre nouvelle formation à quatre. Mais nous avons finalement estimé qu'il était plus important et plus honnête de partager notre parcours avec nos fans et nos auditeurs. C'est pourquoi l'album est construit comme une histoire : les trois premiers morceaux reflètent encore le son de l'époque où notre guitariste était avec nous. Et à partir du quatrième morceau, le véritable "New Chapter" commence. L'album dans son ensemble raconte cette transition, cette évolution en tant que groupe.
Votre musique intègre des éléments de rock, punk, hip-hop et d'autres genres. Chaque morceau de ce nouvel album semble explorer un style unique. Comment avez-vous décidé des genres à incorporer dans cet album ? Y a-t-il eu des influences musicales pour ce « New Chapter » ?
ASH : Paradoxalement, l'absence de guitare nous a rendus plus libres dans l'exploration des genres. Si le pur hard rock ou métal est plus complexe sans guitare solo, nous pouvons plus facilement intégrer des éléments électro, hip-hop, funk… En termes d’influence, Daft Punk et la musique française en général m'inspirent beaucoup pour leur approche artistique et sonore unique. Leur album Human After All est une référence pour moi.
Dhalsim : Pour ma part, j'ai beaucoup puisé dans le hip-hop des années 2000. J'ai cherché à intégrer des éléments de scratch qui servent la dynamique des morceaux, en m'inspirant de DJs français comme DJ Netik ou DJ Fly.
WANI : Mes racines sont plutôt dans le punk rock mélodique, avec des groupes anglophones comme Blink-182, Green Day, Lostprophets.
Vous semblez vraiment apprécier la culture française !
ASH : Tout à fait ! La France regorge d’artistes très intéressants. J’adore Daft Punk, mais aussi Gojira. En dehors de la musique, plusieurs mangas de notre enfance sont inspirés de la culture française, comme la Rose de Versailles.
Comment connaissez-vous tout cela ?
ASH : Je me suis intéressé à la France grâce au football ! Je suis les activités du Paris Saint Germain et j’admire la diversité dans les équipes françaises.
Vos récents singles Wrangler Beat, VANDALISM, Break Free et BOTANICAL DANCE CLUB ont reçu un accueil enthousiaste. Comment avez-vous ressenti cela ?
ASH : C'est extrêmement gratifiant et nous sommes très heureux ! Recevoir des messages de fans de différents pays disant qu'ils ressentaient l'énergie même sans comprendre les paroles, c'est la plus belle des récompenses. Ça confirme que la musique peut vraiment transcender les langues.
Vos nouvelles chansons regroupent des thèmes comme la libération personnelle, le dépassement de soi, la rébellion contre la normalité et l’affirmation de l’identité à travers la musique, briser les barrières sociales ou se révolter contre la superficialité. Pouvez-vous nous en parler plus ?
ASH : Absolument, ces thèmes sont au cœur de ce que nous voulons exprimer. Le rock, pour nous, a toujours été une musique de libération. Que ce soit dans un festival de rock ou une convention d'anime, les gens s'expriment, se déguisent, se lâchent : moshing, slam… C'est une énergie qu'on ne retrouve pas forcément dans la vie quotidienne, au bureau par exemple, où l'on est souvent plus contraint. Notre musique vise à catalyser cette énergie, à permettre aux gens de se libérer de leurs frustrations et de leurs angoisses quotidiennes. Le rock encourage à affirmer qui l'on est, à se rebeller contre la conformité ou la superficialité, et à trouver sa propre voie.
Burappa est un hymne au lâcher-prise et à la fête, porté par une ambiance frénétique et euphorique. Est-ce que cette chanson résume finalement le nouvel état d’esprit du groupe ?
ASH : Merci d’avoir perçu la chanson de cette manière. C’est peut-être le cas mais ce n’était pas intentionnel : à l’origine, on voulait ajouter une chanson charmante à notre album, une "party song" qui donne envie de bouger lors des concerts. Pour cela, nous avons mélangé un son inspiré d’un groupe US de Hip-Hop, George Club, avec de la musique rock. C’est de cette combinaison hybride qu’est né notre titre dansant.
Le titre BOTANICAL DANCE CLUB est intrigant. C’est une chanson explosive qui exprime une révolte contre la superficialité. Pourquoi avoir choisi un tel titre ?
ASH : (Sourire) Oui, ce titre est volontairement un peu étrange ! L'idée vient en partie de notre usage du katakana au Japon, cet alphabet pour les mots étrangers. On voit souvent "Botanical" sur des produits comme les shampoings. Pour nous Japonais, ce mot qui évoque le naturel est presque commun, même s'il vient de l'anglais. Mais combiner "Botanical", "Dance" et "Club", trois termes qui n'ont pas de lien logique direct, ça crée quelque chose d'inattendu, de déconcertant, encore plus pour quelqu'un qui ne parle pas japonais. C'était précisément le but : créer un titre qui intrigue, qui interpelle et qui fasse se demander "Mais qu'est-ce que c'est que ça ?" Musicalement aussi, ce morceau est intéressant car dans le refrain, ce n’est pas ma voix qui prime, mais plutôt les instruments. C'est moi qui scande "Botanical Dance Club !", mais la force vient du groove instrumental.
Pour chacun de vous, si votre dernier album devait être résumé en une seule phrase, laquelle serait-ce ?
WANI : New Chapter ! (rire)
Sato : Une mise à jour, un changement majeur stimulant qui a permis de se révéler.
Dhalsim : Un genre hybride unique au monde !
ASH : Un album qui a pour ambition d’écrire un nouveau chapitre dans l’histoire mondiale de la musique.
Vous continuez sur votre lancée avec plusieurs annonces de concerts à venir. Une date est notamment prévue sur la tournée de INORAN, guitariste de LUNA SEA. Vous êtes entourés de nombreux mentors bien renommés eux aussi, comme HYDE. Quels sont vos rapports avec ces figures et que vous ont-ils apporté comme soutien et conseils ?
ASH : Nous sommes incroyablement reconnaissants d'avoir le soutien de figures aussi emblématiques. Avec HYDE, nous sommes sous le même label, ce qui facilite les contacts. C'est une véritable rockstar japonaise, une légende. Quand nous sommes ensemble, il n'agit pas comme un professeur, mais plutôt comme un membre de la famille, très accessible et gentil. Il nous a partagé ses expériences, notamment ses nombreuses tournées internationales, ce qui est extrêmement précieux et inspirant pour nous. C'est une chance immense d'apprendre de quelqu'un qui a une telle carrière à son actif.
Après votre collaboration réussie avec l'anime "Blue Lock", envisagez-vous de futures collaborations avec d'autres œuvres d'animation ou médias ? Pour quel autre anime rêveriez de faire une chanson ?
WANI : On adorerait ! Pour moi, ce serait Dandadan, One Punch Man ou Mashle ! Le mélange d'action et d'humour nous correspondrait bien.
Sato : Pour ma part je pense à Gachiakuta !
Dhalsim : Continuer dans l'animation serait génial, mais pourquoi pas aussi un drama ou un générique d'émission sportive, comme pour le baseball !
ASH : Pour Blue Lock, si une suite est confirmée, nous serions ravis de continuer l'aventure, surtout que l'histoire va introduire une équipe inspirée du Paris Saint-Germain ! Ou pourquoi pas une chanson thème pour un film français qui serait diffusé au Japon.
Vous aimez les films français ?
ASH : Beaucoup ! J’aime l'esthétique, la couleur du cinéma français, c'est différent des autres pays et souvent très stylé. Surtout les films d'action.
Comment vos récentes expériences à l’étranger ont-elles influencé votre vision de la scène musicale internationale et vos aspirations futures ?
ASH : D’une part, ça m’a donné envie d’apprendre des langues étrangères : utiliser plus de mots anglais ou pour toucher un public plus international, et peut-être même écrire une chanson en français avant de la jouer en France. D’autre part, j’aimerais aussi qu’on compose des chansons qui rendent cool la langue japonaise.
Vous avez, après votre concert du 1er février, annoncé une tournée mondiale et un nouvel album pour l’automne. Pouvez-vous nous en dire plus ?
ASH : Oui, l'album est prévu pour septembre ! Nous sommes en pleine création en ce moment. Il sera conséquent en intégrant des titres de New Chapter mais aussi beaucoup de nouveautés. Nous souhaitons aussi collaborer avec des artistes japonais et internationaux dans le futur. Cet album sera en quelque sorte une carte de visite pour se faire connaître et rendre possibles ces collaborations.
Où voyez-vous ASH DA HERO dans cinq ans ? Y a-t-il des rêves que vous aimeriez réaliser ?
ASH : Mais c’est demain ! (rires) C'est difficile à dire précisément car tout évolue si vite.
WANI : J’aimerais qu’on continue à se produire à l’étranger. Et au Japon, un de nos objectifs est de jouer au Nippon Budokan, cette salle emblématique japonaise.
Sato : Je ne vois que l’instant présent. (rires) C’est impossible de prévoir le futur. L’important pour moi est de continuer à prendre du plaisir en jouant ensemble.
Dhalsim : Faire des tournées partout dans le monde, y compris dans des pays où nous ne sommes encore jamais allés. J’aimerais aussi pouvoir revenir faire des concerts en tête d’affiche dans les villes où on a joué dans le cadre d’un événement comme un festival ou une convention.
ASH : En 2030, il y aura les Jeux Olympiques d’hiver en France. Ce serait super de faire quelque chose en lien avec cet événement. Comme par exemple, composer une chanson de soutien aux athlètes japonais, ou encore faire une tournée européenne qui coïncide avec les Jeux. Nous voulons représenter ce pont entre le Japon et la France.
Avez-vous un dernier message pour nos lecteurs ?
ASH DA HERO : Un immense merci pour cette interview et à tous nos lecteurs, où que vous soyez dans le monde ! Nous sommes profondément reconnaissants de l'intérêt que vous nous portez. Nous espérons sincèrement que notre musique vous permettra non seulement de mieux nous connaître, mais aussi de découvrir à travers nous certaines facettes de la culture japonaise que nous sommes fiers de partager sur la scène internationale. Notre plus grand souhait est de venir jouer en concert dans vos pays respectifs le plus vite possible. Nous avons vraiment hâte de partager ces moments intenses avec vous et de découvrir vos cultures ! Notre ambition est claire : nous sommes là pour faire vibrer le monde entier ! Nous sommes ASH DA HERO, et nous comptons sur votre soutien pour continuer cette incroyable aventure avec nous ! Merci beaucoup !
JaME France tient à remercier les membres de ASH DA HERO pour le temps qu'ils ont consacré à cette interview, VAMPROSE, Bandai Namco ainsi que Philkun pour son aide à la traduction et aux photos.
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Date | Evénement | Lieu |
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![]() 15/03/20252025-03-15
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Convention
ASH DA HERO
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Hawaii Convention Center
Honolulu, HI
États-Unis |
![]() 18/05/20252025-05-18
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Concert
ASH DA HERO
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Seoul West Bridge
Seoul
South Korea |
![]() 07/06/20252025-06-07
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Convention
ASH DA HERO
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Manila Araneta Coliseum
Manila
Philippines |
![]() 04/07/20252025-07-04
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Concert
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Distrito Anhembi
São Paulo
Brazil |
![]() 20/09/20252025-09-20
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Concert
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Banana Hall
Osaka
Japon |
![]() 25/10/20252025-10-25
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Concert
ASH DA HERO
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E.L.L. (ElectricLadyLand)
Nagoya
Japon |
![]() 08/11/20252025-11-08
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Concert
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横浜 KT Zepp Yokohama
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Japon |